RIVAROL fait enrager tous les sites juifs depuis le 16 janvier. Le site du CRIF,
Dreuz.info, europe-israel.org, juif.org, tous ont relayé un “scoop” publié sur Facebook : l’hebdomadaire titrant le 16 janvier « l’insupportable police juive de la pensée » est en vente
au Monoprix Montparnasse « entre les croissants du matin et la baguette ». Horreur ! Un quidam, qui ne savait visiblement pas que RIVAROL existait, l’a découvert en faisant ses courses,
et a aussitôt publié une photo du « torchon antisémite » sur sa page Facebook — car tout quidam qui se respecte a une page Facebook : « Presse antisemite en vente libre au Monoprix
de Montparnasse! faut reagir! est-ce legal ? Ecrivez a votre Monoprix du coin et menacez les de boycott » s’insurgeait notre quidam dans des formules lapidaires (et sans accents) qui jurent
quelque peu avec la mention que notre dénonciatrice (car c’est une femme) « a étudié à l’EHESS ». Et d’envoyer la photo au CRIF, à la LICRA et au MRAP. Qu’elle se rassure, ces
associations scrutent sûrement chaque numéro… Mais que faire ? D’autres inconnus consultant sa page sont allés aussitôt publier des commentaires indignés sur la page de Monoprix, qui s’est
empressé d’assurer ces clients potentiels que le numéro était retiré des rayons car son « contenu est manifestement illicite ». Mais qui à Monoprix a décidé de cela ? Qu’elle est
l’instance judiciaire ou administrative qui a émis un tel jugement ? Aucune que nous sachions à l’heure qu’il est ! La pression de quelques maîtres censeurs excités suffit-elle pour que l’on
retire de la vente un hebdomadaire ?
Mais comme notre citoyenne modèle ne s’était préoccupée de la présence de RIVAROL que le 21 janvier, le temps que Monoprix agisse, fort heureusement un autre numéro, celui du 23, avait remplacé
celui qui agitait le réseau social. Le lendemain, la même indignée rassurait ses lecteurs : « Les organismes anti-racistes ont tous été informés,
un véritable mouvement est en train de se mettre en
place. Les consommateurs et clients jusqu’ici réguliers vont revoir leurs choix. Pourquoi acheter ce qu’on peut trouver ailleurs auprès d’une enseigne qui soutient, en dépit de ce qu’elle
prétend, la propagande raciste et antisémite ? » Malheureusement pour elle, Monoprix n’est pas le seul magasin à distribuer RIVAROL… Et ne se sentant plus de joie, elle ouvre un large bec :
« Je suis contente que vous avez (sic) pris vos responsabilités concernant les magasins Monoprix. Puis-je vous demander si vous avez l’intention de retirer/interdire ce type de publication
des autres magasins de votre enseigne, soit Monop’, Leader Price, Franprix, C’Discount, Naturalia, enfin tous les magasins du groupe Casino dont vous faites partie depuis juin 2013 ? Egalement,
sachant que vous êtes le plus grand distributeur en Amérique Latine, et que vous êtes présents sur d’autres points du globe (Thailande, Vietnam), pourrons nous espérer que vous poursuivrez cette
louable politique en faveur de la démocratie dans tous vos magasins ? » Tant d’énergie, tant de passion, pour dénoncer le fait que nous puissions parler de « police juive de la pensée
»… Une expression qui n’est même pas de nous, mais qui est illustrée à merveille par notre pasionaria de Facebook. Son nom ? Carol Mann. Lorsqu’elle n’est pas sur Facebook, elle est «
chercheuse (sic) et écrivain » et signe, en se revendiquant comme juive, un appel au cessez-le-feu entre Israël et Gaza.
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