Maman, bobo (par Philippe Régniez)
On ne sait pas si c’est vrai, et on ne le saura sans doute
jamais, et cela n’a pas d’importance car nous vivons dans un monde où « l’effet d’annonce », comme ils disent, est plus important que l’événement.
Le Ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner se serait plaint dans une lettre de démission – laquelle fut rejetée – de maltraitances reçues de la part de conseillers du Président de la République, son coreligionnaire Nicolas Sarkozy, et notamment de la part de Jean-David Levitte, un Breton, conseiller diplomatique du Président.
En outre, Bernard Kouchner, homme de gauche fier dans ses bottes et sans compromission aucune, aurait mal supporté certaines humiliations qu’il aurait subies.
De quelles humiliations et de quelle maltraitance parlons-nous, on aimerait des détails, car cela a dû être terrible, effroyable, pire que tout, pour que ce soldat de la paix et des grandes causes craque ainsi, a quelques jours d’un remaniement dont on sait qu’il sera l’une des victimes (victime, vous avez dit victime ?)
Non mais où sommes-nous ? Quelle image et quel
modèle les plus hautes personnalités de l’Etat donnent-ils aux Français ? Des lopettes qui s’en vont chialer leurs larmes de crocodile dans les jupes de maman, des cafteurs sans scrupules, des
marchands du sentier tout droit échappés de « La vérité si je mens » prêts à tout pour vendre leur camelote ? Et quand on pense à tout le sang français qui a été versé au fil des guerres pour
voir des paltoquets pareils occuper les plus hautes fonctions.
Mais, qu’on se rassure, le siège molletonné créé par une « loi organique » de Défenseur des Droits l’attend, il s’agissait simplement de faire un peu de bruit pour se purifier aux yeux des gogos et pour réintégrer les rangs de la gauche.
La purification ira-t-elle jusqu’à rendre les émoluments souillés reçus lors du sacrifice que fit de lui-même Bernard Kouchner en collaborant à un régime de droite ? Les organes de presse, eux qui savent poser les bonnes questions, nous l’apprendront sans doute, en attendant le théâtre de guignol continue.