Les Verts, depuis des lustres, le crient sur tous les tons : il faut en finir avec le nucléaire. Liquider les centrales. Bazarder ce qui produit 69 % de notre électricité. Le président Hollande l’a promis en campagne : on va commencer par la centrale de Fessenheim – une antiquité, nous dit-on –, devenue un véritable épouvantail à moineaux.
Soit. Le nucléaire, c’est pas bien. C’est dangereux. Ça fait pousser des petits bras et ça rend les dents vertes. Et ça dure… des millions d’années pour s’en débarrasser. Pire encore que les sacs plastique qui font un océan blanc sur la terre africaine et une décharge continentale dans les mers du globe.
Après Fukushima, qui a vu la catastrophe nucléaire submerger le tsunami, les Allemands (entre autres), bons élèves, ont décidé de « sortir du nucléaire » d’ici 2022. Objectif : fermeture de 17 réacteurs en 10 ans pour un coût de 40 milliards d’euros. Bravo !
Mais bon sang, se dit Conchita Wurst, comment vais-je faire pour allumer ma sono et griller mes saucisses ? Pas de souci, dit Frau Merkel : le temps d’installer partout de jolies éoliennes et des panneaux solaires, on va faire tourner les mines de charbon.
Comme à Garzweiler, par exemple, dans la Ruhr, à l’ouest de Cologne : on vient d’en chasser les habitants pour créer une gigantesque mine de lignite. 48 km2, la superficie de la ville de Lyon.
Et c’est « vert », ça ? demande Conchita, qui ne voit partout que du poussier noir. On s’en fout, ça rapporte. Et puis attention, c’est une mine à ciel ouvert. Pas comme ces trous à rat qu’on continue d’exploiter chez nos voisins et qui nous servent bien, vu qu’on leur achète l’énergie fournie par leurs cochonneries de centrales à charbon.

Mardi 13 mai, 157 mineurs au moins ont été tués dans le gigantesque incendie qui a ravagé la mine de Soma, non loin d’Izmir en Turquie. À l’heure où j’écris, quelque 200 mineurs seraient encore bloqués au fond de ce terrier, à 2 km de profondeur. Selon la presse locale, 580 personnes se seraient trouvées dans la mine au moment de l’explosion.
Le 28 mars 2010, 153 ouvriers sont morts dans la mine de charbon Wangjialing, dans la province du Shanxi (Chine). Ceux-là ont été noyés. Le 28 novembre 2004, c’est un coup de grisou qui faisait 166 victimes dans la mine voisine de Chengjiashan.
Chez nous, la dernière catastrophe minière remonte au 27 décembre 1974. Joyeux Noël. Un coup de grisou fait 42 victimes à Liévin. Ce sera la fermeture du site et la fin de l’exploitation minière. Il faut dire que les mineurs français avaient beaucoup donné, eux aussi, durant ce XXe siècle. Un siècle inauguré en fanfare avec la catastrophe de Courrières : 1.099 morts d’un coup.
Alors, amis Verts, on prend la calculette : combien de morts au charbon ? Et c’est cela que vous voulez nous vendre pour remplacer le nucléaire ?
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