Le 12 juillet dernier, L'Obs relayait le mécontentement du directeur du musée de ce qu'on appelle la shoah de Washington (United States Holocaust Memorial Museum). Le patron du musée spécialisé dans la pédagogie infantile (il existe 22 musées géants de ce type aux Etats-Unis), Andrew Hollinger, fit son cinéma (le plus gros donateur du musée n'est autre que Spielberg) parce que quelques visiteurs shoatiques n'auraient pas, selon ses dires, respecté religieusement les codes des lieux (visage éteint, souffreteux, yeux humides, pâleur, nausée...) en jouant, dit-il, à la nouvelle application célébrée par le media obèse, le fameux Pokémon Go. Ce jeu vidéo qui met du virtuel dans la réalité et qui incite ses participants à galoper, à droite, à gauche, à parcourir des kilomètres pour capturer de nouvelles créatures fictives sorties de quelques cervelles japonaises ne doit pas tourner en ridicule le musée du mal absolu. C'est un blasphème ! Le jeu fonctionne pour le moment en Australie et aux Etats-Unis (et à la frontière canadienne) et ferait donc fureur au point de rendre complètement abrutis un tas de jeunes qui n'en demandaient pas tant. Les Pokémons peuvent se trouver partout et même, donc, dans un musée propret dédié à la mémoire de l'Indicible. Quand le virtuel vient faire de l'ombre à l'inexprimable, quelle ironie ! Partout dans le monde, les journaleux aux ordres ont mis en exergue ce cas particulier que Nintendo est sommé de résoudre. Pauvres Japonais qui ne font qu'utiliser les technologies de géolocalisation qui embrassent la Terre entière -sinon quelques zones secrètes, top défense ou très isolées.
Un coup de pub
Pour se faire de la publicité, les autorités d'Auschwitz ont fait savoir, le lendemain, le mardi 13 juillet, qu'elles n'accepteront pas d'entendre parler de ce jeu qui nuit au recueillement et à la pureté des larmes avant même que son application sur le territoire polonais soit activée... Immédiatement, les sites Internet conformes diffusèrent l'alerte des gardiens de la mémoire obligatoire. Et se moquèrent dans le même temps joyeusement du fait que l'on trouvait une foule de Pokémons dans les cimetières chrétiens, les seuls qui ne sont pas, dans leurs esprits, sanctuarisés. On en trouve plein, de ces petites bêtes, dans les cimetières, et c'est « cocasse » lit-on sur un site québéquois. Les bestioles numériques sont légion dans les cimetières et l'information n'est pas scandaleuse alors qu'il semblerait que cette surpopulation de Pokémons dans les cimetières ait été voulue par leurs concepteurs pour faire vibrer d'émotion les petites joueuses en quête de sensations fortes. Voilà où nous en sommes. Les cimetières deviennent des terrains de jeu cocasses (comme nous l'avaient appris avant Nintendo les jeunes abrutis qui déferlèrent sur les tombes des soldats de Verdun sous les ordres de François Hollande et du foutriquet Zimet) alors que la religion shoatique s'érige comme l'unique chose sacrée de la société occidentale. La seule communauté méritant protection et déférence est donc aussi la seule qui se permet d'exiger un pare-feu anti-Pokémons. Même quand les bestioles n'existent pas. A quand des revendications pour obtenir des subventions afin d'équiper Auschwitzland de canons laser anti-aliens ?
L'usure de la couverture juive ?
Ce n'est pas nouveau. La communauté diasporique a toujours tiré la couverture à elle, et en particulier en période de mauvais temps. Après l'orage, c'est toujours la cave du CRIF qui est la plus inondée ; pendant la canicule, c'est toujours la vieille Eliette qui morfle et quand la délinquance générale connaît enfin ses grandes eaux, c'est Moshe qui est dépouillé de son portable et de sa gourmette quand Martin et Christian vivraient encore l'insouciance de leur jeunesse sur le parking d'une cité radieuse en jouant au ballon avec Mamadou. C'est à la lumière de ce comportement qu'il faut analyser l'incroyable colère du dessinateur de bédé, Joann Sfar, auteur du célèbre Chat du rabbin, qui a convoqué la presse le 21 juin dernier (après les attentats du vendredi 13 et quelques jours seulement après les meurtres du couple de policiers devant les yeux de son très jeune fils) parce que, pincez-vous, un exemplaire du Chat du rabbin a été retrouvé écorné (vandalisme par écornage) dans la médiathèque de Lannion dans les Côtes-d'Armor ! Ouest-France donne immédiatement la parole à cet auteur largement surévalué par le media dégoulinant après avoir découvert son message Facebook concernant l'érosion de l'ouvrage. Il s'agit pour notre ganache habituellement primesautier sinon sémillant d'un fait extrêmement grave, d'un indice épouvantable de la montée de l'antisémitisme qui tue ! « Ils commencent par brûler des livres et après ils s'en prennent aux hommes. » Joann Sfar poursuit : « Dans ce monde où chaque semaine annonce une nouvelle tuerie, la première pensée qui me vient, c'est en plus on défonce des livres. Pardon pour mon apathie. » En plus il y a des Pokémons dans un musée à Washington, aurait-il pu ajouter, sans, ici aussi, ressentir le ridicule de sa pleurnicherie. Et notre Cassandre de Nice (il y est né, voilà tout), toujours plein d'humilité, de prédire des temps sombres et affreux pour les membres de sa communauté. « J'arrive face à vous après quinze ans d'interventions en Zep durant lesquels j'ai vu comme (sic) enseigner la Seconde Guerre mondiale devenait un acte périlleux. Vraiment, au point où on en est, je devrais ne même pas être ému, de découvrir que mes livres qui ne parlent que de vivre-ensemble et de rapprochement entre les hommes sont l'objet de déprédations ». Enfin, aigri, appréhendant l'indifférence du Goy avec force nervosité, le pauvre, qui ne se relève pas de l'écornage de l'exemplaire de Lannion prédit l'excroissance de la haine sur toute l'humanité : « Les juifs sont un baromètre : quand on commence à cogner dessus, c'est que les libertés ne sont plus là pour longtemps. » Moins d'un mois après cette agitation qui a certainement stimulé les ventes de ses misérables albums, l'artiste s'est une nouvelle fois illustré en attaquant les chaînes de télévision française coupables de n'avoir pas assez informés et divertis les téléspectateur d'une manière agréable, réactive, la nuit durant laquelle le monstre tunisien écrabouilla plus d'une centaine d'innocents (en en tuant 84 à l'heure où nous écrivons ces lignes) le 14 juillet à Nice. Un scandale ! Tranquillement chez lui, Joann Sfar a du surfer, se plaint-il, sur le Twitter du New-York Times pour en savoir plus sur le massacre de Nice. Pourtant le nerveux dessinateur vit actuellement à Nice et il se trouvait chez lui au moment des faits. Pourquoi n'est-il pas sorti avec son chat juif sous le bras pour essayer d'en savoir plus sur cette tuerie puisqu'il semblait tant souffrir du manque de rythme de BFM TV ? Peu importe, les media en plastique, comme 20 minutes, ont cru important de relayer la petite colère du bonhomme dont on retransmet publiquement la moindre éructation. L'usure de son album à la médiathèque de Lannion expliquait peut-être le déploiement d'une herse de micros devant sa grande bouche mais pourquoi devrait-on l'écouter sur un sujet qui ne concerne ni son album écorné ni la communauté juive. Quoi ?! Voulait-il observer en direct l'agonie de petits enfants sur son canapé? En quoi cela est-il important pour le lectorat des journaux ?
Croquer les antisémites en bouffons
Les livres juifs écornés dans les médiathèques gangrenées par l'antisémitisme ne constituent pas un phénomène nouveau. Mais personne avant Joann Sfar n'avait osé témoigner à visage découvert contre cet autodafé par érosion des couvertures en carton. Cependant, il semblerait que la petite communauté qui a tant souffert s'était donnée le mot pour agir sur les consciences grâce à la magie du divertissement et du cinéma en particulier qu'elle contrôle à défaut de maîtriser son art. Il faut dire qu'à force de népotisme et de cooptation tribale, le monde du septième art en France n'a jamais été aussi médiocre et sa décadence n'est pas près de s'arrêter tant ses dignitaires ont perdu toute lucidité en méconnaisant les talents et le goût du beau à la française. Mais ce n'est pas grave pour elle tant qu'elle ne souffre pas d'une concurrence sérieuse sur le plan de la diffusion des idées et de la propagande. C'est ainsi que le pouacre Yvan Attal a pu sortir son super navet le premier juin dernier, « Ils sont partout » ! Ils ont partout ! Non les Juifs, ou les gredins sectaires mais les antisémites, carrément ! Ce film n'a aucun intérêt, c'est certain. En revanche, les « critiques » adressées par quelques membres de la petite communauté sur le contenu du navet sont intéressantes sur le plan strictement politique. Sans surprise, l'on retrouve les remarques les plus décomplexées dans la revue Causeur d'Elisabeth Lévy. « Certains penseront, comme nous, pouvait-on y lire dans un papier du mois dernier, que le réalisateur aurait dû être plus explicite sur l'antisémitisme qui sévit en banlieue. Mais beaucoup hurleront qu'il en dit déjà trop. Bref, on va beaucoup en parler et nous en avons beaucoup causé. » La réponse d'Attal, l'époux de Charlotte Gainsbourg est éloquente quant à la stratégie communautaire : « Je suis d’accord, on peut le dire comme ça. Je peux comprendre qu’on ressente ça. J’ai une espèce de réponse un peu lâche mais qui est la plus sincère du monde. D’abord, quand je commence à penser au film, c’est quoi les clichés antisémites ? « Les Juifs ont de l’argent, les Juifs sont partout, les Juifs s’entraident. Les Juifs ont tué Jésus. » Il n’y a pas encore tout à fait ce « Ras-le-cul de la Shoah ! » Et il n’y a pas l’antisionisme. Cependant, je ne suis pas aveugle, au moment où je commence à écrire, je ne peux pas ignorer qu’il y a un antisémitisme musulman, et je ne veux pas entrer là-dedans parce que je sens le piège. Si j’en parle, je risque d’être attaqué, et si je n’en parle pas aussi. Donc j’essaie de slalomer. » Traduction : la petite communauté doit passer pour toute gentille devant les beurs comme Hanouna avec son gorille Mokhtar dans ses émissions absurdes. Elle n'a pas à apparaître en première ligne dans les grosses production de propagande populaire. La confrontation directe, ce sera donc pour les autres.
L'Education nationale au service de la tribu
Pour pallier l'inquiétude des Sfar, des Attal victimes de l'antisémitisme, l'Etat pense et agit sur sa politique éducative. Et quand on lutte contre l'antisémitisme, on ne prend pas de vacances ! C'est pourquoi une soixantaine de professeurs d'histoire-géographie des académies de Toulouse, Montpellier et Bordeaux ont participé jusqu'au mercredi 13 juillet à une très intense université d'été sur « l'enseignement de la shoah » afin d'optimiser leur rhétorique, leurs techniques pour convaincre, leur talent pédagogique. Le but affiché tranquillement ? Combattre l'antisémitisme qui est un racisme très maléfique. Pour la première fois, ce rendez-vous humaniste incontournable depuis 2008 a eu lieu en province, à Toulouse où l'on trouve une antenne du Mémorial de la shoah parisien. Séquence émotion pour les profs de shoah-géo. Qui ressortent galvanisés de ce stage de perfectionnement. Car désormais, on enseigne non seulement l'histoire shoatique mais également « le présent ». L'idée, c'est de mettre en avant la collusion entre le racisme, l'antisémitisme et le terrorisme. Une priorité pour l'Etat à Toulouse où, cette année, des lycéens ont refusé d'écouter un rescapé-martyr-survivant de la shoah pendant un cours consacré à la sensibilisation anti-antisémitique. L'objectif est de convertir au shoatisme ces jeunes-là aussi. C'est ce que l'Etat entreprend, notamment à Vauvert, dans le Gard avec les encouragements du député Gilbert Collard, le père fouettard des antisémites maghrébins. Pourtant, car il faut les encourager, les enseignants du pays feraient malgré tout un travail merveilleux dans cette discipline qui supplante toutes les autres. « Les enseignants du collège unique me disent: « Quand on quitte les élèves le vendredi, ce sont des parfaits citoyens. Mais le lundi, quand on les retrouve, il faut tout recommencer », raconte Gilles Clavreul, délégué interministériel à la lutte contre le racisme et l'antisémitisme. Il faut toujours remettre l'ouvrage sur le métier, inlassablement. L'important est de protéger le noyau dur de la république et son assiette au beurre.
Chez nous, en France, on lâche les pédagogues dans les écoles et on incite tous les journaleux imbéciles à taper sur les cervelles à coup de shoah et de mythes faisandés. Nos voisins allemands tout ébaubis par le déferlement de migrants obsédés sexuels n'ont nonobstant pas compris la profondeur du problème perclus qu'ils sont par la dénéazication qui dure depuis plus de 70 ans. Les plus éveillés de nos amis Teutons se croyaient en sécurité lorsqu'ils échangeaient entre eux, tranquillement, sur des groupes privés gérés par le réseau social Facebook. Las, les discussions privées, les groupes privés dits « secrets », furent observés par la police de la pensée qui crut voir de l'antisémitisme ici ou là, et attaqua, et alpagua d'honnêtes Allemands pour cela. Nous sommes entrés dans une ère nouvelle, celle non pas seulement de la trépanation des consciences mais aussi celle de leurs visites impestives. On entre dans les plus petites cavités sociales pour y déceler les pensées impures qui pourraient, éventuellement, contaminer d'autres regroupements cachés ailleurs. On élimine dans l'oeuf la réflexion, l'analyse, l'intelligence. Les hommes libres ne doivent plus exister. Les sentiments, les émotions, les questions sur l'insolence tribale doivent être sanctionnés, écrasés. Aucun doute ne doit contaminer l'autre. Chaque abruti doit rester sur son rail. Il a son porno, son shit, son job ? Qu'il vive dans leurs frontières, qu'il se taise et ne contamine point par la pensée le voisin qui s'interroge. Gazé par le mensonge, sidéré par la violence absolue, écrasé par la main de la police, quelle voie reste-t-il pour le jeune homme européen plein de vie et de justice ?
François-Xavier Rochette
Article publié dans l'hebdomadaire d'opposition nationale et européenne Rivarol