On savait déjà que Fleur Pellerin ne lit pas. On peut supposer, maintenant, qu’elle n’écrit pas non plus… ou alors à la plume d’oie, peut-être ? En tout cas, sûrement pas avec un clavier, ou alors avec deux doigts, quand il lui tombe un œil…
Et la raison de tout cela, je vous la donne en mille : c’est la faute au clavier de son ordinateur, justement, parce qu’il est mal fait.
Du coup, je me réjouis et vous avec, je n’en doute pas, car la nouvelle que nous attendions tous est enfin tombée : les services de Fleur Pellerin planchent sur la réforme du clavier AZERTY !
Une urgence, si l’on en croit le ministère de la Culture qui estime, en effet, que la disposition des lettres est « un obstacle à la bonne orthographe de nombreux mots ». Ainsi, il est « presque impossible d’écrire en français correctement avec un clavier commercialisé en France », écrit la Délégation générale à la langue française et aux langues de France dans un rapport publié sur le site du ministère.
Voilà donc le remède miracle au niveau catastrophique en français de générations d’élèves, à la nécessité de faire des cours de vocabulaire et de grammaire aux bacheliers entrant à l’université, aux 20 % d’illettrés plantés chaque année par le système, au classement minable de nos petits Français dans les évaluations européennes : la réforme du clavier AZERTY !
Mon œil ! Mais on dit que de là vient le problème : œil et Œil, justement, et Lætitia, ou À, ou É, Ê, ou encore Ç dont on nous dit carrément que c’est infaisable ; quant à trouver l’@ ou l’&, il paraît que c’est un casse-tête. D’ailleurs, je me demande moi-même comment j’ai bien pu faire ! Quant aux « guillemets français » (ceux-là mêmes, en chevrons), c’est « une difficulté récurrente » qui empoisonne, paraît-il, la vie des Français. Sans blague.
Franchement, de qui se moque-t-on ? Vous connaissez beaucoup de gens, vous, qui se prennent le chou le matin au réveil pour les guillemets français ?
Donc, nécessité oblige, dit Mme Pellerin : on va inventer un clavier qui « permette l’utilisation aisée non seulement du français mais aussi des différentes langues présentes sur notre territoire, que ce soit des langues régionales ou des langues étrangères ». Du boulot pour l’AFNOR. On ne contraindra pas les fabricants, mais « la conformité des matériels à cette norme pourrait être exigée dans le cadre des marchés publics de l’administration, ce qui aurait un effet incitatif sur la demande avec des répercussions positives sur l’offre des fabricants de claviers sur le marché français ».
Bref, le changement (de clavier), c’est maintenant ! La facture pour le contribuable, également.
« L’objectif est de donner de nouvelles possibilités, respectueuses des particularismes d’écriture, pour répondre aux besoins du marché », dit le patron d’AFNOR. Quels besoins, quel marché ? Imagine-t-on qu’un changement de clavier puisse sortir la fonction publique de son marasme ?
À moins qu’il ne s’agisse, comme lors des escroqueries des années passées avec le « plan informatique à l’école », de faire la fortune d’un copain bien placé ? Il sera alors utile de voir à qui l’on confie le marché en question…
Source : http://www.bvoltaire.fr