Les Petites sœurs des pauvres encore plus pauvres ? (par Floris de Bonneville)
Cela se passe aux États-Unis. Les religieuses des Petites sœurs des pauvres viennent d’être condamnées à l’invraisemblable. À payer une amende extraordinaire de 70 millions de dollars au gouvernement fédéral. Autant d’argent qui n’irait pas aux pauvres pourtant de plus en plus nombreux aux États-Unis, comme chez nous d’ailleurs, si jamais cette amende devait ne pas être… amendée.
La congrégation religieuse a fait appel devant la Cour suprême mais ce n’est certainement pas le président Obama qui va vouloir influencer les juges. Car si son gouvernement a exigé le paiement de cette amende, c’est pour une raison chère au cœur des démocrates : celle de la liberté d’avorter. Les Petites sœurs ont, en effet, détourné la loi fédérale en refusant de prendre en charge le remboursement des médicaments contraceptifs, abortifs et stérilisants à leurs employées. Des employées forcément laïques puisque les religieuses ne sont pas censées être dans le besoin d’avorter si elles ont appliqué la règle d’abstinence sexuelle. Elles se sont contentées d’appliquer leur loi, celle des Dix Commandements, et à commencer par le premier d’entre eux : tu ne tueras pas.
En condamnant cette congrégation religieuse éminemment respectable et respectée, le gouvernement d’Obama s’est-il laissé prendre dans un piège très impopulaire ? Car les Petites sœurs ne sont pas seules à faire appel. Se sont jointes à elles plusieurs écoles catholiques et autres institutions, et une campagne de presse est en train de prendre de l’ampleur. On attend avec intérêt ce que va dire le candidat Donald Trump face à cette obligation décidée, en juillet dernier, par la cour d’appel de Denver d’obliger ces religieuses à se soumettre à l’Obamacare. Et sur le plan politique, ce sont 207 membres du Congrès qui soutiennent depuis la semaine dernière les religieuses.
Face à ce gouvernement, et face aux juges de la Cour suprême des États-Unis, il y a un homme, Mark Rienzi, avocat du Fonds Becket pour la liberté religieuse. « Les Petites Sœurs consacrent leur vie à s’occuper des plus démunis, a-t-il déclaré. Le gouvernement devrait les applaudir et non les punir. Elles ne devraient pas se battre contre leur propre gouvernement pour obtenir une dérogation déjà accordée à des milliers d’autres employeurs dont de grands groupes comme Exxon ou Pepsi-Cola. »
Comme chez nous en France, où Marisol Touraine vient de donner un sérieux coup de pouce avec le remboursement intégral de tous les actes concernés par l’IVG, le gouvernement américain a investi des milliards de dollars dans la communication destinée à promouvoir l’avortement. « Il est ridicule que le gouvernement avance qu’aujourd’hui il ne sait pas comment distribuer des contraceptifs sans impliquer des religieuses », dit encore Mark Rienzi.
Sœur Lorraine Marie Maguire, mère provinciale qu’avait rencontrée le pape François lors de sa récente visite à Washington, a déclaré ces propos, rapportés par le site catholique Aleteia : « En tant que Petites sœurs des pauvres, nous offrons aux personnes âgées les plus démunies de toute race et de toute confession un foyer où elles sont accueillies par le Christ. Nous menons notre ministère d’amour guidées par notre foi et ne pouvons, ni ne devrions avoir à choisir entre les soins que nous prodiguons et notre foi. Tout ce que nous demandons, c’est de conserver nos droits. »
La réponse de la Cour suprême interviendra en mars.
Source : http://www.bvoltaire.fr