
Mercredi soir, nous avons eu droit à une première : le journal du 20h de France 2 traitait du fonctionnement de l’AME (aide médicale d’État). Vous savez, cette machine à sous pour clandestins que l’on trouve chez tous les professionnels de santé. Encore que, pour les machines à sous, il faille mettre un minimum d’argent pour tenter le jackpot, alors que dans le cas des « sans-papiers », ceux-ci n’ont pas à introduire le moindre euro. Quelle malchance, me direz-vous, de ne pas être étranger dans son propre pays !
Bien évidemment, le reportage, après avoir expliqué que cette année l’augmentation devait grimper à un milliard d’euros, se termina par l’interview du président du groupe socialiste à l’Assemblée, l’inénarrable Bruno Le Roux. Et là, en écoutant les paroles de ce député, je me suis cru revenu en 1944 au temps de « l’indignité nationale ». Il faut dire qu’élu du 93, il peine à être en France.
Pour lui, « le débat sur l’AME est indigne », vous avez bien entendu : indigne. Pas de réfutation, pas d’arguments, simplement la morale, leur morale.
Pourtant, moi, j’aimerais que ce monsieur s’explique :
Indigne, le fait de parler des 57 tuberculeux venant des pays de l’Est qui ont coûté à la Sécurité sociale la bagatelle de 13,6 millions d’euros ?
Indigne, de se poser la question du prix de l’hébergement dans les chambres d’hôpitaux de migrants que certaines municipalités ne veulent plus voir dans leurs rues ?
Indigne, de porter crédit aux paroles du docteur Claudine Blanchet-Bardon, éminente spécialiste des maladies génétiques de la peau quand cette dernière explique, dans le Figaro Santé : « Je vais vous dire comment ça se passe. Ils tapent le nom de leur maladie sur Internet au fin fond de la Chine, tombent sur mon nom parmi d’autres et découvrent qu’en France, ils peuvent se faire soigner gratuitement. Ils arrivent clandestinement ici, restent tranquilles pendant trois mois et débarquent à ma consultation avec leur attestation AME, accompagnés d’un interprète. L’interprète, lui, ils le payent. » (Précisons que le coût de tels traitements prolongés dans le temps se chiffre en dizaines de milliers d’euros par an.)
Indigne, de confronter ces avantages au gel des revalorisations des pensions de retraite qui se prolongera jusqu’en octobre 2016 ?
Indigne, de savoir que nombre de Français défavorisés ne peuvent aller chez le dentiste ou changer de lunettes par manque de remboursement ?
Indigne, quand nous apprenons que les étrangers en situation irrégulière bénéficiant de l’AME peuvent exiger sans avance de frais, contrairement aux Français, les médicament « princeps », c’est-à-dire non génériques ? Ce qui leur permet de les revendre dans leurs pays et d’alimenter le trafic pharmaceutique ?
C’est vous qui mériteriez ce qualificatif, M. le parlementaire, surtout quand vous répondez à la dernière question par ces mots alambiqués : « Le coût de l’AME n’explose pas au regard… de ce qu’est notre pays. »
Faites attention, M. le député, que les Français n’explosent pas un jour contre des donneurs de leçons de vertu tels que vous.
Source : http://www.bvoltaire.fr