Au pays de Walt Disney, faudrait pas prendre Donald Trump pour un Mickey ! (par Nicolas Gauthier)
À l’heure ou Barack Obama, le dernier grand président américain après Ronald Reagan, est en passe de tirer sa révérence, quoi ensuite ? À gauche, une première dame, ex-miss cocue la plus célèbre de la planète, dont la cervelle politique n’est pas exactement un phare destiné à guider l’humanité. À droite, un énième fils Bush. Jeb, il se prénomme, pas spécialement connu pour avoir inventé la machine à décambrer les bananes. Sans oublier un certain Scott Walker, un peu inconnu au bataillon. Donald Trump est fort de 21 % chez les militants républicains, contre 14 % pour Bush et 12 % pour Walker.
Alors, Donald Trump ? Un sacré loustic. Milliardaire ayant fait fortune dans l’immobilier – il existe aux États-Unis des Trump Towers -, ayant renoncé à compter ses mariages et ses divorces, possesseur d’un compte en banque avoisinant les dix milliards de dollars, il dirige encore une émission de télé-réalité qui lui aurait rapporté 214 millions de dollars en 2014.
Ses idées ? Bien floues. L’immigration venue du sud du Rio Grande ? « Quand le Mexique nous envoie ses gens, il n’envoie pas les meilleurs […] Drogués, dealers, violeurs. » Les Noirs ? « Des Noirs qui comptent mon argent ? Je déteste ça. Les seules personnes que je veux voir compter mon argent sont des petits gars qui portent la kippa tous les jours. » Négrophobe et présumé antisémite ? Le bruit commence à courir, non sans quelques raisons. Sur les femmes ? « Je pense que la différence qui me sépare des autres candidats, c’est que je suis plus honnête et que mes femmes sont plus belles. » 52 % des électeurs républicains souhaiteraient donc que ce flamboyant milliardaire demeure dans la course aux primaires censées désigner le candidat à l’investiture suprême.
Après, il est encore possible que le trublion se présente en candidat indépendant, mais depuis l’aventure sans lendemain de Ross Perot (élection présidentielle de 1992), il est un fait avéré que les États-Unis demeurent la patrie du bipartisme. Nonobstant, la seule personnalité de Donald Trump nous en dit beaucoup sur ce que l’Amérique du Nord est devenue. Pour le Huffington Post : « La défiance vis-à-vis du gouvernement est un trait viscéral de la politique américaine. Mais il en va autrement du sentiment de dégoût qui nous paralyse et se répand depuis le scandale du Watergate dans les années 1970. En 1973, par exemple, un sondage Gallup révélait que 42 % des électeurs faisaient “plutôt ou tout à fait” confiance au Congrès. Aujourd’hui, ce chiffre est descendu à 8 %, le plus faible jamais enregistré. Il en va de même pour ce qui concerne la culture populaire. Le personnage principal de la série à succès House of Cards, plusieurs fois récompensée, est un président criminel qui urine sur la tombe de son père et crache sur une statue de Jésus. Faites entrer Donald Trump. Ce n’est pas un homme politique et il n’a aucune connaissance approfondie ni aucune expérience dans le domaine politique. Ce serait sa perte ! Il ridiculise les hommes politiques à tout va : le sénateur John McCain pour avoir été fait prisonnier pendant la guerre du Vietnam, l’ex-gouverneur du Texas parce que c’est un crétin. Trump est le deus ex machina du grand nettoyage, tout est possible. »
Plutôt bien analysé. En attendant, celui dont tout le monde se gausse, hormis peut-être ses potentiels électeurs, persiste à vanter son « anatomie masculine » qu’il juge « impressionnante ». Dans le monde anglo-saxon, l’arrivée au pouvoir de tels foutraques ne serait pas une grande première. Ainsi, Boris Johnson, maire de Londres et autre populiste peroxydé au-delà de l’imaginable, avait fait sa fortune sur ce simple slogan : « Votez conservateur et votre femme aura de plus gros seins ! »
Ça a si bien fonctionné qu’il briguera bientôt un prochain mandat. Comme quoi…
Source : http://www.bvoltaire.fr