Après une trahison dans les règles de la promesse principale de sa campagne électorale de mettre un terme aux guerres américaines au Moyen-Orient pour s’occuper de « l’Amérique d’abord », Donald Trump a finalement cédé au camp néo-conservateur et ordonné l’agression en règle de la Syrie.
Une attaque anti-constitutionnelle
Au moins 59 missiles Tomahawk ont frappé une base aérienne de l’armée régulière syrienne près de Homs. Cette attaque qui ne répond à aucune agression contre les USA ou leurs ressortissants et n’a pas été validée par le Congrès des États-Unis, la rendant de facto anti-constitutionnelle au regard du droit américain lui-même.
Le sénateur Rand Paul a appelé Donald Trump à formellement demander un vote sur cette question. Une demande qui ne sera probablement pas entendue.
Bilan incertain
Le bilan est encore incertain mais des pertes civiles et militaires sont signalées par le gouvernement syrien.
« Dommages considérables » pour les relations russo-américaines
Les réactions en Russie évoluent entre la surprise et l’indignation. Donald Trump avait fait campagne sur la recherche d’une certaine normalisation des liens avec Moscou, une approche qui avait suscité la colère de l’oligarchie américaine qui l’accusait de « trahison ». Moscou espérait une nouvelle approche qui finalement n’aura donc pas lieu.
Pire, c’est à une spectaculaire fuite en avant que le Kremlin assiste. La présidence russe a indiqué que la frappe unilatérale, illégale au regard du droit international, ferait des « dégâts considérables » sur les relations entre la Russie et les USA.
Les soutiens de Trump l’abandonnent en masse
Une importante partie de la base électorale ayant voté pour Donald Trump soutenait l’isolationnisme affiché du candidat. Ceci d’autant plus que l’actuel président avait demandé à Barack Obama de ne pas intervenir en Syrie et de se focaliser sur la « réparation » des USA.
Le très suivi commentateur politique John Paul Watson, un fervent soutien de Trump depuis un an et demi, a annoncé qu’il ne voulait plus rien avoir à faire avec Trump.
Le coût politique reste à évaluer pour Trump, mais nombreux sont ceux de ses soutiens qui l’ont formellement abandonné, le qualifiant de simple « pion » des néo-conservateurs, le parti de la guerre de l’oligarchie US.
Depuis des années, la CIA et d’autres services secrets dont ceux de la Turquie et de la France tentent de forcer une intervention contre Damas en prétextant d’une attaque « au gaz ».
Un coup monté identique en 2013 avait été révélé et documenté par le journaliste d’investigation Seymour Hersch (source). Le but consistait à trouver un prétexte pour renverser Bachar al-Assad.
Depuis, l’arsenal chimique syrien a été totalement démantelé sous la supervision conjointe des Russes et des Américains (source). Ce qui rend les accusations de Washington et des bellicistes néo-conservateurs encore plus grotesques.
Le Figaro rapportait, en août 2014, la fin officielle de ce démantèlement:
Les États-Unis ont fini de neutraliser les armes chimiques syriennes les plus dangereuses à bord d’un navire spécialement équipé en Méditerranée.
C’était le cœur des tractations diplomatiques de l’automne 2013 qui avaient éloigné le spectre d’une intervention militaire internationale en Syrie. La Maison-Blanche a annoncé que les opérations américaines pour détruire l’arsenal chimique remis par le régime de Bachar el-Assad sont terminées. Le processus, entamé en juillet, s’est déroulé à bord d’un navire spécialement équipé en Méditerranée.
Ce type de fausses attaques est standard pour les USA, à l’instar des « couveuses du Koweït » en 1990 ou de la fausse attaque nord-vietnamienne du Golfe du Tonkin en 1964, prélude à l’intervention américaine dans ce pays.
Les États terroristes musulmans soutiennent
L’État terroriste saoudien ainsi que la Turquie islamiste ont apporté leur soutien à l’agression.
Les djihadistes syriens exultent
L’US Air Force est de facto devenue l’aviation officielle des djihadistes en Syrie. Ces derniers ont exulté sur internet, demandant l’intensification des frappes américaines contre l’armée syrienne.
Source : http://breizatao.com