Voici un entretien
accordé à l'hebdomadaire Rivarol dans le numéro du 21 octobre 2011 :
RIVAROL: Vous êtes le jeune secrétaire général du Parti de la France après avoir été longtemps militant, cadre et élu du Front national. Pouvez-vous nous retracer votre parcours
militant?
Thomas JOLY : Militant du Front National à partir de 1996 (à l’âge de 19 ans), j’ai exercé dans ce parti politique diverses responsabilités locales, notamment au FNJ. J’ai également été à
l’initiative de listes étudiantes nationalistes à l’Université de Picardie lorsque j’y étudiais. De 2004 à 2010, j’ai siégé au conseil régional de Picardie. Candidat à diverses élections depuis
1998, je suis implanté localement dans l’Oise à Beauvais, ville hélas ravagée comme tant d’autres par l’immigration et l’insécurité.
R.: Pourquoi avoir rejoint dès sa
création en 2009 le Parti de la France de Carl Lang? Pourquoi avoir choisi cette voie dont vous saviez qu’elle ne vous permettrait pas d’être réélu conseiller régional de Picardie en mars
2010?
T. J. : Les dérives familiales et idéologiques du Front National n’étaient plus tenables. L’épuration des cadres historiques du mouvement pour installer Marine Le Pen et son entourage
d’opportunistes sans scrupules à la tête de ce que la famille Le Pen considère comme un bien privé a déclenché l’initiative de Carl Lang de poursuivre le combat politique de droite nationale, en
dehors du Front familial, en créant le Parti de la France. J’ai alors sans hésiter rejoint ce nouveau mouvement politique qui ne renonce pas aux valeurs traditionnelles de la droite nationale au
profit d’un populisme démagogique et d’une dédiabolisation obsessionnelle. Contrairement à d’autres, je ne me suis pas engagé en politique pour en vivre et la perte de mon mandat électoral n’a eu
aucune incidence sur mon engagement politique qui est avant tout guidé par mes convictions et non par l’ambition personnelle ni l’intérêt financier.
R.: Que diriez-vous aujourd’hui à un jeune Français pour qu’il s’intéresse à la politique et qu’il milite?
T. J. : Je crois que les jeunes Français qui ont conscience du déclin de notre pays, de sa colonisation migratoire, de sa décadence, de sa ruine et de la responsabilité criminelle de l’oligarchie
dominante, ont le devoir de s’engager en politique pour se dresser contre tout cela. Hélas, beaucoup d’entre eux, par lâcheté ou par confort, cèdent à la résignation, se lamentant avec fatalisme
ou attendant que d’autres agissent à leur place. Or, si nous ne voulons pas que notre nation soit majoritairement africaine et musulmane dans quelques décennies et que les Français blancs
deviennent une minorité parmi les autres, il est du devoir de tous de participer à la reconquête identitaire, culturelle, spirituelle, sociale, démographique, économique et sécuritaire de la
France et de l’Europe. Les jeunes doivent refuser en bloc le conformisme ambiant dans lequel le Système tente de les enfermer, souhaitant en faire de dociles consommateurs-jouisseurs sans racines
et sans identité, convertis au métissage généralisé et aux bienfaits du brassage ethnique, encouragés dans les déviances les plus abjectes et contre-nature. Toutefois, le militantisme
nationaliste n’est pas un loisir et le relativisme actuel de certains jeunes nationaux, pleins de fougue mais bien peu formés idéologiquement, est assez stérile. Il faut savoir se tourner vers
des structures aux solides convictions nationalistes afin de se former idéologiquement et doctrinalement pour déboucher sur un engagement politique efficace et durable.
R.: Quel jugement portez-vous sur la nouvelle
présidente du Front national et sur ses neuf premiers mois à la tête du parti fondé par son père en 1972? Comment se fait-il que tant de francs-maçons se disent ouvertement attirés par Mme Le
Pen?
T. J. : Depuis la mascarade du Congrès de Tours, Marine Le Pen et ses proches ont poursuivi très rapidement la mutation du Front National, qu’ils dirigeaient déjà de fait depuis un certain temps
grâce à la désolante complicité de Jean-Marie Le Pen, en un fan-club au service exclusif de leurs ambitions personnelles. Désormais totalement inféodée aux dogmes du politiquement et du
médiatiquement correct, Marine Le Pen a ouvert toutes grandes les portes du Front National, leur accordant les plus hautes responsabilités, à des invertis notoires, à des arrivistes aux origines
bien éloignées du terroir et des clochers et à des francs-maçons déclarés comme l’emblématique avocat Gilbert Collard, ancien défenseur du MRAP ! Tout en poursuivant la purge et la traque de tout
ce qui peut ressembler de près ou de loin à un véritable nationaliste.
Marine Le Pen et le néo-Front National incarnent désormais un courant gaucho-démago-souverainiste vaguement réactionnaire au discours ultra-républicain et laïciste qui fleure bon la sémantique
maçonnique.
R.: Le reniement des droites nationales jouant la carte électorale n’est-il pas hélas une fatalité lorsque l’on voit l’exemple de l’Italie (Gianfranco Fini), de l’Autriche (Jorg Haider),
de la France (Marine Le Pen) voire de la Flandre ?
T.
J. : Le Système a clairement choisi Marine Le Pen pour intégrer le casting républicain de l’illusion démocratique que l’on sert au peuple français. C’est pourquoi Carl Lang, avec le Parti de la
France, la Nouvelle Droite Populaire, le Mouvement National Républicain et toutes les structures politiques ou associatives qui le souhaitent, a décidé de proposer aux Français une alternative
électorale de résistance, de décolonisation globale et de reconquête nationale et européenne. L’objectif est avant tout de diffuser nos idées auprès du plus grand nombre et non de les trahir à
des fins électoralistes ou pour obtenir une quelconque respectabilité médiatique. Carl Lang ne donnera de gages à aucun groupe de pression français ou étranger. Les nationalistes français sont
des gens respectables, nous n’avons pas besoin d’aller nous aplatir devant un quelconque lobby arrogant, sûr de lui et dominateur. Les exemples de Messieurs Fini et Haider sont édifiants. En
acceptant d’intégrer le Système politique à force de reniements politiques et idéologiques, ils n’ont absolument pas pesé sur la politique néfaste des gouvernements auxquels eux-mêmes ou leur
formation ont participé, trahissant la confiance de leurs électeurs qui attendaient d’eux un réel changement. Marine Le Pen prend évidemment le même chemin, sachant qu’il n’est même pas certain
que nos gouvernants lui accordent autre chose qu’une exposition médiatique et une poignée de mandats rémunérateurs lui assurant une aisance financière pour elle-même et ses proches. Une fois
qu’elle sera allée se prosterner à Yad Vashem, peut-être aura-t-elle l’insigne honneur d’intégrer la caste républicaine au pouvoir, mais pour y faire quoi, après avoir tout renié?
R.: N’est-il pas trop tard aujourd’hui pour jouer la carte électorale alors que les Français de papier sont de plus en plus nombreux, que les élections coûtent extrêmement cher et que
sans argent on ne peut rien faire dans le système démocratique, que les grands media présélectionnent les chefs de l’opposition nationale (en n’invitant par exemple que Mme Le Pen depuis bientôt
dix ans et nullement les autres personnalités du camp national) et que donc les dés sont complètement pipés et le système totalement verrouillé?
T. J. : Même si
l’avenir est peu réjouissant, il n’est jamais trop tard pour défendre le peuple français et offrir un recours électoral à celui-ci en proposant une alternative de droite nationale sans complexe
ni concession. Malgré toutes les difficultés que cela comporte, financières, humaines, logistiques, nous refusons d’abandonner le terrain électoral aux vieux partis du Système et à ses faux
opposants qui mentent aux Français, qui sont les responsables de la décadence, de la ruine, de l’invasion et de la soumission de notre pays au capitalisme apatride. Même si tout semble
effectivement verrouillé, il est du devoir de la droite nationale de dire la vérité aux Français et d’utiliser tous les moyens à sa disposition pour sensibiliser l’opinion à notre projet
politique de redressement national et de reconquête. Je sais qu’il est de bon ton dans le microcosme nationaliste de mépriser la participation électorale. Toutefois, celle-ci nous offre une
visibilité populaire essentielle. Ce n’est pas en nous réunissant entre nous, en nous complaisant dans la marginalité, entre convaincus, que nous parviendrons à sortir nos compatriotes de la
dramatique léthargie dans laquelle ils sont plongés depuis tant d’années. Pour que le peuple français se tourne vers nous, au détour d’une grave crise économique et sociale par exemple, encore
faut-il qu’il sache que nous existons et que nous sommes prêts à exercer les plus hautes responsabilités avec des hommes et des femmes compétents et déterminés. C’est pourquoi un rassemblement de
l’ensemble des forces nationalistes et patriotes est plus que jamais nécessaire afin de regrouper cette multiplicité de talents plutôt que de se toiser les uns les autres en ne soulignant que nos
différences, dans une logique stérile et groupusculaire. L’important est de s’entendre sur l’essentiel et de tous marcher dans le même sens. Si ce sont toujours des minorités agissantes qui
guident la masse, encore faut-il parvenir à constituer une force politique unie afin de rassembler tous ceux qui s’opposent à la chute sans fin de notre nation. La tâche est ardue, ingrate,
incertaine mais il s’agit d’un devoir pour notre peuple, pour notre nation et surtout pour nos descendants qui pourront légitimement s’interroger sur notre courage et notre volonté à ne pas voir
notre civilisation disparaître si aujourd’hui nous ne faisons rien et courbons l’échine devant nos ennemis.