Vite, une camisole pour Najat Vallaud-Belkacem ! (par Marie Delarue)
Najat court ventre à terre, le mors aux dents qui rayent le
plancher. Elle galope, comme Rachida ou Rama avant elle, pouliche baie collée à l’encolure de son président comme un sparadrap aux doigts du capitaine Haddock. C’est qu’elle en veut, la
ravissante égérie de la diversité. On dit même qu’elle joue placé pour le prochain remaniement : ministre de la Culture – il est vrai qu’après Filippetti, tous les rêves sont permis — ou, en
second choix, ministre de la Jeunesse et des Sports.
C’est pour améliorer ses chances qu’une nouvelle idée lui est venue : créer le Prix du Président de la République. Pas un doublon du truc qui se court tous les mois de juin à l’hippodrome de Vincennes, non, ça c’est de l’ordinaire. Elle veut du neuf, Najat, du grand. Du géant. De l’époustouflant. Elle veut lancer un jeu-concours pour les jeunes.
Devant le banc et l’arrière-banc de la
culture, de la jeunesse, des sports et de l’éducation rassemblés la semaine passée, Najat Vallaud-Belkacem a révélé toute la philosophie de son projet, nous rapporte Claire Gallois dans Le
Point : « Parce que notre pays est riche de sa jeunesse, dans les quartiers, les centres-villes, comme les campagnes, elle ne réclame pas autre chose que de la considération
pour ce qu’elle est, un infini vivier de potentialités, de talents et de compétences. » L’objectif du gouvernement, dit-elle, doit être : « Redonner envie à notre
jeunesse, redonner envie de notre jeunesse. » Pour ce faire, Najat veut organiser « un vaste et ambitieux concours qui durerait huit mois entre octobre 2013 et la sélection
finale des plus talentueux des jeunes Français, sans critère de diplôme ». Ben oui, faudrait pas faire de discrimination à l’entrée, tout de même.
On ne sait rien du contenu des
épreuves, mais on sait tout du déroulement et de la promo : « Pour créer l’engouement de l’opinion publique, un partenariat sera noué avec une chaîne de télévision. »
Peut-être un jumelage avec Secret Story et le Bachelor ? Najat a aussi dressé la liste du futur jury « qui va de Zinédine Zidane à Michel Serres, Philippe Starck,
Jamel Debbouze, Paul Bocuse, Jean-Marie Le Clézio et autres représentants plutôt prestigieux, à qui elle n’a pas demandé leur avis ». Pour quoi faire ?
Et la récompense, le « Prix du Président de la République », c’est quoi ? se demande le peuple ébaubi. Des emplois aidés peut-être, un stage de coloriste chez le coiffeur
du Président, promeneuse de chien chez Valérie Trierweiler ? Vous n’y êtes pas. Les récompenses seront « des prix extrêmement attractifs et visant surtout à préparer l’avenir au plus tôt en faisant « place aux jeunes » – nominations à la tête d’une institution, pourquoi pas la Comédie-Française (sic)
ou la gestion d’un grand restaurant (re-sic) », a dit Najat. Directeur de l’Opéra Bastille aussi, ça serait pas mal, ou chef de projet au Centre national d’études spatiales, ou
président du Comité consultatif national d’éthique, ou encore chef de rang au Ritz et au Crillon pour les lots de consolation…
Et ministre à la place de Najat Vallaud-Belkacem, ça ne serait pas une bonne idée, aussi ? On se demandait encore si l’on avait affaire à un gouvernement ou à un asile d’aliénés. Je crois qu’on a la réponse.
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