Vive les contrôles au faciès ! (par Robert Ménard)
« Mesdames et messieurs, des pickpockets opèrent dans
notre rame, prenez garde à vos affaires ». L’annonce suit le passage, dans mon wagon, de deux gamines, roms de toute évidence, qui font signer une « pétition » pour
je ne sais quoi.
Comme tout le monde, je me lève, vérifie que mon bagage est toujours là. La routine quoi. Comme dans le métro, chaque fois que de joyeuses jeunes filles — dont personne ne peut ignorer de quelles contrées elles viennent — vous bousculent, rient, chahutent… le temps de vous faire les poches.
J’en suis reconnaissant aux contrôleurs du TVG
comme de ma ligne de métro. Je les remercie. Et m’inquiète pour eux. Non que les gamines en question puissent les menacer d’une quelconque façon : elles sont, évidemment, moins dangereuses
que les proxénètes qui les contraignent à voler ou à se prostituer. Proxénètes qui, soit dit en passant, se félicitent, chaque jour, de cette Europe qui leur ouvre les portes… Non, je m’étonne
que mes chers contrôleurs de la SNCF et mes chers agents de la RATP n’aient pas encore été l’objet d’une plainte, de poursuites, de dénonciations de nos défenseurs des « minorités
visibles » et autres pourfendeurs des « contrôles au faciès ».
Parce que, au fond, soyons honnêtes, il s’agit
bien de cela. Ces deux gamines qui, gentiment, sourire aux lèvres, me proposent d’apposer ma signature pour défendre veuves et orphelins, qu’est-ce qui me permet de les soupçonner de bien
mauvaises pensées ? Rien, bien sûr. Juste ce qu’on appelle le bon sens. Ce bon sens que nos grandes âmes ne cessent de pourfendre.
L’avoir dit au micro d’une radio m’a valu, il y a quelques années, un « awards » du racisme, décerné par l’association de la très fine, très subtile, très intelligente (point d’ironie) Rokhaya Diallo. Mais alors, nous sommes un paquet de racistes. Y compris mon contrôleur. Mais qu’il sache que si, un jour, il a des ennuis avec nos donneurs de leçons, je serai avec lui, à ses côtés. Prêt à témoigner devant la justice ! Et même prêt à signer une pétition… de la CGT cette fois !
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