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Le blog politique de Thomas JOLY

Crépol, Stade de France, Lampedusa, Collomb : l’empire du mensonge

28 Novembre 2023, 07:22am

Publié par Thomas Joly

« On ne sort de l’ambigüité qu’à son détriment », se répètent les mauvais décideurs. Mais l’ambigüité, comme certains mélanges gazeux, n’est pas un état stable. Le gouvernement est ainsi passé bien au-delà. On nage dans le mensonge franc, massif, total, brutal, vertical et répété. Car un mensonge en entraine un autre, puis dix autres, jusqu’à ce que la tromperie devienne la règle.

Sous Emmanuel Macron, chaque page de la vie politique, notamment concernant l’immigration, s’accompagne de son lot de tromperies. Le drame de Crépol a nécessité un emblématique mensonge par omission. En plein débat sur l’immigration, la gendarmerie omet de donner les prénoms et les noms des suspects : l’ordre est venu de haut, puisque les fonctionnaires de police n’avaient pas l’information. Elle n’est toujours pas publique.

Mensonge par omission

Le procureur commence par parler d’une rixe avant de revenir sur ses propos. Finalement, quand de nombreux témoins attestent que les habitants de la cité de Romans venaient tuer des Français, ou « planter des blancs », le mobile raciste n’est pas retenu. On a tenté de mettre l’affaire sous l’édredon. En vain, cette fois. Mais combien de fois l’a-t-on fait avec succès auparavant ? Même mensonge par omission lorsque Darmanin joue les gendarmes du théâtre de Guignol face à l’immigration illégale : dans ses messages répétés sur le réseau X pour donner les profils des condamnés expulsés du territoire national, il « oublie » le nom et le pays d’origine.

Pour le mensonge direct, sans chichi, on se souvient du désastre du Stade de France et des spectateurs anglais brutalisés, pillés et molestés par nos « chances » nationales. Gérald Darmanin avait obstinément nié, sous serment, devant la représentation nationale. Un acte gravissime, passé avec l’eau du bain. Début juillet, après émeutes qui ont suivi la mort du jeune Nahel, le même Darmanin, soudain bavard sur les profils, assurait qu’il avait vu beaucoup de Kevin et de Matteo… Quelques heures après l’arrivée en masse de migrants sur l’ile de Lampedusa, Darmanin (encore lui) dément toute intention d'accueil de la France, au micro de Sonia Mabrouk. « Non, la France ne s’apprête pas à le faire ». Immédiatement, un terrain est réquisitionné à Menton et on retrouve à Paris quelques jours plus tard des migrants tout frais arrivés de Lampedusa. « Il ment celui qui pense une chose en son âme et en exprime une autre par des paroles ou par des signes », disait la grande silhouette de saint Augustin.

On passera sur les mensonges de Macron liés au Covid ou simplement à la volonté de se faire élire. Des énormités désossées à l’époque par BV. De temps à autres, le mensonge perce l’omerta, comme ce propos d’un ministre anonyme : « Ils sont français mais pas un seul n’a un nom à consonance française. Vous verrez ce que ça suscitera dans le pays », comme l’écrivait Georges Michel ce week-end.

Le contrat avec le peuple est rompu

De même, perce la raison du mensonge. Le même Gérard Colomb assumait le rôle de Pilate dans Le Point : « Si j'avais dit cela à l'époque, j'aurais gravement nui à Emmanuel Macron. Si je m'étais exprimé avant la présidentielle, mon intervention aurait pu inverser le résultat de cette élection, et Marine Le Pen être élue. C'est pourquoi je me suis tu ».

Le mensonge, comme la mérule dans la maison, a fragilisé tout l’édifice institutionnel. Une démocratie repose sur la délégation des pouvoirs du peuple à ses élus. Elle suppose, pour l’électeur, la confiance que lesdits élus gèreront la cité dans le sens de l’intérêt commun. Lorsque les élus importent des tueurs parmi ceux qui leur ont fait confiance, votent à Bruxelles en faveur de l’Allemagne, de l’Europe ou de la Nouvelle Zélande au détriment de la France, le contrat est rompu. Ces Français devinent que, comme un chien de berger qui a attaqué le troupeau, « quiconque s’est une fois écarté de la vérité, ne se fait pas plus de scrupule d’un parjure que d’un mensonge », selon la formule de Cicéron.

À force de solliciter les voix des Français pour travailler contre leurs intérêts, la classe politique au pouvoir depuis les années 1960 n’a pas seulement brisé l’unité du peuple, elle s’est elle-même condamnée. La macronie s’enferre dans le mensonge.
Les successeurs de ces démolisseurs menteurs devront avoir l’intérêt général en obsession. Et se souvenir du conseil du même Cicéron, toujours lui : « Que ton utilité soit l’utilité commune et, réciproquement, que l’intérêt de tous soit le tien ».

Marc Baudriller

Source : http://bvoltaire.fr

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