Le candidat idéal pour la mairie de Paris en 2020 : Mounir Mahjoubi, musulman, homosexuel et pacsé avec un juif

Il est mignon, décontracté et souriant, Mounir. Et puis, lauréat du concours d’éloquence de Sciences Po, il a une tchatche du feu de Dieu ou une logorrhée verbale, c’est selon. Il a tout pour plaire. Jeune, marocain, musulman et berbère, pacsé à un homme, parisien, souriant, hâbleur, enfant du PS ayant rallié Macron après avoir fait ses classes avec Royal puis Hollande, ami des chiens, défenseur des LGBT, entrepreneur et geek reconnu. Nanti d’un CAP de cuisine, il est fin connaisseur en tambouille électorale ce qui l’a porté au secrétariat à l’industrie numérique et à la députation du XIXe arrondissement. En outre, il est soutenu par le Maroc qui avait envoyé sa télévision pour filmer son élection à la députation. Opportuniste, il avait rallié à sa cause les propriétaires de chiens de sa circonscription en leur faisant des promesses (parcs canins) qui, après un an, n’ont pas vu l’ombre d’une réalisation. Un candidat à la mairie de Paris qui a tout pour plaire à l’électorat parisien parce qu’il ressemble à ses forces vives.

Sur la photo de Paris-Match ci-dessus, on observe qu’il s’est dégoté un de ces petits logements bobos (preuve qu’il est comme eux) particulièrement apprécié dans les arrondissements dits « populaires ». Une cour pavée, le rez de chaussée d’un immeuble ancien joliment rénové avec une grande baie vitrée ouvrant sur le jardinet.
Mounir fait parler de lui autant qu’il le peut : avec les propriétaires de chiens contre la politique canine d’Hidalgo, en prévision des prochaines municipales ; contre l’homophobie, en déclarant publiquement son homosexualité et en posant avec son mari dans Paris-Match ; en déclarant fermer son twitter à la veille de partir en vacances ; en donnant son avis sur Aïcha, sa sœur aînée, annonçant que, de chef de projet du numérique, elle se professionnalisait dans la voyance sous le nom de Madame Aessa ; co-fondateur de « La ruche qui dit oui », organe de distribution de produits bio de proximité ; longue interview sur Thinkerview, un média contestataire ; nombreuses présences dans les médias (Paris-Match, Gala, Voici, Huffington post…) sur des sujets qui ont peu à voir avec le numérique, sa mission ministérielle ; toujours présent pour lier social et numérique, comme dans sa visite du 11 août à Anduze (Gard) : « proposer des lieux physiques avec des êtres humains qui accueillent la population. On va continuer à numériser mais aussi à réhumaniser » ; prises de position sur tout, ne craignant pas d’empiéter sur les missions de ses collègues et sur celles de la CNIL ; etc. Maintenant, on attend les déclaration de Mounir Mahjoubi sur le véganisme et le végétarisme, sur le spécisme (discrimination des espèces animales), sur la PMA et la GPA, sur les démissions en nombre des maires de France, sur les radars et les limitations de vitesse, sur la pollution, sur l’immigration, le pouvoir d’achat, le chômage et tout ce qui fait les titres des médias. Sur son compte twitter, contrairement à son rival Benjamin Griveaux qui se contente, avec une stricte langue de bois, de relayer les actions du gouvernement dont il est le porte-parole, Mounir a un mot pour tout et sait artistiquement orner la langue de bois en y glissant quelques ingrédient humanistes.

En juin 2018, le journal 20 minutes faisait le point sur les candidats et non-candidats au siège d’Anne Hidalgo. La liste comprenait deux femmes, Rachida Dati et Ségolène Royal, et cinq hommes, à savoir Benjamin Griveaux, Marcel Campion, Xavier Niel (qui nie et ironise : pour devenir millionnaire, il suffit qu’un milliardaire se lance en politique), Gaspard Gantzer et Pierre-Yves Bournazel. Mounir était, à cette date, soupçonné d’être candidat mais ne s’était pas encore officiellement déclaré. Il s’est décidé très rapidement et maintenant, c’est fait.
Le politique de 34 ans partage la vie de Mickaël Jozefowicz, 31 ans, expert en financement des projets liés aux énergies renouvelables. Pacsés il y a trois ans, les deux hommes se sont rencontrés il y a treize ans à Paris, alors qu’ils étaient étudiants, indique encore Paris-Match. Le nom Jozefowitz se retrouve dans la population juive de Pologne ; si Mickaël est effectivement juif, l’union de Mounir, le musulman (berbère, donc « light ») avec un juif, est un atout supplémentaire pour élargir son électorat auprès du lobby gay que l’homme soutient ouvertement, notamment en prenant position contre l’homophobie. La situation de l’Hôtel de Ville de Paris, au cœur du Gay Paris, serait-il un atout pour le conquérir ? Rien n’est moins sûr, car l’élection du maire de Paris se fait au suffrage indirect, les maires d’arrondissement votant pour lui. Il faudrait donc que l’électorat parisien élise des maires gay friendly. Actuellement, la majorité des maires de Paris sont socialistes ; combien d’entre eux se rallieront-ils à LREM ? Si les maires socialistes étaient réélus et votaient pour Ségolène Royal, toujours socialiste, la situation serait assez cocasse, Mounir ayant été l’une des chevilles ouvrières de la campagne électorale de Ségolène pour la présidence de la République (« Ségosphère », c’est lui). Heureusement ou malheureusement, étant donné la déconfiture actuelle d’Anne Hidalgo et celle du PS, Ségolène a peu de chance de remplacer Hidalgo.
Mounir Mahjoubi est particulièrement bien placé et parti pour remporter l’Hôtel de ville de Paris. Son sourire permanent, découvrant des dents blanches bien tranchantes, est un signe indiscutable de sa détermination à devenir le premier maire musulman de Paris, à l’image du travailliste Sadiq Khan, premier maire musulman de Londres depuis 2016. Et je ne vois personne susceptible d’offrir une alternative sérieuse aux Parisiens.
Alice Braitberg
Source : http://ripostelaique.com
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