Vive les scandales alimentaires ! (par Édouard Frémy)
C’est très bien ce scandale de la viande de cheval à la place de la viande de bœuf ! Il en faudrait plus souvent dans ce genre-là ! Et des plus sévères ! C’est d’ailleurs ce qui
va arriver puisque l’Europe, droite et gauche confondues, vient de décider l’empoisonnement de ses habitants en autorisant l’engraissage des poissons d’élevage par de la farine animale de
volaille et de porc. Miam ! Il nous faudrait donc aussi, après les « erreurs » d’étiquetage de viande de bœuf, une jolie crise de poisson fou ! Et aussi une contamination par pesticide excessif
l’été prochain avant des mutations génétiques dans dix ans à cause de l’huile OGM.
Voilà, un beau bazar alimentaire, ça serait bien ! Pourquoi ? Parce que ça remettrait les choses à l’endroit ! Dans le bon ordre naturel ! En effet, depuis cette histoire de viande de cheval vendue pour du bœuf, les ventes de surgelés font le saut de l’ange dans les supermarchés ! Le grand plongeon : – 45 % sur les lasagnes, – 49 % sur le hachis parmentier, – 52 % sur la moussaka ! Corrélativement, le sympathique boucher charcutier français, le cheveu peigné et la cravate bien serrée, est en train de se faire la meilleure année de la décennie ! Il se les fait en or massif ! Ils vont pouvoir fermer boutique le 30 juin, les bouchers de France, ils auront fait leur année ! Car ce serait quand même dommage de travailler au-delà et d’exploser le chiffre d’affaires si c’est pour ensuite tout se faire piquer par la gauche !
C’est donc une bonne chose, ces scandales agro-sano-alimentaires, parce qu’on retrouve la sécurité de la proximité. Si seulement ces scandales pouvaient se généraliser, partout,
tout le temps : les commerces de proximité refleuriraient dans les villes et les campagnes et, par conséquent, quartiers et villages reprendraient vie. Les gens sortant de chez eux pour aller
chez le boucher plutôt que de faire les courses sur internet se croiseraient, se parleraient puisqu’ils sont voisins, rognant des minutes de télé – une libération – et occupant le pavé : ça
gênerait les petits dealers, une autre libération !
Une vie économique locale alimentée par la nécessité de se nourrir sainement, c’est le nouveau départ de tout, entraînant dans son sillage le besoin de service local et non plus multinational, une vraie diversité et non plus la standardisation consumériste. Et surtout, des lasagnes maison seraient nettement meilleures que des lasagnes micro-ondes ! Obligeant ainsi à passer plus de temps en cuisine, donc moins de temps au travail… Voyez donc le miracle : in fine, une crise sanitaire agro-alimentaire, ça crée de l’emploi !
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