Vers des allocations familiales contre la famille ?
C'est tout le sens d'une proposition
de loi "tendant au versement des allocations familiales dès le premier enfant et à allouer une somme identique à chaque enfant", déposée au mois de mai dernier. Texte (à lire ici) qui cumule la mauvaise foi et l'esprit anti-famille.
Mauvaise foi :
Plus une famille a d'enfants, moins ces derniers coûteraient cher : qu'on indique donc aux parents les moyens de trouver de telles réductions !
"selon une enquête de l’INSEE, le coût d’un enfant, l’année de sa naissance, a été évalué à 36 861 € par an alors que le second reviendrait à 3 084 € par an et le troisième à 1 689 € par an".
L'allocation proposée n'a rien à voir avec ce coût estimé puisque la loi propose 65 € par enfant par mois pour réduire les coûts des allocations.
Esprit
anti-famille :
"Une première lecture peut laisser penser qu’une telle réforme désavantagerait les familles nombreuses mais il faut bien garder à l’esprit qu’une famille de 3 ou 4 enfants est au départ une famille d’un enfant".
Certes, mais une famille nombreuse est justement une famille de 3, 4 enfants ou plus pour laquelle la proposition de loi suggère les dévalorisations suivantes :
1 enfant |
2 enfants |
3 enfants |
4 enfants |
|
Système actuel |
0 |
120 |
270 |
420 |
Système proposé |
65 |
130 |
195 |
260 |
Gains/Pertes |
65 |
10 |
-90 |
-160 |
Nombres de familles concernés |
3 600 000 |
3 300 000 |
1 300 000 |
470 000 |
Cette proposition de loi s'oppose aux intérêts des familles nombreuses.
Ajouter au système actuel une allocation dès le premier enfant peut répondre à un besoin, mais n'est plus incitatif comme l'est le système actuel.
L'objectif de ce texte est clair - surtout quand la proposition débute par une citation de Malthus - : réduire le coût que représente la famille pour les dépenses publiques et diminuer le nombre d'enfants. L'objectif "intéressant" aujourd'hui est d'avoir un ou deux enfants. Pas plus.
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