UMP : fin de partie (par Patrick Parment)
Certes, le sieur Copé et autres
plaisantins à la Juppé vont tenter de nous faire croire que ce n’est pas la Bérézina annoncée, que la droite existe toujours avec ses quelque deux cents députés. Foutaise.
On remarquera tout d’abord, que le centre a disparu du paysage, et nul ne s’en plaindra. C’est une droite molle sans envergure. On remarquera également que le Front national avec un score moyen de 14% des voix est incontestablement enraciné dans le paysage et qu’il laisse loin derrière lui ces virtualités que sont les écolos et le Front de gauche – la poubelle de l’extrême gauche, PC inclus – qui sans l’appui du PS seraient inexistants.
Quant à cette droite qui joue les pucelles effarouchées dès que l’on parle du Front national, faut-il lui rappeler ses hauts faits d’armes : perte de tous les conseil régionaux sous Chirac, perte de quasiment toutes les grandes villes, sous l’ère Chirac et Sarkozy, perte de plus de la moitié des conseils généraux et au final, la perte du dernier bastion : le Sénat. Bref, ces quinze dernières années l’UMP a perdu toutes les élections de proximité. A mon avis, il semblerait bien que cette fausse droite dite républicaine ait quelques soucis électoraux, certes, mais pas seulement. Il semblerait même que les fameuses valeurs dont se réclame l’UMP ne soient plus en phase avec ce peuple dont elle se réclame et qui d’année en année déserte le navire.
D’ailleurs, en matière de valeurs, on ne connaît toujours pas celles
qu’honorent les Juppé, Copé, Fillon, Baroin et autres sbires du même acabit. Autrement dit, ce claque nommé UMP est bel et bien dans une impasse, faute d’avoir une vraie personnalité et des
valeurs nettement identifiables. Tous ces amuseurs publics en appellent généralement à un gaullisme imaginaire dans lequel on ne sait pas trop ce qu’ils y fourrent pour la bonne raison que
gaullisme et néant marchent de concert. Mais, au fond, ils s’en foutent, car ce ne sont pas les idées qui les tourmentent mais l’occupation des postes et des prébendes. Ce qu’ont très bien
compris les électeurs, pas dupes du caractère alimentaire de leur démarche. Cette logique-là a fatalement une fin.
Les Français veulent qu’on leur parle de la France, de leur identité, de la culture française et éventuellement d’une Europe qui défendrait enfin leurs intérêts et non ceux des lobbies financiers bruxellois. La France, globalement, n’est pas de gauche – il n’est que d’additionner les résultats pour s’en apercevoir – mais elle se reconnaît de moins en moins dans cette droite qui est culturellement soumise aux idéaux de gauche.
Donc, le débat qui s’ouvre face à une gauche qui dispose aujourd’hui de tous
les pouvoirs – du jamais vu depuis belle lurette –, c’est bien de définir le contenu d’une opposition susceptible de redevenir crédible aux yeux des Français.
Paradoxalement, la gauche au pouvoir, c’est la meilleure chance pour une droite de conviction de tenir un discours musclé et avec du sens afin de reconquérir le cœur des Français. Il ne suffit plus – sauf pour Mélenchon que ça rassure – de crier au fascisme pour s’offrir une conduite. Il va falloir attaquer les contenus. Et là, les Juppé, Fillon, Jacob, Copé, Baroin, Kosciusko-machin et consorts ont largement montré leur limite. Bouglione leur tend les bras.
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