Radio Espérance (par Hervé Strounga)
Je finis de me préparer en
regardant Arte. Apparemment les troupes allemandes sont arrêtées à Stalingrad et grâce au "petit père des peuples" et son armée rouge, nous devrions être sauvés de l'infamie
fasciste.
Je monte dans ma voiture et met la radio, France Inter. Là, j'apprends qu'une sociologue-philosophe (encore une !) dont je n'ai pas retenu le nom car trop compliqué, avait quittée l'Allemagne nazie pour s'installer à Paris. Jusqu'à sa mort en 1989 (!). Elle fût une "grande résistante" du féminisme et de la défense des minorités (!).
Un peu goguenard, je change de fréquence et me met sur France
Culture. Là, un sociologue-philosophe (on ne rit pas dans le fond !) au nom imprononçable pour un honnête homme et à l'accent plus épais qu'un brouillard londonien, m'explique que "la
peur de l'étranger" et le "rejet de l'autre" sont quasi constitutif de la nation française.
Écoeuré que toutes ces sottises soient possible avec l'argent de mes impôts, je change à nouveau de fréquence. France Info. Après un hommage à un architecte qui n'avait de brésilien que le passeport et dont les titres de gloire furent d'avoir dessiné le siège du Parti Communiste Français ainsi que des églises ressemblant à des usines; il est question de politique "française". Fabius, Coppé, Valls, Moscovici, Belkacem, Taubira... n'en jetez plus, je suis à deux doigts de vomir, je change !
France Musique. Ah,
je vais pouvoir écouter le génie musical de l'humanité et, ô surprise, c'est très très rare sur France Musique, je tombe sur la fin d'une ouverture de Richard Wagner ! Je suis aux anges.
Le morceau est subitement coupé et l'animateur de nous expliquer à quel point Wagner n'était pas un chic type, qu'il avait réussi à s'engueuler avec Nietzsche, lui même un salaud. De toutes
façons, l'admiration d'Hitler pour l’œuvre wagnérienne jette "éternellement" (ils aiment ce mot !) le discrédit sur celle-ci. Ma femme me tend un sac-papier mais j'ouvre la fenêtre et
coupe la radio.
Nous sommes à destination. Un village à flanc de montagne. Seules trois cheminées fument, toutes les autres maisons sont fermées et certaines n'ouvrent qu'a la belle saison. D'autres n'ouvriront plus jamais. Sur le monument aux morts, plus de trente noms pour la guerre 14-18 et quatre pour 39-45. Les patronymes fleurent bon le pays. Ici, une seule radio passe. Une radio catho qui vit au rythme des prières chrétiennes et de chansons disons le, gnan-gnan. Mais c'est son nom qui m'a regonflé, un nom fou pour notre époque, Radio Espérance.
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