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Le blog politique de Thomas JOLY

Peut-on encore sauver le soldat Ayrault ? De l’erreur de casting au problème politique (par Raoul Fugax)

18 Octobre 2012, 09:04am

Publié par Thomas Joly

Ayrault.jpgJean-Marc Ayrault n’est pas responsable de tout. Il est largement victime d’une malédiction française, le parisianisme. Ces fausses élites dont le bilan est, depuis des décennies, totalement catastrophique pour les valeurs de droite comme de de gauche et ne supportent pas ceux qui ne vivent pas dans leur bulle. Ayrault n’est pas un diplômé parisien. C’est un élu local qui ne fait pas partie du tout Paris politico-médiatique. Il est donc forcément nul.

 

Une erreur de casting ?

 

On sait depuis longtemps qu’il est impossible de mettre deux crocodiles dans le même marigot, on sait maintenant qu’il est impossible de mettre deux « capitaines de pédalos » dans le même exécutif.

 

François Hollande voulait dans le cadre d’une présidence normale redonner au gouvernement ses prérogatives et sa visibilité. C’est raté. Normalité plus normalité, ça ne marche pas. C’est donc une erreur de casting d’avoir choisi un Raffarin sans truculence comme premier ministre. Mais c’est maintenant un énorme problème politique.

 

La dégringolade

 

Hollande-Ayrault-chute-libre.jpgDe la mi-septembre à la mi-octobre, la cote de confiance de François Hollande a reculé de neuf points et celle de Jean-Marc Ayrault de cinq, d'après l'enquête de LH2 pour Le Nouvel Observateur. Seules 40% des personnes interrogées ont « une opinion positive » de François Hollande (49% à la mi-septembre), tandis que 52% en ont « une opinion négative » (43% à la mi-septembre), dont 21% « très négative ». Alors que 8% ne se prononcent pas. C'est la première fois dans un sondage de cet institut que les avis défavorables concernant le chef de l'Etat l'emportent sur les avis favorables, en l'occurrence de 12 points.

 

Selon une autre étude faite par BVA pour Orange, L'Express et France Inter, 53% des personnes interrogées ont « une mauvaise » opinion du Président François Hollande, qui perd deux points et 49% de Jean-Marc Ayrault, qui en cède trois. Seules 44% des personnes interrogées disent avoir « une bonne opinion » de François Hollande (46% à la mi-septembre), tandis que 55% en ont « une mauvaise opinion » (53% à la mi-septembre), dont 23% « très mauvaise ». 1% ne se prononce pas. Que de mauvaises solutions.

 

Il faut faire quelque chose mais quoi ?

 

Jean-Marc Ayrault est victime d’un gouvernement divisé sur de nombreux problèmes et qu’il n’arrive pas à maitriser. Il donne le sentiment de marches-arrière permanentes et de couacs du cannabis à la fiscalité des œuvres d’art. Peux-t-il encore se reprendre ? Lui, le croit.

 

ministres hollandeLe Premier ministre a reconnu sur Europe 1 « quelques erreurs » dans la communication gouvernementale, évoquant notamment la sortie de Vincent Peillon, ministre de l'Éducation, sur le cannabis. « En ces temps difficiles, la moindre bavure se voit », a-t-il déclaré. Comme on lui demandait sur Europe 1 s'il avait le soutien « vrai » et « durable » du président de la République, le Premier ministre a répondu : « absolument, ça ne peut pas marcher autrement », ajoutant « je vous l'assure totalement. Non seulement, nous nous voyons deux fois par semaine en tête à tête, mais nous nous téléphonons tous les jours », a-t-il dit, soulignant que tous deux voulaient engager le « redressement »« François Hollande et moi-même nous menons la même politique. On essaie d'opposer l'un à l'autre, ça n'a aucun sens », a-t-il affirmé. D’autres en doutent.

 

On évoque de plus en plus souvent dans les milieux socialistes « une indispensable alternative Aubry » mais même si cette dernière est prête, son arrivée en urgence serait d’un effet désastreux pour le président. François Hollande devrait logiquement garder Jean-Marc Ayrault jusqu’aux municipales, mais cela parait une éternité.

 

L’idée d’une dissolution fait aussi son chemin pour des législatives anticipées. Bien sûr, le désastre de la dissolution « Juppé- Chirac- de Villepin » est totalement dissuasif. Et puis il y a autre chose.

 

Le piège des 5 ans

 

hollande rigole cimetièreTransformer le septennat en quinquennat se révèle une erreur. C’est contraire bien sûr à l’esprit de la Vème République. Cela fragilise le président qui n’a plus le temps de donner du temps au temps, cela renforce l'importance des partis qui ne rêvent que d’une chose: redevenir les maïtres du jeu politique.

 

Mais il y a aussi un piège car si l'on dissous l'Assemblée, on risque une cohabitation et un gouvernement ayant alors plus de temps devant lui que le président. Il est donc presque impossible de dissoudre sauf à changer la nature du régime.

 

On se prive alors d’une soupape électorale capitale avec les risques de voir les mécontentements s’exprimer ailleurs que dans les urnes.

 

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