L’immigration n’est pas une chance pour le PSG (par Étienne Lahyre)
La victoire contre Porto ne trompe personne :
c’est la crise au PSG. Rien de grave, c’est la traditionnelle crise de novembre, répondront unanimement les supporters parisiens, résignés de voir leur club frappé chaque année par un mal aussi
inexplicable que récurrent.
Or, depuis deux ans, les recruteurs du PSG dépensent de manière erratique la manne qatarie : les joueurs sont recrutés indépendamment de leurs qualités techniques, et surtout de leur
capacité à s’intégrer à une équipe et de leur nationalité. Leonardo, le directeur sportif brésilien du club, n’a que faire de ce dernier élément : ancien joueur de haut niveau, qui a évolué
entre autres en Italie, au Japon et en France, il est l’archétype du citoyen du monde post-national, homme lige des Qataris aujourd’hui, d’autres puissants demain. Après tout, Chelsea a remporté
la dernière Ligue des Champions avec seulement trois Anglais dans l’équipe qui a disputé la finale, et l’absence d’Italiens sur le terrain n’a pas empêché l’Inter Milan de remporter l’édition
2010 de la même épreuve. Le talent, et l’argent, se jouent des frontières.
Les neuf nationalités qui composent l’effectif du PSG ne devraient pas être un handicap, mais une richesse. Mais voilà, au PSG, l’afflux massif de joueurs en provenance du championnat d’Italie
crée des remous inattendus. Ces italophones rejoignent, sans motivation autre que le goût du lucre, la Ligue 1 sans cesse présentée comme un championnat de « bouffons ». Initialement minoritaires, leur nombre croissant les a
amenés à constituer un clan autonome qui entretient des relations tendues avec les francophones qui ont le sentiment d’être maltraités par l’entraîneur italien Ancelotti. Au Bayern Munich, Franck
Ribéry, pour renfrogné et bas de plafond qu’il fût, a dû apprendre la langue de Goethe : en Allemagne, on parle comme les Allemands. A Madrid, le sémillant Anelka avait, lui, refusé de se
mettre à l’espagnol s’aliénant rapidement ses coéquipiers espagnols et transformant son transfert au Real en flop retentissant. Mais au PSG, les italophones se sentent en position de force et
refusent d’apprendre le français : au nom de quoi en effet faire un tel effort ? Les francophones ne devraient-ils pas faire preuve de tolérance, d’ouverture en apprenant la langue de
l’autre moitié de l’équipe ? Ce serait un beau symbole d’ouverture à l’autre, pour ce club emblématique d’un pays replié sur lui-même, rabougri, moisi.
Le PSG de 2012 ressemble furieusement à la
glorieuse équipe de France de la coupe du monde 2010 : une équipe dans laquelle la minorité musulmane avait imposé au reste de l’équipe que tous les repas soient halal, et dont le jeu favori
était de chambrer (en arabe, s’il vous plaît) le « bolos » Gourcuff. Un chef inconsistant, Domenech, qui, par faiblesse et par idéologie, refusait de voir les effets désastreux
de la coexistence de clans n’ayant rien en commun et ne voulant pas vivre ensemble. Et qui, suprême trahison, prit le parti de ceux qui l’avaient ridiculisé et anéanti son autorité aux yeux du
monde entier. Ceux à qui il n’avait pourtant eu de cesse de tout concéder…
Une dernière précision : il n’était bien entendu question que de football dans cette chronique…
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