L'ENA, l'école de la pensée unique
Cette fois, c'est un rapport officiel qui
le dit :
« Uniformité de comportement, voire de pensée », conclut le rapport du jury 2011, présidé par le juriste, Yves Gaudemet. Tendance à « choisir le confort apparent des formules convenues, reprises jusque dans le vocabulaire des modes administratives ou médiatiques »… « Difficultés à porter un jugement motivé sur les réformes en cours, à apporter la comparaison »…
En résumé, les décideurs de demain manquent cruellement de recul, d'imagination et d'esprit critique. Inquiétant pour l'avenir du pays et les réformes innovantes à mettre en œuvre.
« Si l'originalité n'est pas une qualité en soi
et ne doit pas être recherchée par principe, elle est bienvenue lorsqu'elle traduit simplement une forme de sincérité, de capacité à raisonner par soi-même et de curiosité », écrit Yves
Gaudemet sans complaisance.
L'année dernière déjà, la présidente du jury 2010, Michèle Pappalardo, ne mâchait pas ses mots, regrettant ce « conformisme », observé notamment dans « le refus de prendre position » sur tel ou tel sujet d'actualités.
Ces conclusions ne font que confirmer le phénomène bien connu de formatage des élites, à travers le système balisé des grandes écoles en général. Il est le résultat d'un dispositif de sélection qui invite à se fondre dans le moule et laisse peu de place à la diversité. Un mot que toutes les écoles et entreprises ont pourtant à la bouche ces dernières années.
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