Karim Benzenul sauvé par les quotas ? (par Joris Karl)
Comme toujours, ce vendredi
(France-Géorgie, éliminatoire de la Coupe du monde), les joueurs tricolores seront alignés pendant les hymnes. Comme toujours, le téléspectateur aura droit à l’immonde rictus de Karim Benzema. Un
mélange de sourire et de haine à peine dissimulé, d’où semble vaguement sortir une parole, sans doute pas très catholique !
Comme toujours, dans la plupart des chaumières de la France profonde, on guettera – c’est devenu le triste jeu d’une triste époque — ces autres joueurs qui ne chantent pas la Marseillaise… Des racaillisés presque à coup sûr. Et puis, quand la caméra s’attardera sur le visage d’un Français de souche, ou d’un Français noir patriote, on verra les lèvres bouger timidement, de peur de scander trop fort les affreuses paroles !
Si le cas Benzema fait grincer depuis
quelques jours à cause de ses déclarations (« On ne me forcera pas à chanter la Marseillaise »), c’est aussi parce que sa titularisation en équipe de France devient de plus en
plus incompréhensible sur le plan sportif. Benzema est constamment rappelé chez les Bleus alors qu’il n’a pas marqué un but depuis… un an ! De mémoire, c’est du jamais vu pour un attaquant.
Sa nullité devant les buts devient proverbiale. On se demande bien pourquoi ce joueur-là a — éternellement — une seconde chance. Parce qu’il est maghrébin ? On sait que si le Real l’a
engagé, c’est surtout pour vendre des maillots en banlieue. Et ils ont eu raison, les bougres !
Benzema refuse de chanter la Marseillaise. Soit. Dans un monde normal, il serait viré illico du onze national. Mais… il y a un mais. Les gens renseignés savent bien que, depuis quelques années, la composition de l’équipe de France est soumise à un équilibrage ethnique. Plus aucun entraîneur ne sélectionnerait une équipe 100 % blanche. Ou 100 % noire d’ailleurs. Il semblerait aussi qu’il faille au moins un Maghrébin au coup d’envoi.
On ne pourra reprocher à Benzenul d’être
honnête, car il l’a dit en 2006 : « L’équipe de France, c’est plus le côté sportif ; l’Algérie c’est mon pays. » À Luis Fernandez cette semaine, il répond que Platini non
plus ne chantait pas l’hymne. Karim a raison. Lors du France-RDA de 1984 par exemple, aucun Bleu ne reprend la Marseillaise. Sauf… le seul noir de l’équipe, Jeannot Tigana ! Comme quoi….
Mais à l’époque, personne n’y prêtait attention. L’équipe de France était soutenue par tout un peuple, son comportement était irréprochable, peu importait si la moitié des joueurs était d’origine
immigrée !
L’exemple terrible de l’équipe d’Allemagne prouve que le cas Benzema n’est pas isolé. Amusez-vous à observer l’équipe d’Allemagne pendant les hymnes. Fascinant. Cette Mannschaft des temps modernes, cosmopolite à souhait, celle du Turc Mesut Őzil et du Tunisien Khedira, du Ghanéen Boateng ou du Brésilien Cacau… Vous aurez des joueurs qui chantent, et toute une série qui gardent ostensiblement la bouche fermée, la tête haute. Devinez lesquels ?
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