Ils se soignent en France, ne paient pas et nous insultent ! (par Nicolas Vodé)
Comme le révèle le blog Le
Rouge et le Noir, le gouvernement vient tout juste de daigner répondre, mi-juillet, à une question posée en décembre 2012 par le député d’Orange Jacques Bompard. De tels délais sont
difficilement justifiables au regard du respect dû à un membre de la représentation nationale. Ils le sont d’autant moins lorsqu’on lit les vingt lignes creuses données en réponse à une question
pourtant simple : une poignée de pays, dont on dira pudiquement qu’ils appartiennent au monde musulman, entretiennent une dette s’élevant en tout à cinquante millions d’euros envers les
hôpitaux français qui peuvent, en vertu de certains accords passés par la France avec certains pays, héberger et soigner des étrangers payants.
Jusque-là, s’il ne s’agissait que de faire valoir la compétitivité de la médecine
française et de la faire rayonner sur la scène internationale, l’auteur, ayant des sympathies gaullistes, acquiescerait vigoureusement. Cependant, que cela ait été fait à dessein ou non, les
remboursements de ces honoraires faramineux (vingt millions pour la seule Algérie) font partie de ces dossiers perdus dans les méandres des administrations françaises. Alors, tant qu’à faire des
économies symboliques, puisque c’est une des matières de prédilection de notre gouvernement, on se dit modestement que celle-ci pourrait en être une bien belle. D’où la question de Jacques
Bompard.
Las ! Le gouvernement, qui pourrait pourtant
taper du poing sur la table et menacer de rejeter les fameux accords de manière unilatérale, se contente d’annoncer que cette affaire sera confiée à un énième comité Théodule, qui cherchera à
continuer les négociations entamées depuis longtemps avec les États concernés (pour le résultat que l’on sait jusqu’à aujourd’hui). Ces pays, à qui la France fait une cour désespérée depuis des
années, viennent tranquillement se faire soigner par nos médecins salariés sur nos impôts, laissent l’ardoise impayée en repartant, et nos gouvernants hésitent encore à réagir. S’il faut encore
une preuve de la soumission, dans laquelle pataugent nos élites, à des pays malhonnêtes ou tout simplement haineux, que les derniers naïfs lèvent le doigt.
Entre la question et la réponse, monsieur Bouteflika, le président algérien dont les nombreux mandats ont principalement consisté à faire retomber son incurie titanesque sur l’improbable compte de l’ex-puissance colonisatrice, est venu longuement reprendre des forces à l’hôpital du Val-de-Grâce. Quelques centaines de milliers d’euros ont encore dû faire grimper l’ardoise. Mais dormez, bonnes gens, quelques hauts fonctionnaires vont être payés pour réfléchir au problème.
Commenter cet article