Il y a 50 ans : mort de Louis-Ferdinand Céline
Révolte et autres
bagatelles: Louis-Ferdinand Céline, regard sur un artiste controversé (par Isabelle de Rancourt)
Cinquante ans après sa mort, son nom continue à susciter le trouble et la discorde : tout au long de son œuvre Céline s’est plu à semer le vent, à soulever tempête sur tempête – nous en sentons encore le souffle, amer et vivifiant à la fois. Tout récemment encore il faisait polémique : on pense à cette affaire au terme de laquelle M. Mitterrand a jugé bon de retirer le nom de Céline de la liste des célébrations nationales, pour le plus grand soulagement du président de l’association des fils et filles de déportés juifs de France, Serge Klarsfeld. "Je considère Céline comme un grand écrivain, déclare ce dernier, mais c'est un être abject également. (…) De ce point de vue-là, Céline n'avait pas sa place, ce n'était pas à la République de célébrer entre guillemets le plus antisémite de tous les Français de l'époque." On est pour ou contre Céline, par principe, par conformisme ou provocation. Surtout lorsqu’on ne l’a pas lu, cela va sans dire. Il est si facile, si confortable de juger ainsi de loin celui qui est sans doute le plus ambigu des auteurs. Lire Céline, c’est un peu se jeter à l’eau, au risque d’y perdre pied ; lire Céline, cela demande, cela exige de renoncer à tout confort de la conscience comme à tout conformisme intellectuel. Lire la suite
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