Et si on interdisait les jeunesses socialistes ? Je blague… (par Marie Delarue)
Autrefois, les conflits idéologiques se réglaient dans les meetings et dans la rue. Quand les Français n’avaient pas peur de leur ombre, on discutait, on argumentait, et comme souvent
lorsque les arguments font défaut, on pouvait en venir au cassage de gueule. C’est vieux comme les guerres de clan au fond des cavernes. Il faut que jeunesse virile se passe et force est de
constater qu’elle se passe généralement sous les auspices du radicalisme et de la connerie belliqueuse. Question de testostérone sans doute.
Aujourd’hui, le débat d’idées
a déserté l’espace public, remplacé par la « foi ». L’émotion a dégommé tout ce qui pouvait ressembler à la raison. On ne tolère plus la moindre opinion contraire à la sienne
sans tomber aussitôt dans l’injure ou l’invective (en témoignent les nombreux commentaires postés sous pseudos sur ce site et sur tant d’autres). Et quand l’injure ne suffit plus, on cherche à
interdire. Effacer l’adversaire plutôt que le contrer sur le terrain des idées.
C’est en fonction de ce principe que les Jeunes socialistes demandent au ministre de l’Intérieur « la dissolution des Jeunesses nationalistes, du GUD et du Bloc identitaire ». « Ces groupuscules sont aujourd’hui un danger pour la République, c’est pourquoi nous appelons à leur dissolution », écrivent-ils dans leur adresse au ministre.
En cause : « Le GUD qui diffuse des logos illustrant le passage à tabac d’homosexuels ; les Jeunesses nationalistes qui envahissent un débat d’Erwann Binet, rapporteur de la loi sur le mariage pour tous, à Saint-Étienne et qui, sur leur site, font la promotion d’organisations pétainistes (sic) ; et enfin le Bloc identitaire qui poursuit la journaliste Caroline Fourest pendant une journée entière de Paris à Nantes à coups de saluts nazis. » On aurait préféré qu’ils la roulent dans le goudron et les plumes, mais bon… On conviendra que tout cela, comparé aux attentats et autres enlèvements perpétrés par les groupuscules d’extrême gauche dans les années 70, semble plus relever du monôme estudiantin que de la menace fasciste.
Les jeunes socialistes qui entourent le Président normal veulent sans doute de la normalité à tout prix. Ils rêvent d’un monde rendu bien lisse à coups d’interdits, non
seulement sans vitesse, sans tabac et sans alcool, mais surtout sans idées contraires aux leurs, sans histrions, sans esprits chauds. Leur rêve, c’est une petite France bien propre sur elle où
tous les gars du monde se tiendraient par la main, où l’on remplacerait le drapeau tricolore par l’effigie des Bisounours et où l’on irait tous en rang par deux à la salle de shoot du quartier
réclamer chaque soir notre somnifère et chaque matin notre euphorisant.
Franchement, non merci. Ça ne me tente pas.
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