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Le blog politique de Thomas JOLY

Barack Hollande et François Obama : la « post-démocratie » ethnique en marche (par Michel Geoffroy)

14 Novembre 2012, 09:45am

Publié par Thomas Joly

Hollande-Obama.jpgLa réélection de Barack Obama et l’élection de François Hollande présentent d’inquiétantes similitudes malgré la dissemblance des systèmes et des traditions politiques respectives.

 

Où sont les électeurs ?

 

Tant la victoire de Barack Obama que celle de François Hollande s’inscrivent d’abord dans une participation électorale faible : estimée pour le moment à 60% aux Etats-Unis. En France au second tour de l’élection présidentielle le taux d'abstention a atteint 19,66%, soit un taux de participation meilleur qu’aux Etats-Unis. Mais, si l’on y ajoute les votes blancs ou nuls qui représentent 5,80% des votants, on obtient un total de 25,46%, soit un quart de l’électorat qui n’a pas voulu choisir entre Sarkozy et Hollande. Au second tour des législatives françaises 47,6% de l’électorat s’est en outre abstenu ou a voté blanc ou nul : un record.

 

L’élu minoritaire

 

vote ethnique ObamaEnsuite, dans les deux cas l’élu est minoritaire auprès du groupe électoral central autochtone.

Barack Obama n’a recueilli que 39% des voix des électeurs blancs non hispaniques. Par contre, 93% des Noirs et 71% des Hispaniques auraient voté pour lui (Le Monde du 9 novembre 2012).

François Hollande n’a pas obtenu la majorité des voix des votants, mais seulement 48,6% ; par contre, il aurait obtenu 86% des voix des électeurs musulmans au second tour des présidentielles selon l’IFOP (Les Echos du 20 juillet 2012). Il a aussi obtenu une très large majorité des voix dans les DOM : les Antilles et La Réunion lui ont apporté 600.000 voix. Alors que son écart en voix avec N. Sarkozy était relativement faible, ces très bons scores dans ces populations ciblées ont fait la différence.

 

L’élu des minorités : post-démocraties et niches ethniques

 

bastille drapeaux 1Barack Obama avait l’avantage d’incarner dans sa personne même les « minorités » américaines et le rêve américain, des « minorités » qui dans certains Etats représentent cependant une proportion significative de l’électorat désormais. François Hollande est un Français de souche mais qui a touché les dividendes électoraux de la posture pro-immigrés de la gauche. Le fait que le nouveau secrétaire général du PS soit un Antillais, ancien fondateur de SOS Racisme, est d’ailleurs significatif. Le cheminement est différent mais le résultat politique, identique.

En d’autres termes la victoire électorale dans les post-démocraties se gagne désormais sur les marges dans une stratégie de niches électorales qui se trouvent aussi être principalement des niches ethniques, immigration de peuplement oblige.

partisans-Obama.jpgOn se souvient des drapeaux africains et maghrébins brandis Place de la Bastille au soir de l’élection de François Hollande. Les images de la jubilation des partisans de Barack Obama au soir des résultats renvoient un spectacle comparable outre-Atlantique, avec une surreprésentation des Afro-Américains.

Mais les niches ne sont pas seulement ethniques. Elles peuvent être de toute nature : sexuelles, écologistes, économiques, religieuses, etc. Lire la suite

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