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Le blog politique de Thomas JOLY

Dissolution accélérée pour Civitas, bienveillance pour les sales gauchistes

6 Octobre 2023, 06:45am

Publié par Thomas Joly

Dissolution accélérée pour Civitas, bienveillance pour les sales gauchistes

Ce mercredi 4 octobre, le mouvement catholique Civitas a été dissous solennellement en Conseil des ministres. Annoncée le 7 août dernier par Gérald Darmanin, à la suite des propos tenus par l'essayiste Pierre Hillard sur les Juifs, lors de l'université d'été de ce mouvement en juillet - propos qualifiés d'« ignominieux » -, la procédure de dissolution n'aura pas traîné. Moins d'un mois plus tard, le mouvement n'a plus droit de cité. Une telle célérité pour un ministre qui peine tant à accomplir ses autres engagements force l'étonnement, à défaut de l'admiration, tant les mouvements catholiques sont des cibles faciles.

Deux poids deux mesures

Victorieusement, le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, a annoncé les raisons de cette dissolution. « Civitas considère les droits de l'homme comme des outils de destruction de la civilisation chrétienne, Civitas a organisé des rassemblements en hommage à des personnalités emblématiques de la collaboration, Civitas assure la promotion d'une hiérarchie entre les citoyens français avec des thèses clairement antisémites et islamophobes », a énuméré le ministre, accusant également le mouvement d'appeler à « entrer en guerre contre la République », y compris en recourant « à la force ». Soit. De tels propos tenus, s'ils sont avérés, sont, bien sûr, condamnables. Mais on ne peut s'empêcher d'être interpellé par la capacité du gouvernement à définir certains groupuscules, plus que d'autres, comme de graves dangers pour l'ordre public.

Prenons, par exemple, Les Soulèvements de la Terre. En mars dernier, le mouvement faisait, une énième fois, parler de lui, à Sainte-Soline. Dans le cadre de manifestations contre le projet de méga-bassines, Les Soulèvements de la Terre avaient provoqué des affrontements d'une violence inouïe à l'encontre des forces de l'ordre. 47 militaires de la gendarmerie avaient été blessés. Le mouvement, de son côté, prônait sans vergogne le recours à toutes sortes de moyens, si violents soient-ils : « Seul un basculement radical - un soulèvement - pourrait permettre d'enrayer le réchauffement climatique et la sixième extinction massive des espèces déjà en cours. Au fond, nous le savons, il ne nous reste aujourd'hui plus d'autre voie que de mettre toutes nos forces dans la bataille pour enrayer le désastre en cours et abattre le système économique dévorant qui l'engendre. » Entre l'« entrée en guerre » imputée à Civitas et « toutes [les] forces dans la bataille » mises par Les Soulèvements de la Terre, la frontière est mince. À ceci près que le premier ne représente qu'une menace, quand le second a déjà fait ses preuves : Civitas est poursuivi pour des « propos », Les Soulèvements de la Terre le sont pour des faits.

Une procédure qui n'en finit pas

Le gouvernement n'a pas fait mine d'ignorer ce qui s'était passé à Sainte-Soline. Mais l'affaire traîne. La dissolution du mouvement avait été annoncée le 21 juin dernier, il y a près de quatre mois. Le 11 août dernier, le Conseil d'État suspendait, en référé, la procédure de dissolution des Soulèvements de la Terre, expliquant que « saisis par ce collectif et par plusieurs associations, partis politiques et particuliers, les juges des référés estiment qu’il existe un doute sérieux quant à la qualification de provocation à des agissements violents à l’encontre des personnes et des biens retenue par le décret de dissolution ».

Et depuis ? Depuis, la commission d'enquête sur les « groupuscules auteurs de violences » lors des manifestations de Sainte-Soline, censée auditionner Les Soulèvements de la Terre, ne semble pas bien pressée de recevoir les principaux fauteurs de troubles. Auditions annulées, reportées... La lenteur du processus n'a pas manqué de faire réagir les députés Rassemblement national de la commission d'enquête qui ont dénoncé, dans un communiqué publié ce 4 octobre, le peu d'entrain des enquêteurs à auditionner Les Soulèvements de la Terre. Invoquant la loi, les députés rappellent ainsi que « toute personne qui ne comparaît pas ou refuse de déposer ou de prêter serment devant une commission d'enquête est passible de deux ans d'emprisonnement et de 7.500 euros d'amende ».

Gageons que ces préconisations seront entendues par les membres de la commission d'enquête et que, outre les mouvements radicaux de droite, les dangereux groupuscules qui s'attaquent impunément à nos forces de l'ordre et prônent la révolution n'attendront plus bien longtemps avant d'être éradiqués.

Marie-Camille Le Conte

Source : http://bvoltaire.fr

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