12 000 policiers et gendarmes affectés au contrôle du couvre-feu, ils n'ont pas honte ?
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12.000 policiers et gendarmes mobilisés pour s'assurer que le couvre-feu sera respecté. Leur mission est donc de sillonner les rues, surprendre un passant et lui coller un PV de 135 euros. Beau métier.
Mais est-ce qu'il y a encore quelqu'un dans ce pays qui se rend compte de la situation dans laquelle on se trouve en ce moment ? Le bonhomme a signé dans la police pour traquer les braqueurs, les chauffeurs alcoolisés, les violeurs et les bandes organisées, et il se retrouve à verbaliser des citoyens parce qu'ils marchent dans la rue à 22h00. Comment ce gars peut ensuite rentrer chez lui et s'endormir tranquillement ?
Je viens de terminer de relire Servitude et grandeur militaires, d'Alfred de Vigny. L'auteur, lui-même ancien militaire, médite sur quelques notions que l'on retrouve dans les métiers d'uniformes et de force, par exemple l'honneur, le sacrifice, le dévouement mais aussi l'obéissance. Il évoque, tirées de ces souvenirs, quelques histoires d'obéissance étonnante où des soldats, des officiers, sont allés jusqu'à commettre des actes invraisemblables et inimaginables au nom de l'obéissance aveugle.
Autre temps, autres mœurs, donc la nature des actes invraisemblables a changé, mais ramené aux conditions de notre époque, le fait de faire ce que les flics vont faire à partir de ce week-end appartient selon moi au registre de l'obéissance aveugle et démente. La police est aujourd'hui utilisée comme une milice chargée de surveiller et punir non plus les voleurs, les assassins, les violeurs, etc, mais de pauvres types qu'on aura pris dehors après 21h.
2020 est un enfer, et sans doute un moment de bascule dans l'histoire contemporaine.
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