Non au Référendum d'Initiative Citoyenne (RIC), oui au Référendum d'Initiative Populaire (RIP) !

Le Référendum d'initiative citoyenne, réclamé par une partie des Gilets jaunes sous l'influence de la France Insoumise, est largement inspiré du programme présidentiel de Jean-Luc Mélenchon qui en avait fait en 2017 un pilier de son projet pour une VIe République, au même titre que les « jurys populaires », avatars modernisés des soviets de triste mémoire. Le RIC ne doit pas être confondu avec le Référendum d’initiative populaire que défend le Parti de la France.
- Le RIC, en effet, pourrait être mis en œuvre sur à peu près tous les sujets, ce qui placerait la France en situation de débat électoral permanent.
- Il prévoit la possibilité d'annuler une loi votée par le parlement. C'est la fin du système représentatif auquel, malgré ses dérives, adhère le Parti de la France tout en voulant le rendre plus juste par l’instauration de la proportionnelle intégrale et plus efficient par un contrôle renouvelé et réel des budgets publics et sociaux, de l'action de l'exécutif et par le retour d’une large part d'initiative parlementaire en matière de propositions de loi.
- Il institue la possibilité de destituer à n'importe quel moment un élu. Processus pervers car l'ochlocratie (gouvernement par la foule) ne peut mener qu'à la paralysie et au chaos.
Notre référendum d'initiative populaire, en revanche, est, quant à lui, destiné à donner au peuple la possibilité, avec force de loi, de se saisir, dans un cadre défini, des grands sujets que le pouvoir refuse de lui soumettre : traités internationaux ou européens, organisation des pouvoirs publics, immigration, peine de mort, lois « éthiques » et sociétales... C'est un élément de légitimité populaire, pas un contre pouvoir thermidorien. Le RIC paralyserait le Pays. Le RIP libère la démocratie au sens athénien du terme sans entraver la marche d'un État d'autorité tel que nous en concevons les contours.
Ajoutons que le RIP existe déjà dans la Constitution depuis la réforme de Sarkozy en 2008 mais qu'il est impraticable dans les faits, son déclenchement étant rendu pratiquement impossible par toute une série de freins voulus par le Système. Il suffit donc de le permettre en supprimant l'obligation de disposer d'1/5 des députés pour le lancer, et en en faisant reposer l'initiative sur une seule pétition nationale avec un socle suffisamment haut pour éviter les questions fantaisistes et un plafond suffisamment bas pour pouvoir le mettre en action.
Jean-François Touzé - Délégué national du Parti de la France aux Études et argumentaire
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