Détruire un radar est-il un acte de résistance ?

Cela pleurniche sur France Info ! La situation est grave, mobilisation générale ! Depuis le mois de janvier 2018, le nombre de radars vandalisés a été multiplié par quatre ! On est passé de cent à quatre cents, et apparemment, cela augmente encore depuis le passage à 80 km/h sur les départementales.
Les journalistes se sentent donc obligés de sonner le tocsin dans ce reportage digne des meilleurs moments de propagande des régimes totalitaires. D’abord, les vandales osent se vanter de leurs exploits sur les réseaux sociaux ! On donne la parole aux automobilistes, bien sûr. Dans le reportage, un homme de couleur, par ailleurs présentant bien, condamne ces actions parce que la loi, c’est la loi. Un deuxième automobiliste, donneur de leçons, dit que cela ne sert à rien. Et un troisième, de manière prudente, explique que si les radars sont vandalisés, c’est qu’il y a une colère. Autrement dit, 66 % des conducteurs condamneraient les vandales. Ben voyons !
Sympathiques, par ailleurs, les journalistes expliquent le mode d’emploi. Certains se contentent de peinture sur l’objectif, d’autres mettent carrément le feu aux radars-racketteurs. D’autres enfin les recouvrent, soit d’un sac-poubelle, soit d’un autocollant.
Bien sûr, dans le reportage, les vaillants élus sont appelés à la rescousse. Ainsi, un nommé Didier Lauberat, maire de Marmagne, vient gémir que ce n’est pas bien de foutre en l’air le radar qu’il paraît fier de voir installé sur sa commune et il nous explique que, depuis qu’il est en place, le nombre d’accidents a diminué. Il aura bien mérité sa Légion d’Honneur, celui-là !
Surtout, on annonce à ceux qui pourraient avoir envie de prendre le relais que cela coûte cher : 5 ans de prison et 75.000 euros d’amende pour vandaliser un radar. Il vaut mieux agresser une petite vieille, cela coûte moins cher !
Et bien sûr, ultime intervenant, un homme important et qui paraît imprégné de sa mission : faire la leçon aux Français. Il s’appelle Emmanuel Barbe et il est délégué interministériel de la Sécurité routière. Il nous explique donc, l’air martial, que l’État fera respecter l’ordre ! Comme avec les rodéos, sans doute ? Et il poursuit que les méchants qui font péter les radars coûtent cher à l’État et que c’est l’argent public qu’ils dilapident. Il conclut donc qu’aucun radar ne sera laissé tomber ! On croirait entendre un patron parlant de son personnel après un plan de licenciement !
Et les journalistes concluent ce reportage à charge en minimisant le nombre de radars, ne parlant que de 2.500, alors qu’il y a en a près de 4.000 et que cela va s’aggraver.
Martin Moisan
Source : http://ripostelaique.com
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