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Le blog politique de Thomas JOLY

Attentat de Magnanville : une policière, son fils et sa fille « radicalisés » en garde à vue !

11 Avril 2018, 06:39am

Publié par Thomas Joly

Les faits ont été révélés le 09/04/2018 par l’Express : dans le cadre de l’information judiciaire ouverte à la suite de l’assassinat du Commandant de Police Jean-Baptiste Salvaing et de sa compagne Jessica Schneider à leur domicile situé à Magnanville (Yvelines) par le terroriste islamiste Larossi Abballa le 13 juin 2016, 5 personnes ont été placées en garde à vue, dont une fonctionnaire de police et ses deux enfants majeurs « radicalisés ».

Plus précisément, cette policière, dont le nom a d’abord été révélé par les journalistes de l’Express avant qu’ils ne corrigent leur article, sans doute à la suite de certaines interventions, est présentée comme étant Maryline B., ancienne secrétaire départementale du syndicat Alliance Police Nationale des Yvelines.

Plus grave encore, quelques heures après le début de la garde à vue, dont il convient de rappeler qu’elle ne peut en aucun cas concerner de simples témoins et qu’elle peut en l’espèce durer jusqu’à 96 heures, la presse révélait que l’intéressée avait fait, en 2016, l’objet d’une enquête diligentée par l’Inspection Générale de la Police Nationale, après avoir hébergé sous son toit, à Mantes-La-Jolie, une certaine Mina, radicalisée et par ailleurs fichée S, présentée comme une amie de sa fille, et laquelle sera plus tard interpellée, mise en examen et écrouée dans le cadre d’une enquête liée à une filière djihadiste. Curieusement, à l’époque, personne n’en a jamais entendu parler…

Par ailleurs, France 3 révèle que Jean-Baptiste Salvaing, Jessica Schneider et Maryline B. ont travaillé dans le même service : le commissariat de Mantes-La-Jolie.

Nous apprenons également que la policière aujourd’hui mise en cause, la Justice cherchant à savoir comment le terroriste Larossi Abballa a pu cibler le couple de policiers et comment il a pu se procurer leur adresse, a écopé d’un avertissement à l’époque, avant d’être promue au grade supérieur, celui de Brigadier Major, tout en quittant ses fonctions de syndicaliste, pour être affectée au centre de rétention administratif de Plaisir. 

Pourtant, il ressort des derniers éléments rendus publics, que sa propre fille, ainsi que son fils, sont convertis à l’islam, qu’ils sont radicalisés, et qu’ils figurent tous deux au nombre des personnes gardées à vue en ce moment. Toutes les personnes interpellées font d’ailleurs partie de l’entourage de la Major Maryline B., et la fameuse Mina évoquée supra a été extraite de sa cellule pour être entendue.

Il ne fait donc aucun doute, sans considération aucune sur les éléments relatifs à l’instruction en cours, et sans spéculer sur le degré d’implication de cette policière dans la transmission possible, même indirecte, d’informations ayant pu permettre au terroriste Larossi Aballa de commettre son crime, qu’une policière entourée d’islamistes (dont ses propres enfants) a bénéficié en 2016 d’un traitement de faveur. 

C’est d’ailleurs avec stupéfaction que nous avons appris, par un article du journal Le Point, que la fameuse Mina avait été trouvée en possession d’un fichier comportant ni plus ni moins que l’identité de 2.626 agents du renseignement (le fichier date de 2008) ! Comment a-t-elle pu se procurer ces informations ? C’est ce que l’enquête devrait permettre d’établir…

Ainsi, il est aisé de comprendre l’inquiétude de certaines personnes qui ont pu couvrir cette affaire, en plein État d’urgence, qu’il s’agisse du ministre de l’Intérieur de l’époque, Bernard Cazeneuve, de son Directeur Général de la Police Nationale, Jean-Marc Falcone, ou du syndicat Alliance Police Nationale lui-même dont le secrétaire général adjoint, Frédéric Lagache, s’est empressé de prendre la défense de l’intéressée, arguant qu’elle n’était au courant de rien, n’ayant pas de « boule de cristal »…

Je rappellerai simplement que dans le même temps, j’ai été fiché S, suspendu puis révoqué de la Police Nationale par un arrêté envoyé par La Poste, sans jamais avoir été convoqué à un Conseil de Discipline, précisément pour avoir pris des positions diamétralement opposées en fustigeant notamment les islamistes et en dénonçant les dérives de nos institutions à leur égard, dans des conditions que j’ai relatées dans le livre A mort le flic !

Évoquer un deux poids deux mesures relèverait de l’euphémisme. Malgré les réseaux qui à l’évidence ont été activés pour tenter de minimiser la nature de ce scandale, il se pourrait bien que la détermination des juges d’instruction en charge aujourd’hui de permettre la manifestation de la vérité aboutisse à des révélations qui pourraient amener certaines personnes à rendre des comptes…

Gageons qu’il y aura des journalistes pour faire leur travail avec professionnalisme, sans céder aux pressions, en rendant compte de l’évolution de cette enquête sans autre considération que celle d’informer la population, qui a le droit de savoir ce qui se passe vraiment dans les coulisses d’une institution en charge d’assurer leur protection, surtout en matière de terrorisme.

A défaut, comptez sur nous pour faire le travail…

Sébastien Jallamion

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T
Sous J Edgard hoover un tel scandale au FBI ce serait terminé par une vague de suicides et d'accidents graves dans les rangs du renseignement ... en France dans la fonction publique pas d'inquiétude les incapables et les médiocres n'ont rien à craindre.
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