Pour les médias, Jean-Pierre Pernaut pense mal !
Vous vous souvenez certainement de ces paroles de Guy Béart : « Le premier qui dit la vérité, il faut l’exécuter. » Eh bien, aujourd’hui, l’exécuté médiatique est Jean-Pierre Pernaut. Pourquoi un tel traitement ?
Parce que dans son JT du 13 h diffusé sur TF1 mercredi 22 février, le journaliste a évoqué la garde à vue de deux proches de Marine Le Pen – son garde du corps Thierry Légier et sa chef de cabinet Catherine Griset -, entendus dans le cadre de l’enquête sur les soupçons d’emplois fictifs. Or, pour une fois, le politiquement médiatique n’a pas triomphé, le journaliste parfaitement honnête a lancé : « On est à juste soixante jours du premier tour de l’élection présidentielle, donc, c’est imminent, l’élection présidentielle, et pourtant, ce matin, encore une opération de police contre le Front national. »
L’horreur de ces paroles pour les bien-pensant de Closer et de L’Express a été amplifiée par les félicitations du compte Twitter « @avec_marine », qui s’est réjoui de retrouver les mêmes éléments de langage que ceux utilisés pour la défense de la candidate.
Pour Anne-Yasmine Machet, la journaliste du magazine « people », qu’un présentateur puisse avoir la même logique et le même ressenti que la présidente du FN sur un sujet donné est intolérable. Par contre, en faire une tonne et s’émouvoir sur Anne Gravoin et son mari Manuel Valls, voilà qui est « conforme » à la pensée unique : « On se souvient des quelques larmes qu’elle a versées le 5 décembre dernier, après que son cher et tendre a annoncé sa candidature à l’élection présidentielle. Le discours et le moment de gloire de son époux ont beaucoup ému la violoniste et productrice de spectacles de 51 ans. »
Pour Pernaut, ce n’est pas, d’ailleurs, la première fois que les tenants de la caste médiatique s’en prennent à lui. En novembre 2016, ses propos sur les migrants durant son JT avaient fait « polémique » : « Plus de place pour les sans-abri, mais en même temps, les centres pour migrants continuent à ouvrir partout en France », avait-il précisé dans son journal.
Il faut être clair :
Que France 3 nous parle avec délectation de François Hollande et du Parti socialiste, rien de plus naturel.
Que France 2 et TF1 nous fassent quotidiennement pleurer sur les migrants et nous expliquent le bien-fondé du multiculturalisme, cela est du domaine du bien.
Que des journalistes de toutes les chaînes de télévision, des trémolos dans la voix, nous expliquent les malheurs de Théo et la monstruosité des policiers, cela est conforme à une pensée juste et moralisatrice.
Mais que, par contre, M. Pernaut exprime ce qu’il pense dans notre France orwellienne, c’est inacceptable.
D’ailleurs, l’inquisition médiatique ne va-t-elle pas exiger le départ de celui qui vient de fêter ses trente ans de JT ? Catherine Nayl, la directrice adjointe de TF1, a réaffirmé son soutien au journaliste, démentant les rumeurs d’éviction sur Twitter. « Il revient pour longtemps ! » s’est-elle enthousiasmée. Espérons, pour le courageux Pernaut, que cet appui ne se transforme pas – comme souvent dans l’audiovisuel – en baiser de Judas.
J-P Fabre Bernadac
Source : http://www.bvoltaire.fr
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