Tourisme : ce sont les Japonais qui vont nettoyer Paris
Les jours se suivent et se ressemblent, avec leur désormais traditionnel lot de dingueries. Ainsi, apprenons-nous ce mercredi que l’association japonaise Paris Tourism Association, laquelle regroupe neuf agences de tourisme, entend nettoyer Paris, avec une prédilection toute particulière pour les jardins du Trocadéro, lesquels abritent, évidemment, le palais de Tokyo.
La propreté à Paris ? Vaste programme, aurait dit l’autre. Programme aux dimensions de plus en plus herculéennes, car bien lointaine est l’époque où l’on n’avait qu’à se préoccuper des déjections canines et des motocrottes chiraquiennes qui leur étaient affectées.
Depuis l’interdiction de fumer dans les bars et les restaurants ? Des océans de mégots sur les trottoirs. Depuis la vogue des pique-niques conviviaux ? Une mer de papiers gras et de bouteilles vides dans les squares et autres jardins publics. Quant aux clochards et autres mendiants plus ou moins agressifs, il semble résolu, le temps de Boudu sauvé des eaux. La défunte Geneviève Dormann, lorsqu’elle donnait la pièce à une cloche, s’assurait toujours : « J’espère au moins que c’est pour boire ! »
Mondialisation oblige, les professionnels de la mendicité sont désormais à nationalité variable et évolutive : « Pour un réfugié de Bosnie… », « Pour un réfugié du Kosovo… », « Pour un réfugié de Syrie… » Le tout pour finir par se faire racketter pour de bon par un homme en bleu, réfugié de nulle part, mais qui vous verbalisera parce que roulant à 52 plutôt qu’à 50. Le même aura évidemment tôt disparu, quand un autre « réfugié » à la nationalité tout aussi aléatoire vous aura soulagé de votre téléphone et de ce qu’il vous restait de liquidités. Bref, l’insécurité, quelle qu’elle soit, est généralement au coin de la rue.
La nuit, ce n’est pas forcément mieux, puisqu’il convient désormais de slalomer sur les trottoirs, juste histoire d’éviter les chambres à coucher d’autres réfugiés venus d’on ne sait quel improbable Tiermondistan. Comme souvent les gens de goût, les Japonais sont amoureux de Paris, Ville des Lumières, d’amours et de romance. Force du cliché, certes, mais il vaudra toujours mieux faire sa demande en mariage sur le pont des Arts qu’au Carrefour de Grigny.
Le comble, c’est qu’après les mandats de Bertrand Delanoë et celui de sa dauphine, Anne Hidalgo, lesquels entendaient redonner à la capitale tout son lustre et son glamour, Paris n’aura jamais été aussi craspec. Et dire que ce sont des Japonais qui, sur initiative privée, devraient y remettre bon ordre.
Rome n’est plus dans Rome, affirmait-on autrefois. Mais Paris, lui, est manifestement à la ramasse.
Nicolas Gauthier
Source : http://www.bvoltaire.fr
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