Retrait russe en Syrie : Un succès tactique incapable de compenser un échec stratégique
L’annonce, par Vladimir Poutine, du retrait de “la plus grande part” de l’armée russe de Syrie est intervenue de manière tout aussi inattendue que l’intervention de la Russie dans le conflit, le 30 septembre dernier. Quoique rationnelle du point de vue russe, cette décision marque un nouvel échec stratégique pour la Russie que masque mal un succès tactique bien réel.
Les buts originels de l’intervention russe
Pour comprendre la décision de Vladimir Poutine de mettre un terme à l’engagement actif de l’armée russe dans la guerre en Syrie, il faut rappeler les quatre buts de cette intervention.
Le premier but, fondamental, visait à contraindre les USA d’intégrer la Russie dans les négociations au sujet de la situation au Moyen-Orient. Moscou entend inverser, autant que possible, les résultats de l’effondrement de l’Union Soviétique. Sa reconnaissance par les USA et la Chine de son statut de grande puissance est la pierre angulaire de sa politique étrangère.
Le second objectif consistait à maintenir l’ordre international de type westphalien basé sur le droit international et la souveraineté des états. La Russie considère que sa stabilité repose d’abord et avant tout sur la non-ingérence de puissances extérieures dans la vie des états. Non seulement pour ses alliés, mais aussi – voire surtout – parce qu’elle se sait vulnérable sur ce plan.
Le troisième but consistait à protéger les intérêts russes en Syrie, voire si possible à les accroître, contre la tentative manifeste de la part des acteurs régionaux ou internationaux de l’expulser de la région.
Le quatrième objectif visait à empêcher tout extension du radicalisme musulman vers le Caucase et l’Asie Centrale en combattant ce dernier en Syrie plutôt que sur le territoire de la Fédération de Russie.
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