UMP : règlements de comptes entre pourris
« J’ai décidé de prendre du recul par rapport à la scène médiatique. Je préfère poursuivre mon engagement politique de façon différente, en consacrant davantage de temps à l’écoute et à la réflexion, tout particulièrement dans les mois qui viennent »
a écrit Jean-François Copé à l’un de ses fidèles. Depuis plus de trois mois et son éviction musclée de la présidence du parti par les rivaux de Nicolas Sárközy, Jean-François Copé a quitté la scène politique. Il s’active pourtant dans l’ombre, en mobilisant ses affidés pour l’ancien président. Il appelle ses partisans à se ranger derrière Nicolas Sárközy, largement impliqué comme lui dans le scandale Bygmalion.
Jérôme Lavrilleux, qui a révélé dans les médiats le scandale Bygmalion avait menacé de « tout balancer » s’il était contraint à la démission de l’UMP et de son siège de député européen. Il n’a plus fait reparler de lui depuis. Il est toujours membre de l’UMP et eurodéputé.
Alors que Nicolas Sárközy a fait comprendre qu’il rejetait l’idée d’une primaire – inutile à ses yeux puisqu’il est forcément l’homme de la situation – Alain Juppé s’est énervé. Lui qui déclarait avant le retour de l’ancien président : « Je n’ai jamais attaqué Nicolas Sarkozy, je défends son bilan, j’ai une longue histoire avec lui, j’ai beaucoup d’estime pour lui, je crois qu’il en a aussi pour moi. Mais je souhaite mener un combat, le mot n’est pas guerrier, disons une compétition, sur des questions de fond, sans animosité contre quiconque. » Le repris de justice a brutalement changé d’attitude après les attaques de Nicolas Sárközy sur son âge et sa condamnation pour corruption. Après une passe d’armes dimanche, les deux hommes continuent à s’attaquer. Alain Juppé a maintenu l’idée d’une primaire. L’abandon de ces primaires serait « un point de conflit dur ». Alain Juppé, c’est sa seule chance de pouvoir l’emporter, exige qu’elle soit ouverte aux centristes de Mouvement démocrate (MD) de François Bayrou, qui avait appelé à voter contre Nicolas Sárközy en 2012. Concernant ce dernier, Alain Juppé a précisé : « On ne change jamais vraiment. On peut s’améliorer ou se dégrader, ça dépend des cas ».
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