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Le blog politique de Thomas JOLY

Réveillon de la Saint-Sylvestre : comment éviter tous les sujets qui fâchent…

31 Décembre 2023, 15:17pm

Publié par Thomas Joly

L’actualité est si brûlante qu’il peut arriver que ça chauffe au réveillon, malgré la magie de Noël qui opère au-delà du 25 décembre. D’où ce viatique censé éviter à nos lecteurs, leurs familles et leurs amis de clore la soirée en se tapant dessus à grands coups de dinde et que la soirée ne dégénère en concours de marrons.

L’actualité étrangère, tout d’abord. L’Ukraine et la Russie ? Il y a des pour et des contre. Et pour tout arranger, les positions transcendent les courants politiques. Au sein de la mouvance droitière, par exemple : chez les amis de Bernard Antony et de son mouvement Chrétienté-Solidarité, on est plus ukrainien que le président Volodymyr Zelensky lui-même. Mais chez leurs possibles convives d’un soir, ceux du GRECE, l’école de pensée d’Alain de Benoist, la lecture est inverse : le salut viendra de l’Est et des démocratie populistes et illibérales. Et si on parlait plutôt des oreillons de Jordan, le petit dernier ?

En cas de ton qui monte, en même temps que le taux de vodka dans le sang, il n’est pas forcément approprié de tenter de faire dériver le débat sur le Proche-Orient. Là aussi, la « grande famille nationale » affiche autant de divisions. Israël a ses sectateurs ; mais les Palestiniens aussi, même ceux du Hamas. Comme Félicie, aurait ajouté le regretté Fernandel. Pas la peine, non plus, de faire le malin en déclarant que les défenseurs des Ukrainiens et des Israéliens ne font que manger dans la main des Américains, ça pourrait dégénérer. Surtout quand la partie ici incriminée rétorquera que c’est toujours mieux que de faire de même dans celle des Russes. Dans la foulée, les uns se feront défenseurs de l’Occident et les autres de l’Europe. Et là, la maîtresse de maison n’aura plus qu’aller se suicider en cuisine en avalant des torchons.

Le sujet Zemmour est aussi à éviter, l’homme ayant encore ses adeptes. Marine Le Pen aussi, mais elle a les députés en plus. Un terrain qui est donc à la fois éminemment glissant et hautement inflammable. À moins d’avoir parié que les invités ne finissent par improviser un concours de frisbee avec leurs assiettes.

Après, si toutefois vous avez choisi une soirée à thèmes, genre kamikaze, par exemple, il est toujours possible de se rabattre sur ces vieux classiques que sont la peine de mort, l’avortement, la corrida et la cause animalière. Mais, en la circonstance, le doigté s’impose et tout dépend des options philosophiques et politiques de vos convives. À gauche, on est généralement contre la peine de mort et pour l’avortement. À droite, ce serait plutôt le contraire. Attention, donc, à ne pas vous mélanger les pinceaux.

Dans le même registre, on évitera aussi d’autres polémiques tout aussi explosives : OM contre PSG, Beatles contre Rolling Stones, fromage ou dessert, Delon ou Belmondo, slip ou caleçon. Certains petits futés croiront aussi bien faire en proposant un toast à la santé de Gérard Depardieu, histoire de réconcilier tout le monde. Très mauvais choix, car notre Gégé national, c’est à la fois l’ami de Vladimir Poutine mais encore celui du défunt Fidel Castro. Pis : c’est aussi l’homme de Sous le soleil de Satan (1987), film de Maurice Pialat, inspiré du roman de Georges Bernanos ; mais ce sont aussi Les Valseuses (1974), de Bertrand Blier. Ces deux films ont tous deux leurs fans ; seulement voilà, ce ne sont pas forcément les mêmes. ¡Caramba! encore raté !

Bon, le plus simple consiste encore à réveillonner avec madame (ou monsieur) en jouant au Scrabble™. Mais en évitant les mots qui fâchent, toutefois. Et en laissant les enfants à l’écart des discussions des grands, même si ,chez eux, les sujets de discorde sont au moins aussi nombreux : Playstation ou Nintendo ? Allez, tout le monde au lit ! car « demain est un autre jour », comme on dit dans Autant en emporte le vent (1939), de Victor Fleming. Mais là aussi, attention, dans cette ode cinématographique au vieux Sud esclavagiste, il y a du pour et du contre. On n’en sort pas.

Nicolas Gauthier

Source : http://bvoltaire.fr

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