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Le blog politique de Thomas JOLY

Nupes : boomerang intersectionnel !

21 Septembre 2022, 05:54am

Publié par Thomas Joly

« Trois mots étaient suffisants : Mélenchon a déconné ». L’amer constat que nous fait cet ancien cadre de la France Insoumise devait être dans tous les esprits des journalistes présents à cette conférence de presse de rentrée de la France Insoumise. Une conférence de presse dont la retransmission a été soigneusement coupée au moment du traditionnel questions-réponses des journalistes mais dans laquelle une séquence aura couronné le malaise. Celle d’une question posée par un journaliste sur la réaction de soutien de Mélenchon à l’encontre d’Adrien Quattenens. Une question qui entraîna un blanc de plusieurs secondes et des regards effrayés entre la présidente Panot et les députées Autain et Obono. Qui se dévouait ?  C’est la dernière qui s’y est collée,  dans une réponse qui ressemblait fort à un borborygme incompréhensible.

Une conférence de presse qui vient relancer plutôt qu'éteindre l’effarante et sordide tornade dans laquelle pataugent LFI et EELV. Une tornade qui a commencé avec les noms jetés çà et là de potentiels coupables de ce qu’on appelle pudiquement des VSS (violences sexistes et sexuelles), citons pêle-mêle Taha Bouhafs, Éric Coquerel, Thomas Portes, Adrien Quattenens ou encore Julien Bayou. Et c’est une balle de fusil de précision ou plutôt un stylet venimeux que lui a planté dans le dos Sandrine Rousseau hier soir.

Sur France 5, l’inénarrable élue de Paris a balancé sec sur un plateau médusé : « J’ai reçu chez moi une ex compagne de Julien Bayou (…) je pense qu’une enquête journalistique est en cours. Cette femme était dans un état déprimé, très mal, d’ailleurs elle a fait une tentative de suicide. Cela fait partie des questions qui seront mises sur la table ».

Headshot comme on dit dans le langage militaire. Mais il y a plus embêtant, comme pour rappeler qu’un boomerang revient toujours  à l’envoyeur : c’est l’ancien porte-parole de Sandrine Rousseau, le député Thomas Portes (à coté de Sandrine Rousseau sur la photo), qui est aujourd’hui dans le viseur pour des comportements signalés par de nombreuses militantes du PCF (parti qui l’avait hébergé quelques temps, il faut dire que le sieur Portes a fait tous les partis de gauche). L’animateur et cofondateur de l’observatoire national de l’extrême-droite (vous avez bien lu) se retrouve dans la tourmente et démontre que le boomerang à la Nupes est multi-directionnel et surtout qu'il est muni d’une intelligence politique artificielle.

Bouhafs, Quattenens, Bayou… Au-delà de la réalité ou non des accusations, flou créé et savamment entretenu par les instances de leurs propres partis, ces affaires sont autant d’assassinats politiques. « Adrien Quattenens est mort » affirme cet ancien cadre de la France Insoumise. « Il est au minimum écarté définitivement de la succession de Jean-Luc Mélenchon ».

Si Alexis Corbière a glissé, pendant la conférence de presse, que les élus LFI participeront à une conférence sur les VSS animée par l’entreprise Egae fondée Caroline de Haas, le silence de Clémentine Autain était plus parlant que toutes les tentatives de parades.

« En fait, les VSS, soit on en fait un pilier politique, soit on considère que cela doit se régler en privé avec la Justice » estime ce cadre de LFI.  Sandrine Rousseau expliquait en mars dernier que « le privé est politique », au vu de la triste vie privée de ses membres utilisée à des fins politiques, on est tenté de la croire. Au fond, LFI fait ce qu’elle reproche aux macronistes,  des comités théodules arbitraires qui s’affranchissent ou au mieux contournent la légalité.

En attendant, le chef, perdu dans sa verticalité et pour l’instant irremplaçable. Le seul qui aurait pu y prétendre est en train d’affronter les conséquences politiques de la main courante de son épouse. Et si ce n’est pas du fait de cette dernière, à qui profite le crime ?

Marc Eynaud

Source : http://bvoltaire.fr

 

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