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Le blog politique de Thomas JOLY

Louis Noguès, maire PdF du Mans pendant quelques minutes !

15 Juin 2018, 06:21am

Publié par Thomas Joly

Louis Noguès, Délégué départemental du Parti de la France pour la Sarthe et Conseiller municipal et communautaire du Mans, a présidé, en tant que doyen, la séance du 14 juin visant à élire un nouveau maire suite au décès de Jean-Claude Boulard dans l'exercice de son mandat.

Dans son discours d'ouverture, Louis Noguès a rendu hommage à un adversaire politique respectable et toujours courtois mais a égratigné au passage l’inénarrable Marlène Schiappa.

« L’élection du futur Maire de notre ville, et de son 1er adjoint, va bientôt s’ouvrir pour qu’un des nôtres soit le successeur de feu Jean-Claude BOULARD.

Le bon usage est, comme vous venez de le faire, de rendre un juste hommage à celui qui vient de nous quitter et, bien qu’ayant des vues politiques différentes, d’exprimer ses mérites en-dehors de celles-ci, qui s’effacent donc.
 Ceci d’autant plus aisément que les mérites de Monsieur BOULARD étaient grands et partagés par le plus grand nombre des manceaux, puisque, réélu 3 fois il était donc Maire depuis 17 ans dans un contexte politique de plus en plus difficile par son instabilité.    

Il était aussi Président de l’actuelle Métropole depuis 35 ans, sans doute un record de longévité difficile à égaler surtout quand on sait qu’à ses qualités relationnelles s’ajoutait son talent de gestionnaire.
Chacun doit d’ailleurs se souvenir du plaisir justifié qu’il avait à nous rappeler chaque année qu’il nous présentait son x ème budget, un x évidemment considérable.
 
Faut-il répéter les grandes réalisations du Tramway, du MMA qui redeviendra un emblème-phare de la ville, ou de cet ensemble immobilier où nous siégeons et de bien d’autres ? 
Ou aussi toutes les interventions, visibles ou invisibles, qui ont été les siennes pour valoriser la Ville du MANS, témoins de l’ouvrage permanent du maître d’œuvre passionné qu’il était pour elle ?
Il ne semble pas nécessaire, ici et maintenant, de les rappeler tant elles ont été bien exprimées depuis son départ car elles font l’unanimité.
 
D’autant plus, qu’au-delà des faits et des chiffres, c’est l’ensemble des qualités personnelles de Jean-Claude BOULARD qui sont à retenir dans ses parcours de vie.
 
Bien sûr, je ne rapporterai que quelques-unes d’entre elles, celles qui semblent les plus caractéristiques de sa personnalité et de son intelligence :
 
- Enarque de formation, il n’était pas de ces promotions de ceux qui, hélas, s’imaginent tout savoir alors qu’ils « savent tout sur rien et rien sur tout ».Tout au contraire, on peut affirmer qu’il savait (presque) tout sur tout.
Il possédait une culture classique complète et exceptionnelle parce qu’il l’avait faite sienne. Pensant par lui-même il ne lui était jamais nécessaire de citer un auteur pour étayer ou renforcer une argumentation.
Une seule exception peut-être, et politique d’ailleurs, celle d’avoir cité une fois, le nom de Michel ROCARD, sans doute par l’amitié qui les liait.

- Enfin, par sa loyauté, il ne s’est jamais abaissé à la médiocrité de traîner dans la boue des tribunaux un de ses conseillers. C’était là toute sa grandeur au contraire de ceux qui, pour arriver à leur fin, utilise tous les moyens que dicte leur haine.
Parvenir fait de chaque arriviste qui est arrivé un … parvenu !

Il avait donc retenu les meilleures leçons d’une bonne administration de toutes les institutions de l’Etat, de la commune de Saint Marceau jusqu’au plus haut sommet, celui du Conseil d’Etat. En parcourant, avec aisance et élégance, cette distance exceptionnelle entre ces deux pôles les plus éloignés d’un Etat, toujours sans se départir de la même et constante rigueur.

Par ce parcours, celui de toute sa vie, il avait cultivé une grande capacité d’adaptation et de réalisme.
Qu’il justifiait par le bon sens des gens de la Terre. 
C’est-à-dire de savoir et pouvoir changer de stratégie selon les changements de circonstances.                      
Concernant par exemple notre sécurité, avec la création de la Police Municipale, nécessaire pour compléter la défaillance d’un Etat mal géré quant aux effectifs et missions de la Police Nationale.
Il pouvait même se mettre en péril en ajoutant la vidéo-surveillance, malgré l’opposition d’une partie de sa majorité.

Il ne faut pas manquer de compléter cet essai sans citer tous ceux qui entouraient Jean-Claude BOULARD, ses nombreux collaborateurs qui ont été à l’image des qualités du maître qu’il était, naturellement : 
     - les plus proches, ceux de sa garde prétorienne, disciplinés et capables de le servir en tant que techniciens -de qualité,       plutôt qu’en tant que politiques politiciens empiétant sur son domaine très réservé …
     - tout l’ensemble du personnel de la Mairie et de la Métropole, sans exception, aussi remarquable que leur Maire ou leur Président.
       Sur ce dernier point, je ne manquerai pas de vous dire qu’aucun d’entre eux n’a manqué de tolérance, de respect et même de bienveillance envers notre opposition politique.

Certes -et je reviens ici- inhabituelle pour quelques extrémistes qui osent la qualifier du même adjectif !
Càd cette fameuse infinitésimale exception qui confirme la règle.
A l’exemple du dernier Conseil fort bien conduit ‘’à la Boulard’’ par notre 1ère adjointe sauf à la fin, lors de l’intervention d’un des nôtres, sur la relation entre immigration et insécurité, avec le regrettable mépris des réalités -et de notre collègue par quelques-uns- ont démontré qu’il n’était pas possible de copier l’inimitable.
 
Maintenant, nous entrons dans une nouvelle période peut-être difficile, celle de l’après-J-C BOULARD que son successeur ne devra sans doute pas copier (libre à lui) l’original étant toujours préféré à sa copie.
 
A chacun de faire son meilleur choix, celui qui donnera à notre futur Maire une légitimité d’autant plus grande, qu’il n’aura pas été choisi ou imposé par son prédécesseur.
 
Au contraire de certaines rumeurs qui, en 2020, et à tort chacun le sait, annonceraient alors une candidature d’une personne ou plus, choisie elle par l’ancien Maire !
Je terminerai donc cet hommage par une phrase de Monsieur le Maire à l’adresse des colporteurs de ragots sociaux -qu’ils appellent et pensent être des réseaux sociaux- c’est-à-dire lors ma dernière conversation avec lui, à la fin de son dernier Conseil, au pied de cet escalier derrière vous, au sujet d’une personne dont j’ai oublié le nom mais qui pourrait me revenir en temps utile :  ‘’ Vous savez je me suis parfois trompé dans mes choix.’’
 
Je vous remercie pour votre attention.
 
Je déclare ouverte l’élection du Maire puis de son 1er adjoint ensuite, après mes chers collègues, vous avoir demandé lesquels d’entre vous veulent porter leur nom pour cette candidature. »

Le socialiste Stéphane Le Foll a été élu maire et Président de Le Mans Métropole.

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