Manifeste pour la sauvegarde de nos armées
Aides sociales et dépenses de clientélisme local
continuent de flamber. Le budget de la France reste donc déficitaire alors même que depuis 2007 les services régaliens sont amputés. En 2014, 60% des suppressions de postes de l’État concerneront
les armées. Des armées déjà traumatisées par des réformes managériales (les bases de défense notamment) privant d’autonomie et d’identité les unités. Les gouvernements successifs comptaient sur
la grande muette pour se taire.
Le démantèlement de l’institution militaire arrive à son terme. Infiniment plus que l’actuelle disette budgétaire, la fin de la guerre froide, les impératifs de l’Etat-providence et la volonté
des « post-modernes » d’en finir avec le « fracas des armes » ont été les abrasifs les plus puissants pour réduire, en moins d’un demi-siècle, l’armée française à l’état d’échantillon. La force militaire est passée, dans le silence et la dénégation, du statut d’institution régalienne
majeure à celui d’une société de services que l’on rétribue à la tâche.
Le couronnement de cette efficace entreprise de démolition a été de placer la haute hiérarchie aux ordres d’une administration civile de défense qui prospère sans frein, au prétexte de recentrer les militaires sur leur cœur de métier. Le soldat, « ravalé à la fonction d’homme de peine de la République », est prié de verser son sang dans le silence et l’indifférence en se soumettant aux règles strictes d’un devoir d’État pourtant largement déserté par ceux censés le faire mettre en œuvre et le faire respecter.
Ce désastre consommé ne peut plus être confiné sous l’éteignoir d’un « devoir de réserve de la grande muette », caution hypocrite et confortable à la disposition de tous les habiles pour esquiver dans le confort de la chose publique leurs responsabilités envers la Nation. Lire la suite
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