Entretien (publié dans l'hebdomadaire
Rivarol n° 2954 du 28 mai 2010) avec Hervé Ryssen, auteur d'une Histoire de l'antisémitisme
Rivarol: Hervé Ryssen, vous venez de publier un sixième livre sur le judaïsme. C'est un ouvrage de 432 pages, comme d'habitude fort bien documenté. Pourriez-vous nous dire ce qui vous a
motivé pour vous lancer dans cette grande fresque historique?
Hervé Ryssen: il m'a paru indispensable de nous plonger dans cette étude pour la simple et bonne raison que rien de tel n'existait sur ce sujet, si ce n'est des travaux
superficiels, ou encore ceux réalisés par des historiens juifs. Comme je pense l'avoir largement démontré dans mes livres précédents, à l'aide d'une abondante documentation, les intellectuels
juifs, en règle générale, sont assez enclins à avancer les plus énormes contrevérités avec un culot sans pareil. C'est la fameuse "houtzpah", avec laquelle nos lecteurs sont familiarisée. J'ai
donc essayé de remettre les choses à l'endroit. Le titre complet du livre est d'ailleurs Histoire de l'antisémitisme, vue par un goy et remise à l'endroit.
Rivarol: pourriez-vous nous présenter quelques exemples de cette opération de "redressage"?
Hervé Ryssen: je ne reviens pas ici sur les causes de l'antisémitisme, analysées par les intellectuels juifs eux-mêmes (c'est une "énigme", c'est "inexplicable", l'antisémitisme
est une "maladie", etc). On connaît maintenant la musique. Je dirai qu'en premier lieu, ce qui frappe le plus l'observateur est cette insistance des juifs, au moins depuis le Moyen Age, à vouloir
absolument rester parmi des populations qui les "persécutaient" à intervalles réguliers, pour des raisons d'ailleurs parfaitement explicables. C'est vraiment cela qui est le plus surprenant.
Après chaque massacre, chaque décision d'expulsion, on voit les représentants de la communauté juive locale intriguer auprès du prince pour tenter de les circonvenir - ou, pour être plus précis:
de le corrompre - afin de le faire changer d'avis et de permettre aux juifs de rester sur place, au milieu des chrétiens qui les haïssent. La raison en est bien simple: c'est que les juifs
avaient un intérêt financier évident à continuer à pratiquer l'usure, qui les enrichissait considérablement.
Rivarol: ne tombez-vous pas ici dans
la caricature antisémite de l'usurier juif "aux doigts crochus"?
Hervé Ryssen: je constate que dès le Haut Moyen Age, les nombreuses plaintes qui s'élèvent contre les juifs dénoncent d'abord l'usure, c'est-à-dire le prêt d'argent moyennant
intérêt, et les grands embarras de nombreux chrétiens acculés à la ruine. Les méfaits des prêteurs d'argent ont d'ailleurs toujours suscité la colère des chrétiens au fil des siècles, jusqu'à
notre époque. Sauf qu'aujourd'hui, on ne parvient plus guère à distinguer les responsables de la situation.
Rivarol: quels sont les autres griefs qui ont suscité l'animosité des chrétiens?
Hervé Ryssen: le deuxième grief qui revient le plus fréquemment dans les textes de l'Antiquité et du Moyen Age est le trafic d'esclaves par les commerçants juifs. Dans l'empire
de Charlemagne, les esclaves, et notamment les Slaves (c'est à cette époque que le mot "slavus" remplace le mot "servus") étaient revendus aux musulmans en passant par la vallée du Rhône et
l'Espagne. Ce trafic s'est tari par la suite, quand les Maures ont commencé à pratiquer la traite négrière.Partout et toujours, ce sont les grandes richesses des juifs qui suscitent la colère des
populations. Le recel d'objets volés apparaît aussi assez fréquemment, mais bien évidemment, ce sont les railleries et les continuelles attaques contre la religion catholique qui exaspèrent le
plus. On se plaint de leur "insolence", de leur puissance, de leur "cruauté".
Rivarol: comment les chrétiens ont-ils réagi face à ces attaques?
Hervé Ryssen: ils ont réagi comme l'avaient fait avant eux les Grecs et les Romains. Les juifs ont été combattu et expulsés de tous les pays et à toutes les époques. Mais il est
vrai que ce sont les chrétiens qui se sont le mieux défendus contre l'agressivité du judaïsme. La doctrine de l'Eglise n'a jamais varié sur cette question: il est interdit aux chrétiens de
persécuter les juifs, de les violenter en aucune manière, de leur interdire de pratiquer leur religion, de les convertir de force; mais d'au autre côté, tout est mis en œuvre pour empêcher les
juifs de nuire aux chrétiens, de propager leurs idées dans la population. On s'en préserve comme des lépreux. C'est ce qu'au XIXème siècle, on a appelé la "ségrégation charitable". Les canons des
conciles des IVème et Vème siècles sont déjà édifiants. La plupart du temps, cette législation ecclésiastique n'était pas respectée par les princes. La situation dégénérait alors rapidement et le
peuple, exaspéré par la richesse et l'insolentia judaeorum, se révoltait contre leur "domination". Je me réfère ici à ce qu'écrivent les historiens juifs. Mais le problème était déjà
manifestement le même avant l'ère chrétienne. A la fin du IIème siècle avant J-C, un érudit grec nommé Lysimaque d'Alexandrie parlait déjà des juifs comme d'un "peuple" atteint de la lèpre, et
dont les lois étaient de toutes manières contraires à celle de l'humanité.
Rivarol: quelle est l'impression
générale qui se dégage, quand on observe toutes les péripéties de l'histoire des juifs à travers les âges? Y a-t-il une fin à tout cela?
Hervé Ryssen: l'histoire des juifs se confond quelque peu avec l'histoire de l'antisémitisme. C'est un fait. De la sortie d'Egypte à Auschwitz, de la destruction du Temple aux
pogromes des Cosaques, en passant par les massacres commis par les Croisés et les bûchers de l'Inquisition, leur histoire est une succession de drames. Pourtant, quand on embrasse tous ces
siècles de "persécutions", quand on voit cette répétition lassantes des mêmes événements, produits par les mêmes causes, on ne peut s'empêcher de percevoir aussi le côté lamentable et ridicule
d'une petite secte qui semble ne jamais rien retenir des leçons de l'histoire. C'est le "peuple élu", le peuple à la "nuque raide", en guerre permanente avec le reste de l'humanité, et qui
traverse les siècles en piétinant sans pitié les civilisations dont la vigilance se relâche. Quant à savoir s'il y a une "fin à tout cela", je pense que c'est surtout aux goys d'en décider. Comme
le dit si bien le grand historien juif Heinrich Graetz, les juifs, au moins, ont un but, un objectif à atteindre: un peuple qui connaît sa mission est fort, parce que sa vie ne se passe point à
rêver et à tâtonner. Si les goys avaient le même objectif que les juifs, le problème serait résolu depuis longtemps!
Histoire de l'antisémitisme, vue par un goy et remise à l'endroit par Hervé Ryssen
432 pages - 26€ (+ 2€ de frais de port - chèque à l'ordre d'Hervé Lalin)
A commander à :
Hervé Ryssen
Editions Baskerville
14, rue Pierre Brossolette
92300 Levallois