De Jean-Marie Molitor dans Minute :
"Si cette « équipe de France » a bien
un point commun avec la France d’aujourd’hui, c’est qu’elle symbolise, même pas de façon caricaturale, juste réelle, comme dans un documentaire, la déliquescence de ce pays. «On
voit l’esprit de la cité se laisser dévorer par l’esprit des cités», a très justement analysé Alain Finkielkraut. [...] Finkielkraut a réclamé que tous les joueurs de l’«équipe de France»
subissent «impérativement et immédiatement» le même sort qu’Anelka, c’est-à-dire qu’ils soient tous virés pour s’être solidarisés avec lui et avoir fait la grève de l’entraînement. Et que la
France déclare forfait. Bien d’accord avec lui, mais impossible à réaliser. Pour cela, il faudrait que la France de 2010 – celle d’«en haut», celle qui est au pouvoir – ne soit pas de la
même engeance que cette racaille. Qu’elle ne parle pas le même langage parce qu’elle a les mêmes références «culturelles» : paraître, frimer, gagner du fric en se foutant de la
France et des Français comme de son premier mandat de conseiller général. Le «Va te faire en…, sale fils de p…!», de Nicolas Anelka n’est pas pire que le «Casse-toi pauv’con!» de Nicolas
Sarkozy. Dans les deux cas, le même mépris, le même sentiment de supériorité, le même dédain pour le peuple [...].
Si le Kärcher de Sarkozy n’a jamais été passé sur la
dalle d’Argenteuil, c’est par trouille, bien sûr, des conséquences (le fameux « syndrome Malik Oussekine »), mais aussi par ce que ces deux mondes ne se détestent pas, ils se regardent en
miroir. Les «jeunes» des banlieues du «neuf-trois» veulent devenir des Sarkozy ou des Anelka… lesquels ne sont jamais que des tout petits caïds transformés en parvenus, l’un issu des
blousons dorés de Neuilly, l’autre d’une bande de Trappes. La synthèse des deux, c’est Jamel Debbouze, reçu dans les palais et issu de Trappes, lui aussi, qui a volé au secours des petits mecs
qui ont soutenu Anelka en un «acte solidaire et juste» (sic). Les Mafias ethniques ont pris le pouvoir dans l’équipe de France parce qu’elles sont en train de le prendre dans toute la
France."