On le sait
désormais, la lutte contre le racisme anti-taubiresque relève de la priorité nationale. La France tremble, c’est un fait, et la République est en danger, certes. En attendant, quelques menus
problèmes…
Quoi qu’en dise le gouvernement et quelle que soit la manière dont les chômeurs sont comptés ou décomptés, le chômage de nos compatriotes est désormais de masse et d’ordre structurel. Plus de
10 % de la population qui se retrouve les bras ballants, ce n’est pas rien, surtout quand ce taux s’élève à 24,5 % chez les jeunes.
Dans le genre dégâts collatéraux, les demandes d’étalement de paiement des impôts auraient augmenté de 15 à 20 %, selon notre confrère RMC, demandes qui « concernent à la
fois les particuliers et les entreprises. Dans le Nord-Pas-de-Calais, la hausse atteindrait 30 % pour les particuliers et 50 % pour les entreprises… »
Puis, suite logique,
l’explosion du travail au noir et de ce qu’il est désormais convenu de surnommer le « travail au gris », c’est-à-dire pas tout à fait légal, mais pas trop. Et Le
Figaro de ce 5 décembre de révéler : « Un raz-de-marée. Selon le dernier baromètre O2-Market Audit réalisé fin novembre, un Français sur trois déclare travailler ou avoir
travaillé au noir, contre seulement 13 % en 2008. Ce n’est pas le seul chiffre choc de ce sondage. Sont ainsi payés “au black” plus de la moitié des baby-sitters et des aides scolaires, un
tiers des salariés dans le domaine des tâches ménagères, ou encore 42 % dans l’accompagnement des personnes âgées. » Plus inquiétant encore, le même quotidien ajoute que si ces
gens « choisissent de ne pas déclarer leurs heures, c’est afin de ne pas dépasser le seuil de revenu qui leur bloque l’accès aux aides sociales. Ou encore, pour d’autres mieux lotis,
afin d’échapper à l’impôt sur le revenu. » Bref, les Français en sont réduits à se débrouiller pour être de moins en moins riches, afin de ne pas finir de plus en plus pauvres…
Et puis, tant qu’à demeurer dans le registre de la comptabilité
morbide, faut-il encore prendre en compte les chiffres du suicide, chiffres de masse, là aussi. Même Marisol Touraine, ministre de la Santé et pas précisément couteau le mieux affûté du tiroir
gouvernemental, s’en émeuvait dans La Croix, le 29 novembre dernier : « En France, toutes les cinquante minutes, une personne se suicide, toutes les deux minutes, une
autre essaie. Ce sont chaque année 11.000 Français qui mettent fin à leurs jours, trois fois plus que les accidents de la route. Le suicide est la première cause de décès chez les 24-34 ans et
la deuxième chez les 15-24 ans. » Et l’on pourrait même ajouter à ces statistiques les 210.000 avortements annuels.
Entre ceux qui rusent pour échapper à la pauvreté, les malheureux préférant échapper à la vie tout court et ces enfants qu’on tue dans le ventre maternel, n’y aurait-il pas comme une sorte de
problème ? Un peu plus important que les unes, plus ou moins de bon goût, de tel ou tel hebdomadaire ?
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