L’affaire remonte au début du mois d’août. Elle est rapportée par Le Figaro sous le titre « Un journal refuse de publier l’avis de décès d’une pro-euthanasie ». L’effet est garanti : le sang du défenseur des droits de l’homme, de la femme et de la liberté d’expression ne fait qu’un tour face à cette nouvelle expression de la censure.
L’ineffable Jean-Luc Romero, devenu animateur de la radio LGBT et portant fièrement sa séropositivité après avoir été contraint à sortir du bois par ses amis homos , girouette politique passée de l’UMP au PS et désormais militant associatif professionnel, a donc enfourché son dada favori : la dénonciation de l’atteinte aux droits de l’homme. En sa qualité de président de l’ADMD (Association pour le droit de mourir dans la dignité), il annonce qu’il va de ce pas « saisir le Défenseur des droits ».
Nicole Boucheton, la pauvre femme dont il est ici question, a rendu son âme à Dieu au terme d’un cancer particulièrement douloureux – dont ces braves gens ne nous épargnent d’ailleurs aucun détail, entre péritonite et anus artificiel. Elle était la vice-présidente de l’ADMD. Ne voulant pas affronter l’ultime souffrance physique et psychique de cette maladie, elle a préféré mettre un terme à ce qu’elle ressentait comme une insupportable déchéance corporelle.
Sauf à être soi-même confronté à un tel drame – et encore… –, il n’appartient à personne d’en juger. Mais, et j’y insiste, il n’appartient non plus à personne d’en user ! Or, c’est exactement ce qu’entend faire monsieur Roméro.
Ouest France, en effet, a refusé de publier l’avis de décès ainsi rédigé : « Alain Siouville, son époux, Françoise Boucheton, sa sœur, vous font part du décès de Nicole Boucheton, vice-présidente de l’ADMD, à l’âge de 64 ans, contrainte de s’exiler en Suisse, pays humaniste, pour y mourir selon sa volonté le 7 août 2014. » Interrogé par Le Figaro, le rédacteur en chef s’en est expliqué : « La rubrique des obsèques doit rester politiquement neutre et ne pas susciter de débats. » Il ajoute : « Nous avons récemment publié un article reprenant des extraits de la lettre posthume de Nicole Boucheton. Les pages de Ouest France servent à faire vivre les débats, pas la rubrique des obsèques. » Enfin, il convient d’ajouter que le journal a proposé à la famille une version corrigée « en retirant la notion de “contrainte” et l’idée que la Suisse était un pays “humaniste”, puisque cela sous-entend que la France ne l’est pas », dit François-Xavier Lefranc, précisant que son journal accepte de « publier le principe d’une mort volontaire ».
La famille a refusé de modifier le communiqué, et Jean-Luc Romero dénonce « une décision indigne, discriminatoire et peu républicaine (sic) de la direction de ce journal ». Ce qu’il veut, ce qu’il fait, ce qu’il sait faire et qu’il a toujours fait, c’est tronquer la vérité afin d’obtenir, par le chantage compassionnel, le changement de la loi en faveur de l’euthanasie active et du suicide assisté.
Victime en son temps du militantisme agressif de ses partenaires gay, Jean-Luc Romero a plus qu’adopté leurs méthodes. Il en a fait sa politique, celle du lobbyisme communautaire qui entend imposer sa loi à tous. Nos politiques, quel que soit leur bord, ayant en permanence le trouillomètre à zéro, force est – hélas – de constater que le procédé se révèle efficace.
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