Comme annoncé début janvier, le Parti de la France a soutenu et fait campagne pour la liste menée par Marion Maréchal pour ces élections européennes.
Peu importe la frilosité de la candidate et de son entourage à notre égard, certains errements communautaires de Reconquête, il est de notre devoir d'appeler à voter pour la seule liste qui a fait campagne sur la défense de notre civilisation, la remigration et le refus de voir notre pays et l'Europe toute entière devenir un coupe-gorge islamisé, thèmes abandonnés depuis bien longtemps par un RN qui a déjà renoncé sur tout avant même d'arriver - hypothétiquement - au pouvoir.
Dimanche 9 juin, le vote le plus utile ou le moins inutile est celui en faveur de Marion Maréchal qui a un véritable projet de droite nationale, en digne héritière de son grand-père, Jean-Marie Le Pen.
Franchement, ça pourrait être un gag. Stéphane Lenormand, député LIOT de Saint-Pierre-et-Miquelon (ce petit bout de France aux portes du Canada), aurait pu dire des choses bien plus intéressantes au nom de sa romanesque circonscription. Il a choisi une intervention sémantique qui rappelle - même si c’est devenu un bien triste cliché - les plus riches romans dystopiques d’Orwell ou Huxley : renommer l’euthanasie.
Le projet de loi sur l’euthanasie (mâchoire supérieure de la mort étatique, dont la mâchoire inférieure est l’avortement) est en discussion à l’Assemblée nationale. Tout le monde, ou presque, semble d’accord sur le fond : en gros, face à la mort, un pas en avant. La peur de vieillir, la peur de déchoir, la peur de souffrir, la peur de l’EHPAD, l’angoisse de ne plus être rentable, l’angoisse d’être abandonné par ses enfants : les causes sont légion, dans l’explication de cette forme hideusement tordue de suicide à la romaine. Elles ont toutes un point commun : une haine de la faiblesse et de la vulnérabilité. Cette haine, qui est aussi celle que d’aucuns ont envers les fœtus trisomiques, est une marque de faiblesse. La grandeur d’une société se mesure à sa miséricorde envers les faibles, les estropiés, les exclus.
Bref : l’euthanasie est devenue, dans le langage macroniste, une « aide active à mourir ». Ce n’est déjà pas mal, en termes de scandale. M. Lenormand propose d’aller un tout petit peu plus loin : il propose, pour que l’« aide active à mourir » soit « moins douloureuse à entendre », de l’appeler « interruption volontaire de l’énergie vitale ». Ouais. Sérieux. L’IVéVé, quoi, parodie édentée de l’IVG, en quelque sorte. Deux néologismes cachant deux assassinats. On ne va pas citer Camus pour la millième fois (nous ne sommes pas sur une chaîne d’info), mais convenons en tout cas que mal nommer les choses est devenu une habitude, dans les cercles du pouvoir.
.@StphaneLenorma1 propose d'abandonner l'expression "aide à mourir", au profit de "l'interruption volontaire de l'énergie vitale". Une proposition qui serait "moins douloureuse à entendre", selon lui.#DirectAN#FinDeViepic.twitter.com/jKvW8MXhgl
Pourquoi vouloir déguiser ce qui n’est rien d’autre qu’une façon de donner la mort à quelqu’un ? Pourquoi, également, cette difficulté à reconnaître la dignité et même - soyons fous - le visage du Christ chez quelqu’un qui souffre, qui est seul, dont le corps n’est que douleur et que la vie n’a pas encore quitté ?
Il y a un précédent à de telles façons de déguiser la mort : sous le IIIe Reich, l’euthanasie était appelée Gnadentod, c’est-à-dire « mort miséricordieuse ». Envisager la mort comme un soin, comme un service rendu - comme un service public -, c’est une façon particulièrement odieuse d’envisager l’existence de ses semblables. C’est flatter la lâcheté de l’homme face à la mort et c’est ériger l’individu en juge de sa propre existence.
Il faut lire le livre magnifique de Véronique Bourgninaud,Contre la détestation de l’homme par l’homme, pour comprendre de quoi il est profondément question. On peut aussi voir son intervention face à la représentation parlementaire. Simple, clair, honnête. Trois mots, tellement opposés à ce charabia commercial, trois mots qui révèlent à quel point les progressistes - parce qu’ils savent très bien ce qu’ils font - répugnent à nommer ce qu’ils préparent. En réalité, l’interruption d’énergie vitale, c’est plutôt celle de notre civilisation, celle de notre pays, qui a envie de se coucher pour mourir. Est-elle volontaire ? Nous verrons bien, si ça continue.
« Si l’extrême droite est au pouvoir en Europe, il n’y aura pas de vaccin […] mais de la chloroquine ! » Le mot n’est pas de l’humoriste d’Europe 1 Gaspard Proust ni de Nicolas Canteloup, mais bien du président de la République française, Emmanuel Macron. Parlera, parlera pas du scrutin européen de dimanche ? Le Président de tous les Français n’a pas hésité à utiliser les deux principaux médias de France, TF1 et France 2, à 20 heures, l’heure de grande écoute, comme des estrades de village pour tenter de sauver une campagne qui prend l’eau. À peine installés sur le canapé, les Français ont entendu l’hôte de l’ Élysée évoquer les européennes. « Votre rôle restera-t-il au-dessus de la mêlée ? », s'inquiètent ses interlocuteurs Anne-Sophie Lapix et Gilles Bouleau. Réponse du Président, qui doit s’étonner lui-même à battre ainsi tous les records de duplicité : « J'espère être au-dessus. J'ai du mal à comprendre pourquoi parler du développement, de ce qui se passe en Russie, n'est pas dans mon rôle... »
Si vous avez compris, c’est qu’il s’est mal exprimé
Le ton est donné, entre militantisme débridé et finasseries de joueur de bonneteau. Un vrai-faux Mitterrand, sans la culture et la rouerie. Tout y passe. On joue tranquillement sur les peurs : « Qui dit que la Russie s'arrêtera là ? », interroge-t-il. On joue sur les mots. La France est-elle en guerre ? Oui et non, répond Macron, plus macronien que jamais. « La France va franchir un pas », lance-t-il. Bon. Mais « l'Europe n'est en aucun cas en guerre contre la Russie et son peuple ». Ah ! Cela dit, la France va « livrer des Mirage français » et « former les pilotes », soit 5 à 6 mois de formation. Elle va aussi former une brigade de 4.500 soldats ukrainiens. Notre pays va les équiper et les entraîner. Mais on n'est pas en guerre, Macron le dit. « Vous tombez tous dans le piège de Poutine », déplore-t-il, face aux deux journalistes stupéfaits. Comme les Français, ils peinent à retrouver leurs petits. Est-ce un facteur d'escalade ou pas ?, demandent-ils. Pas du tout, répond Macron, c'est une « décision collective », puisque « nous sommes en coalition ». Si vous avez compris, c’est qu’il s’est mal exprimé.
Le clou du spectacle arrive avec le « vent mauvais », selon les mots de Macron. On sent bien qu’il est venu pour cela. Un Président au-dessus des partis, à trois jours d'une élection européenne, se serait cantonné à la grandeur de la France et à la célébration du Débarquement. Emmanuel Macron, lui, s'engage corps et âme dans cette fin de campagne, tripatouille, attaque, mobilise en distributeur de tracts, prenant tous les risques.
Disette
Pourquoi « mon rôle est-il d'intervenir aujourd'hui ? », demande-t-il. À cause du niveau d'abstention probable. Il appelle à voter le 9 juin. Jusqu'ici, tout va bien. Mais il s'en prend immédiatement aux ennemis de la nation : pas aux islamistes, ni à l'extrême gauche. « L'extrême droite l'attaque », déplore-t-il. Il a trouvé ce pauvre argument : « Une Europe où l'extrême droite est forte ne nous protégera pas. » Ici, il faut bien avancer un argument. On écarquille les yeux : « S'ils ont une minorité de blocage, ils imposeront la chloroquine ou le média Sputnik (sic) ! » La réserve argumentaire de la Macronie arrive au stade de la disette… On en rougirait pour lui, mais Macron ne rougit pas. « Ils pourront arrêter le plan de relance, poursuit-il, et, face à l'immigration, on n'aura plus les textes qui nous protègent, car l'Europe nous protège ! » Si un seul Français s'est laissé convaincre par ce plongeon conceptuel, il faut le porter en triomphe jusqu’à l’Élysée.
À ce stade, il faut se couler dans les concepts de l'adversaire comme dans une pantoufle. Le mondialiste Macron assure donc parler « par patriotisme » ! Il dormira tranquille, Emmanuel Macron, il aura tout essayé, même le pire. Si jamais c’était une déroute ? « On verra », dit-il : on comprend qu'il ne changera rien. Il a tout de même prévu une petite conclusion : « La liberté et la démocratie sont un combat de chaque jour, ceux qui pensent que c'est acquis se trompent. » Façon de comparer le RN aux forces de l'Axe, en toute subtilité, dans un exercice pas tout à fait inédit… Le Président franchit à la vitesse des Mirage qu’il s’apprête à livrer toutes les règles, les codes et les usages de la démocratie, grimpant sur les avantages de sa fonction pour faire « de la petite poloche », comme disait Dupond-Moretti. À ce sur-Président, tout est donc permis, sans limites. La défaite qui vient sera bien la sienne.
On croyait que l’immigration était « une chance pour la France ». Que la diversité, c'était super ! On était convaincus que, sans les immigrés, les Français ne sauraient plus vivre, gérer leurs poubelles, se faire livrer des pizzas, nettoyer leur maison ou trouver dans les villes un shampooing ou une banane, tard le soir. On pensait que, comme le répète Valérie Hayer, le RN, Reconquête et même LR jouaient avec les peurs… Comme le constate un collectif d’associations, ces considérations ne paralysent guère le pouvoir qui mène, avant les Jeux olympiques, une opération à grande échelle de « nettoyage social », selon les mots de ces militants immigrationnistes, toujours avides de concepts.
12.500 « personnes » expulsées de Paris
S’il faut croire Le Revers de la médaille (comprendre : de la médaille olympique, bien sûr, subtil !), qui rassemble près d’une centaine d’associations parfois très à gauche, le pouvoir a donné un sérieux coup de balai. « Les abords des sites olympiques et paralympiques ont été systématiquement "nettoyés", le harcèlement des populations qui vivent ou travaillent dans l’espace public s’est développé et accru, un système de délocalisation de certaines d’entre elles a même vu le jour, à peine un an avant les JO de Paris », écrivent les rédacteurs. Le collectif ne parle pas de migrants mais de « personnes ». Selon Le Revers de la médaille, 12.500 « personnes », donc, ont été expulsées de Paris entre avril 2023 et mai 2024. Et « a minima » 1.800 « exilés » (comprendre : immigrés) ont été expulsés en un an. Le constat de ce « nettoyage » avant les Jeux olympiques est aussi fait par France Info, qui cite la préfecture de la région Île-de-France : « Dans le détail, 3.958 personnes ont été expulsées vers d'autres régions, l'année dernière, et 1.266 depuis le début de l'année 2024. »
Pour les militants immigrationnistes du Revers de la médaille, qui confondent parmi leurs « exilés » les immigrés légaux, illégaux, réfugiés, en attente de décision, les SDF, etc., il suffisait de dégager une petite partie du budget des JO à l’accueil des « pauvres » pour faire disparaître les effets d’une politique d’immigration délétère qui se dégrade depuis quarante ans. La politique facile et pas chère vue de l’extrême gauche. Le vertueux collectif note, pourtant, que « les dispositifs d'hébergement généralistes en Île-de-France représentent près de 96.650 places, dont la moitié en hôtel ». Insuffisant, l'État et le contribuable doivent faire plus.
Ce collectif a donc conçu trois affiches dénonçant la duplicité du pouvoir : « Ici, pour faire des jeux placés sous le signe de l’inclusion, il a fallu exclure des centaines de personnes », peut-on lire.
Les associations ont raison sur un point : Macron et Darmanin repeignent la palissade et, comme d’habitude, cachent la réalité migratoire sous l’épais tapis du déni. Apparemment, le pays vitrine du « vivre ensemble », de l’immigration heureuse et de l’intégration réussie a des choses à cacher. Pour maintenir le mythe de « l’immigration heureuse » et open bar en France, il faut masquer aux yeux du monde le drame d’un pays submergé, cacher le spectacle de la misère, éloigner l’image que se font de Paris bien des étrangers : celui d’une nation au patrimoine magnifique mais envahie, au point d’être devenue dangereuse pour les touristes. Chacun se lave les mains, l'Élysée, Matignon, la mairie de Paris, le Quai d'Orsay, l'administration, les habitants de la capitale. La région parisienne, dont le niveau de vie est très supérieur au reste de la France, vote massivement Macron – le Président y a obtenu, en 2022, au second tour, 73,02 % des suffrages, devant Marine Le Pen à 26,98 % - et fait, comme le Président, le don généreux de ses migrants aux pouilleux de province, au moins le temps des Jeux olympiques.
Une chance pour personne
Toujours lucide, la France de Macron bat des records historiques d’immigration, cajole un Pacte immigration européen délétère, donne des leçons partout dans le monde, soigne ses morts et ses blessés sous le couteau de l'islamisme et conserve précieusement ses OQTF sur son sol. Le pays vient même, sur décision du Conseil constitutionnel, d’accorder l’aide juridictionnelle aux immigrés illégaux, à ceux qui ont bravé nos lois, créant ainsi un nouvel appel d’air.
Le pouvoir, qui répond systématiquement que ses opérations d’expulsion n’ont rien à voir avec les JO, n’est pas le seul Tartuffe, dans cette affaire. Derrière le « rapport inter-associatif » du Revers de la médaille, on retrouve près de 100 associations, certaines bien connues : Actions contre la faim, ATD quart monde, Solidarité migrants, mais aussi le diocèse de Paris, celui de Créteil, Emmaüs France, L’Auberge des migrants, la Cimade, le Secours catholique, tous associés au Secours islamique ou à Utopia 56, passée maître dans l’art des opérations médiatiques d’occupations illégales par les migrants.
Des associations, pour certaines, largement subventionnées et engagées dans une lutte féroce contre les frontières. Pourtant, comment ne pas conclure, à la lecture de ce rapport, que nos frontières nous manquent cruellement et que l’immigration n’est une chance pour… personne ?
Stupeur et tremblement dans l’univers télévisuel : comme le titre Le Figaro, « CNews devient la première chaîne d’info de France ». Selon les chiffres de Médiamétrie, CNews est passé pour la première fois en tête des chaînes d’info au mois de mai, avec 2,8 % de part d’audience, contre 2,7 % pour BFM TV, champion jusque-là. C’est une vraie guerre de tranchée qui se livre depuis des mois : CNews est d’abord passé devant son principal concurrent plusieurs jours, puis plusieurs semaines, avant de se retrouver à égalité avec BMF TV au mois de décembre, puis au mois de mars. Cette fois, c’est l’audience mensuelle - importante et symbolique - que CNews brandit comme un trophée, relayée avec enthousiasme par ses journalistes sur les réseaux sociaux : ceux-ci sont enfin vengés des attaques, nombreuses, dont ils font régulièrement l’objet, parfois à titre personnel. Le public a tranché, le succès est là.
Contre-productif
Les chœurs de pleureuses professionnelles et les postures de Jean Moulin en carton, les dénigrements et les intimidations, les commissions parlementaires et les procès staliniens, les brimades et les sanctions arbitraires, les censures et les boycotts n’ont servi à rien… Pire : il n’est pas interdit de penser que tout ce battage ridicule, ce mélange de fiel et de mauvaise foi monté en mayonnaise ont aidé la chaîne à progresser. Il est des boussoles qui montrent le sud et des anathèmes qui valent prescription. Un peu comme lorsque Télérama ou Libération étrillent un film : une incitation à aller au cinéma.
Le débat dans les médias ne devait avoir lieu qu’entre cinquante nuances de gauche : CNews a rompu cet accord tacite de l’entre-soi dogmatique et de la pensée unique qui tournent en boucle. Et son succès montre à quel point cette confiscation de l’information par un seul camp, omnipotent et se présentant comme omniscient - puisque prodiguant, pour chaque sujet, un prêt-à-penser -, était devenu insupportable pour nombre de Français.
Certains ont reproché à CNews son manque de pluralisme tout en refusant ses invitations et en enjoignant leurs petits camarades à les imiter. Un client peut-il accuser un commerce qu’il ne veut pas fréquenter de refus de vente ? Un patient reprocher à un médecin de ne pas l’avoir soigné s’il ne veut pas le consulter ? Les derniers en date, et les plus grotesques, sont bien sûr Marie Toussaint et Raphaël Glucksmann, absents au débat des têtes de liste aux européennes. Comme le petit lit blanc et l’assiette de soupe toujours chaude attendant l’enfant prodigue, le pupitre à leur nom avait été mis en place à côté de ceux des autres pour qu’ils puissent changer d’avis à tout instant. Mais leurs places sont restées désespérément vides, pour le plus grand bonheur de leurs concurrents qui ont pu se partager ce temps de parole supplémentaire que ces deux nigauds venaient de leur offrir sur un plateau d’argent. Valérie Hayer, elle, a accepté l’invitation pour, ensuite, cracher dans la soupe : lors d’un meeting, deux jours plus tard, à Aubervilliers, elle a qualifié le JDD, CNews et Europe 1 de « camp du mensonge ».
Trop de pluralisme
C'est désormais très clair : ce n’est pas un manque de pluralité, que l’on reproche à CNews, mais, au contraire, un excédent. On ne lui pardonne pas certains invités infréquentables aux yeux de la gauche, qui parvenait jusque-là à les contenir dans la marginalité médiatique. Ses contradictions sont infinies : la gauche raffole de la diversité, sauf la diversité d’opinion. Elle prétend défendre les marginaux contre la bourgeoisie propre sur elle et refuse la porte de son salon médiatique à ceux qu’elle juge peu respectables, comme une douairière du XIXe.
Bien sûr, 2,8 % de part d’audience, à l'échelle du paysage audiovisuel français, ce n'est pas le Pérou. Mais c’est une lucarne, une brèche, un pied dans la porte d’un monde que l’on croyait blindée, verrouillée à double tour. Surtout (si la tendance se confirme), cette place de leader des chaînes d’information rendra très difficile une remise en cause en 2027.
Samedi 15 juin, amis lyonnais et alentours, venez passer un bon moment avec Thomas Joly et Renaud Mannheim pour un repas convivial où le politiquement correct ne sera pas de mise.
Les agapes se dérouleront dans un restaurant sympathisant privatisé à quelques kilomètres de Lyon.
PAF : 37 €. Au menu : Apéritif/Assiette de charcuterie/Paleron de bœuf à la bière, pommes au four/Plateau de fromages/Tarte briochée aux pralines/Vin compris.
Triste ironie du calendrier. Au moment où 18.000 pèlerins (nouvelle affluence record, cette année) marchaient vers Chartres, preuve du succès et de l’attrait des messes dites « en latin », Monseigneur Dognin, évêque de Quimper et Léon, confirmait, dans une lettre datée du jour de la Pentecôte, l’éviction du diocèse de la Fraternité sacerdotale Saint-Pierre (FSSP). Les fidèles, attachés à la forme extraordinaire du rite romain, dénoncent le « mépris » de l’évêché vis-à-vis de leur communauté pourtant florissante et promettent de rester mobilisés pour défendre la liberté liturgique.
Éviction de la Fraternité Saint-Pierre
« Le couperet est tombé. » À l’été 2021, l’Église de France, et notamment les prêtres et les fidèles attachés au rite tridentin, découvrent avec stupeur le motu proprio [décret pontifical, NDLR] Traditionis custodes qui limite l’usage du missel de 1962. Dans certains diocèses, les fidèles de la messe en latin voient alors leurs églises fermées et certains de leurs prêtres renvoyés. À Quimper, la paix liturgique, ou du moins le statu quo, semblait régner. Mais ce répit n’a été que de courte durée. En décembre 2023, les fidèles des paroisses Saint-Mathieu et Sainte-Sève, desservies par la FSSP, apprennent la volonté de Monseigneur Dognin de révoquer la convention qui liait le diocèse à la communauté traditionaliste. En cause, deux articles à charge contre l’évêché, publiés par l’association Paix liturgique, qui mettent le feu aux poudres. Et alors que la FSSP n’a rien à voir avec cette association dont « elle désapprouve les méthodes et l’état d’esprit », la voilà dans le collimateur de l’évêque.
Cinq mois plus tard, l’évêché confirme cette révocation. La FSSP est priée de plier bagage et de quitter le diocèse. Dans une lettre adressée aux paroissiens, l’évêque tente de temporiser et promet que « trois messes dominicales » seront célébrées par des prêtres diocésains chaque semaine, ainsi que les solennités de la Toussaint, Noël, l’Ascension et l’Assomption, et toute autre solennité qui tombe un dimanche. En revanche, le Triduum Pascal, les autres solennités et surtout les sacrements seront désormais célébrés « en paroisse » en forme ordinaire. « On nous laisse trois messes - dont une à Brest - et on nous dit "soyez sympas, restez dans le rang". Mais c’est méconnaître la richesse des messes en semaine, de la vie de communauté, du catéchisme, des confessions et des autres sacrements », s’agace Louis, un paroissien mobilisé contre la décision du diocèse. « Il y a six ans, il y avait une soixantaine de fidèles. Aujourd’hui, nous sommes 250-300 chaque semaine. Cela montre bien la fécondité de la messe en forme extraordinaire et du travail de la FSSP », ajoute le jeune homme.
Les fidèles ne désespèrent pas d’être entendus. Après une première grande mobilisation devant les portes de l’évêché, au début du mois de mai, quelques dizaines de paroissiens ont continué de réciter le chapelet au même endroit, espérant être entendus de leur évêque. La porte est demeurée close. « Cela fait des semaines qu’on demande à être reçus et écoutés. La seule réponse que l’on obtient, c’est un communiqué », regrette Louis. Face au silence de leur diocèse, les paroissiens attachés à la forme extraordinaire ont donc adressé une lettre à Monseigneur de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France, dans l’espoir de débloquer la situation. Ils prévoient une nouvelle mobilisation, le 16 juin. « Ce sera sûrement une grande marche dans le centre-ville de Quimper », nous annonce Louis, qui travaille à son organisation.
Les tradis en danger
Plusieurs prêtres, membres d’autres sociétés traditionalistes, ont relayé le combat de ces fidèles pour la liberté liturgique. Certains n’ont d’ailleurs pas manqué de remarquer le deux poids deux mesures du diocèse de Quimper qui, d’un côté, révoque la Fraternité sacerdotale Saint-Pierre, dont le charisme a pourtant été confirmé par le pape François en février 2022, et, de l’autre, relaie des messages politiques en faveur de la communauté LGBT sur son compte X (avant de supprimer ce compte). Le diocèse dénonce un acte de malveillance.
Le diocèse de Quimper est loin d’être le premier à avoir banni a FSSP de son territoire. En juin 2021, avant même la publication du motu proprio, la FSSP a été informée par courrier de son éviction du diocèse de Dijon. « Il semble anachronique, à une époque où le nombre de prêtres ne cesse de diminuer, de préférer se passer des services de deux d’entre eux […], quitte à surcharger encore davantage les prêtres diocésains », regrettait la société. L’année suivante, la FSSP était ensuite invitée à quitter le diocèse de Grenoble. Dans d’autres diocèses, dont celui de Poitiers ou Rennes, de jeunes fiancés rencontrent également des difficultés pour célébrer leur mariage selon la forme extraordinaire dans l’une des églises du diocèse. À l’heure où les séminaires des diocèses se vident et où, à l’inverse, le pèlerinage de Chartres et les messes en forme extraordinaire font le plein, l’Église de France souhaite-t-elle vraiment se passer des tradis ?
« Pas de Londonistan », « C'est notre pays et nous voulons le récupérer » : des milliers de personnes dans les rues de Londres ce samedi pour dénoncer l'immigration, un laisser faire de la police sur la présence d'islamistes lors de rassemblements pro-palestiniens, etc.
La très conciliante agence de notation Standard & Poor’s a enfin abaissé, ce 31 mai, la note de l’économie française de « AA » à « AA - ».
En réalité, cette nouvelle note (l’équivalent d’un 16/20) devrait être beaucoup moins bonne encore, car l’économie française est déjà en faillite (les actifs nets de l’Etat sont inférieurs à la dette publique).
Quelques chiffres montrant l’état des lieux de l’économie française en 2023 :
- Les dépenses publiques représentent 58% du produit intérieur brut (PIB), c’est-à-dire que le poids de l’Etat dans l’économie est bien supérieur au poids des entreprises privées.
- Les prélèvements obligatoires sur les ménages et les entreprises s’élèvent à 48% du PIB.
Le déficit public atteint les 154 milliards d’euros.
- La dette publique est de 112% du PIB (mais plus de 400% du PIB en comptant également la dette hors bilan et les dettes privées).
- La charge de la dette (intérêts de la dette à rembourser) coute 50 milliards d’euros par an aux contribuables français, avec une prévision à 75 milliards d’ici 2027. Cette charge de la dette aura coûté environ 525 milliards d’euros à la France pendant les deux quinquennats du Mozart de l’économie Emmanuel Macron (qui est en train de nous composer un Requiem).
- L’industrie française est en récession depuis 23 mois, ce qui permet à Macron de se féliciter d’une baisse des émissions de CO2 de 5%.
- Les prévisions tablent sur une baisse du PIB au 2e trimestre 2024.
- L’inflation était de 4,9% en 2023, contre 5,2% en 2022. En 2024, l’inflation continue toujours sa route mais à un rythme moindre, à environ 2,2% sur un an, du fait de la baisse de la demande.
- Les dépenses de fonctionnement de l’Etat explosent à 543 milliards d’euros.
Ce sont là des statistiques dignes d’un pays en voie de soviétisation, à moins que d’ici là nous fassions officiellement faillite et qu’une réforme profonde de notre système économique socialiste ne soit mis en place par des hommes politiques courageux, afin de libéraliser l’économie française.
À noter que cette même agence de notation donnait à la France, en 2008, la note maximale de « AAA » quand bien même l’Etat de l’économie était déjà désastreux, que la France n’avait pas eu un budget à l’équilibre depuis 30 ans, et qu’elle achetait des « subprimes » à foison (emprunts risqués à hauts rendements, ce qui a entrainé cette fameuse « crise des subprimes »). C’est dire le peu de crédit que nous pouvons donner à ces agences de notation.
Maxime Leroy - Délégué général adjoint du Parti de la France
Selon cette note, la pression fiscale locale sur les ménages a baissé de 18,4 % entre 1017 et 2023 grâce à la suppression de la taxe d’habitation sur la résidence principale, représentant 17 milliards d’euros d’impôts. Les Français s'approcheraient du paradis fiscal... Cette baisse compenserait largement la hausse de l’ensemble des prélèvements locaux subsistants, comme la taxe d’enlèvement des ordures ménagères (+26,5 %) et ceux qui frappent encore les propriétaires : taxe d’habitation sur les résidences secondaires (+40,1 %), taxe foncière sur les propriétés bâties (+30,1 %) et non bâties (+13,4 %). En fin de compte, les impôts locaux payés par les ménages français (1.200 euros, en moyenne) ont diminué de 22 % en euros courants, en 2023. Et les particuliers ne sont pas les seuls à en avoir profité, les entreprises n’ont pas été oubliées (13,2 % de baisse depuis 2017). Sauf à être un mauvais coucheur fieffé, il faudrait donc chanter les louanges d’Emmanuel Macron.
Mais quel est le prix de ces « cadeaux » et qui en fera les frais ?
Pour les collectivités locales, la suppression de certaines taxes locales – dont la taxe d’habitation – a eu pour conséquence un manque à gagner de 53 milliards d’euros, partiellement compensé par des dotations de l’État. Or, le niveau des prélèvements obligatoires est resté stable, passant de 45 milliards d’euros, en 2022, à 43,5 milliards d’euros, en 2023. « Autrement dit, on a baissé les impôts locaux, mais le niveau d’imposition global est resté le même », remarque Emmanuel Sallaberry, maire de Talence et co-président de la commission des finances de l’Association des maires de France (AMF). Qu’il soit local ou national, l’impôt sort, en effet, de la poche du même contribuable… L’Association des maires de France souligne que cette « politique de suppression par la nationalisation des impôts locaux affaiblit la démocratie locale », le remplacement des impôts locaux par des dotations conduisant « à priver les collectivités de leur liberté et de leur responsabilité fiscale, et éloigner encore davantage la décision du citoyen ». Le consentement à l’impôt en devient aussi plus incertain.
En outre, ces dotations de l’État aux collectivités locales ne sont pas financées seulement par l’impôt, mais aussi par l’emprunt – ce qui constitue un report de dépense, vieux tour de passe-passe démagogique. « Il reviendra aux générations futures de supporter le coût de la taxe d’habitation que les contribuables actuels ne paient plus », poursuit Emmanuel Sallaberry. La dette publique dépasse, aujourd’hui, 3.100 milliards d’euros, ce qui n’a pas empêché Emmanuel Macron de déclarer, dans un entretien publié le 16 mai dans L’Express, que, « hormis une dérive des dépenses initialement prévues qui est du fait des collectivités territoriales, il n’y a pas de dérapage de la dépense de l’État » ! Cette sortie a été mal reçue par les maires de France, qui ont rappelé à juste titre que les communes sont tenues au respect de la règle d’or leur interdisant de voter un budget en déficit, alors que celui de l’État n’est plus en équilibre depuis 1978.
L'autonomie des collectivités locales mise à mal
L’Association des maires de France (AMF) a fait valoir que l’augmentation des dépenses locales résulte de l’inflation et du transfert des charges de l’État vers les collectivités. La centralisation fiscale est viciée : l’État délègue de plus en plus ses compétences aux collectivités locales sans que le financement ne suive toujours. Les collectivités locales, et les communes au premier chef, sont ainsi placées en situation de dépendance par rapport au pouvoir politique « alors que l’autonomie des collectivités locales est constitutionnelle », rappelle Emmanuel Sallaberry.
Selon l’AMF, les dotations globales de fonctionnement aux collectivités ont diminué de 71 milliards d’euros depuis 2010 et il manque, en outre, un milliard d’euros de compensation annuelle pour la taxe d’habitation et 750 millions d’euros pour la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE). Certaines décisions gouvernementales, non financées ni compensées, ont également des conséquences importantes sur le budget des communes, comme celle, l’an dernier, d’augmenter de près de 5 % le traitement des fonctionnaires. « Cette situation entrave la capacité d'investissement public, supporté à 70 % par les collectivités locales », regrette l’AMF. Avec des conséquences prévisibles sur les services publics, la rénovation des écoles, des routes ou des bâtiments, entre autres. Comme l'éléphant, la fiscalité macroniste trompe énormément...
Geneviève de Galard (1925-2024), vient de nous quitter à 99 ans. Elle fait partie des vraies héroïnes françaises, des modèles à proposer à la jeunesse. Elle est surtout connue, à juste titre, pour son action héroïque lors du Siège du camp retranché de Dien Bien Phu.
Convoyeuse de l’air et infirmière, elle est restée dans l’hôpital de campagne de Dien Bien Phu, dans les pires conditions, sous les bombardements ennemis, du 28 mars au 7 mai 1954, soit la fin tragique du siège. Au-delà de sa tâche de soulagement des douleurs physiques et des soins d’urgences, apportés avec un dévouement exemplaire, elle a joué un grand rôle dans le soutien moral aux combattants durant ces épreuve. Aussi, elle a parfaitement mérité son surnom « d’Ange de Dien Bien Phu », ou les médailles dont elle a été couverte, dans les suites immédiates ou lointaines. Contrairement à ce qui a été dit parfois, elle n’a pas inventé quelque nouveau rôle de la femme aux armées ; elle s’est inscrite dans une continuité directe de l’action au service des soldats blessés des infirmières militaires, très présentes notamment dans les deux conflits mondiaux ; elle en avait pleinement conscience, et a accompli, fondamentalement, et à un degré héroïque, le devoir de sa profession.
Geneviève de Galard a passé les décennies suivantes à livrer son témoignage, et a fini par l’écrire. Elle a mené aussi une autre noble tâche, celle d’épouse et de mère de famille, avec trois enfants. On peut souhaiter que son nom sera donné à l’avenir à une rue dans chaque ville de France, au lieu de tant de personnalités des plus contestables ou nocives.
Scipion de Salm - Membre du Bureau politique du Parti de la France
A lire : Geneviève de Galard « Une femme à Dien Bien Phu », Édition des Arènes, Paris, 2003
Emmanuel Macron vient d’effectuer en Allemagne une visite d’État, avec tout le « tra-la-la » entourant ce genre de raout royal ou présidentiel. Voyage ponctué, au final, par un conseil des ministres franco-allemand dans le cadre du traité de coopération signé en 1963 entre le président Charles De Gaulle et le chancelier Conrad Adenauer. Rien d’extraordinaire à cette visite, si ce n’est les propos tenus par le chef de l’État français qui, au nom de sa seule personne, engage dangereusement la responsabilité de la France dans le conflit russo-ukrainien.
Demain, la France sera-t-elle, aussi, une cible pour la Russie ?
Toujours en pointe contre le pays de Poutine, le président de la République vient de déclarer qu’il trouvait normal que Kiev puisse utiliser, par exemple, les missiles SCALP livrés par la France pour toucher des cibles en Russie même, d’où partiraient les frappes meurtrières endeuillant l’Ukraine. À noter que ce pays n’a pas attendu le feu vert de Paris pour, déjà, tirer en représailles, sur des cibles du pays de Tolstoï et Dostoïevski, touchant aussi des objectifs civils, comme à Belgorod. Mais nous, Français, ne sommes pas là pour compter les points et, hélas, recenser le nombre des victimes de cet absurde conflit. Et en aucun cas nous ne devrions être les acteurs de l’aggravation de cette confrontation, ajoutant de « la guerre à la guerre ». Notre rôle devrait être, au contraire, de rechercher les voies permettant une négociation du contentieux territorial. De plus, le locataire de l’Elysée en rajoute une couche en souhaitant envoyer – si ce n’est déjà fait -, des conseillers ou instructeurs de notre pays sur le sol même de l’Ukraine, nous exposant dangereusement à des représailles de la part de Moscou : cyberattaques, immixtion dans la crise néo-calédonienne, fracture de la nation, les occasions sont trop belles de monter les Français contre les Français !
« Crosse en l’air » ?
On le sait, les militaires – heureusement ! -, contrairement à d’autres fonctionnaires, n’ont pas le droit de grève. Mais ceux des leurs qui ne seraient pas idéologiquement en phase avec les décisions solitaires du Chef de l’État pourraient-ils se faire « porter pâle » à la veille de leur mission, l’objection de conscience n’étant pas, là non plus, reconnue ? En tout cas, le signataire de ces lignes, quand il porta jadis l’uniforme comme des millions d’autres jeunes de son âge, n’aurait rien fait qui soit contraire à sa conscience ou à ses convictions. Le service de la nation n’implique pas de trahir ses idées, d’autant plus quand elles coïncident avec l’intérêt supérieur de la « terre des pères ». Emmanuel Macron a-t-il sollicité l’avis du peuple, a-t-il été mandaté pour lancer le pays dans une aventure guerrière qui, contrairement à la propagande d’une chaine comme LCI, par exemple, n’est pas la sienne ? Cet homme, qui n’a jamais porté l’uniforme, ni senti l’odeur d’une chambrée, pas plus qu’enduré la morsure d’une bretelle de fusil à l’épaule au retour d’une marche, est-il qualifié, réellement, pour être « le chef des Armées » comme, hélas, la constitution lui en reconnait le titre ?
Revenir à Minsk I et II
Reconnaissons au moins à Emmanuel Macron le mérite d’avoir tenté de négocier avec l’autocrate russe, jusqu’à la veille de l’entrée en guerre de Moscou. Mais, sans excuser les bombardements aveugles des villes, il ne faudrait pas avoir la mémoire courte, et se rappeler que les accords de Minsk parrainés par Berlin et Paris sont restés lettre morte. Or, ils prévoyaient un cessez-le-feu – n’oublions pas que depuis 2014 les Ukrainiens bombardaient les oblats russophones de Lougansk et de Donetsk autoproclamés indépendants-, et la consultation des populations en vue de leur accorder une substantielle autonomie. Rien n’est venu. Pire, l’ancienne chancelière Merkel a avoué avoir parrainé Minsk I et II pour permettre à Zelinsky de gagner du temps, tandis que le Russe était abandonné comme deuxième langue officielle ! Poutine a vu …rouge - sans jeu de mots !-, et on connait la suite dramatique du feuilleton qui endeuille l’Europe. Il faut raison garder. Et, s’il faut tout faire pour aider l’Ukraine à « garder la tête hors de l’eau » sans entrer en co-belligérance, il faut obliger les protagonistes à s’asseoir autour de la table des négociations, et reprendre le fil des discussions là où on l’avait laissé. Ce devrait le rôle éminent de la France, ici comme au Proche-Orient, d’être cette moyenne puissance d’équilibre et de mesure.
Une attaque au couteau. Encore une attaque au couteau. Celle-ci a eu lieu à Lyon, dimanche dernier. Un clandestin marocain de 27 ans sous le coup d'une OQTF a été interpellé après avoir poignardé quatre personnes dans le métro. Cette nouvelle agression devrait logiquement indigner, mais les attaques au couteau sont devenues tellement banales, dans la France de 2024, que chacun s’y est habitué. Le sujet d’indignation s’est déplacé. Ce ne sont plus tant les attaques qui scandalisent que ceux qui les mettent en lumière pour les condamner. Ainsi, tandis que l’assaillant, Mustapha El Jemli, est déclaré malade et hospitalisé, le lanceur d’alerte Damien Rieu subit le feu roulant judiciaire pour avoir mis en ligne une vidéo de l’agression.
Damien Rieu, ennemi public numéro 1
« Une vidéo, obtenue illégalement, de l’agression violente commise hier dans le métro à Lyon circule actuellement sur les réseaux sociaux. Ne la partagez pas, ne la diffusez pas », a ainsi tonné la préfecture du Rhône, appelant même tout citoyen à dénoncer la fâcheuse publication sur la plate-forme Pharos.
Une vidéo, obtenue illégalement, de l’agression violente commise hier dans le métro à Lyon circule actuellement sur les réseaux sociaux.
— Préfète de région Auvergne-Rhône-Alpes et du Rhône (@prefetrhone) May 27, 2024
Très indignée que ces images puissent être vues du grand public, la préfète n’a pas hésité, non plus, à faire un signalement et rameuter le parquet de Lyon. Une enquête judiciaire en bonne et due forme a ainsi été ouverte des chefs de « violation du secret de l’enquête et de recel de violation du secret de l’enquête ». Nul doute que la Justice saura se montrer impitoyable envers Damien Rieu.
Il se trouve, en effet, que notre État de droit n’est pas laxiste avec tout le monde. La diffusion d’une telle vidéo pourrait tomber sous le coup de la loi, et notamment de l'article 226-1 du Code de procédure pénale concernant l'atteinte à la vie privée. Celui-ci stipule : « Est puni d'un an d'emprisonnement et de 45.000 euros d'amende le fait, au moyen d'un procédé quelconque, volontairement de porter atteinte à l'intimité de la vie privée d'autrui. »
L’occultation médiatique
Les médias - qui devraient être du côté des lanceurs d’alerte - sont, en fait, les premiers à accabler Damien Rieu. « Nous avons décidé de ne pas diffuser cette vidéo », a ainsi tranché Xavier Rolland, rédacteur en chef de France 3 Rhône-Alpes, prétextant de bien vagues « raisons déontologiques ». « Pour nous, ces images n'apportent rien d'utile pour comprendre les faits et leurs causes. » Circulez, y a rien à voir.
On a pourtant connu la presse moins précautionneuse avec d’autres images d’agressions. Si la vidéo du métro de Lyon doit être cachée « par respect pour les victimes », pourquoi celle de George Floyd a-t-elle été relayée par ces mêmes médias si respectueux de l’intégrité ? Le deux poids deux mesures est permanent. Quand le casting n’est pas conforme à leur récit, les autorités médiatiques font tout leur possible pour faire disparaître les images du crime.
Ainsi, lorsqu’en août 2022, une femme de 55 ans fut violée en plein centre-ville de Piacenza, en Italie, par un demandeur d'asile d'origine guinéenne, la presse s’indigna moins du crime en lui-même que de sa médiatisation. « Cet horrible fait divers aurait pu en rester là et faire l’objet de quelques lignes dans la presse. Mais la scène, insoutenable, a été filmée par un témoin et publiée sur les réseaux sociaux », regretta Le Monde, qui aurait manifestement préféré que la scène restât inconnue du grand public. Même désapprobation, l’année suivante, quand surgit, sur Twitter, la vidéo de l’agression brutale d’une grand-mère et de sa petite-fille, à Bordeaux, par un homme d’origine africaine. « Relayer la vidéo sur les réseaux sociaux peut vous coûter très cher », menacèrent, alors, deux journalistes de BFM TV…
Dans toutes ces affaires, ce n’est évidemment pas la violence ou l’indécence éventuelle des images qui posent problème, mais l’existence même des victimes qui y figurent. Trop blanches, peut-être, contredisant la doxa antiraciste ? Elles soulignent, également, l’immense responsabilité de nos élites dans l’ensauvagement actuel de la France et doivent donc être dissimulées.