Il semble que les représentants du Système soient de plus en plus fébriles et laissent libre cours à leurs pulsions les plus haineuses et autoritaires.
C'est tout d'abord l'ineffable Marlène Schiappa, improbable Secrétaire d'État auprès du Premier ministre, chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes, qui désire que les personnes qui ont donné à la cagnotte de soutien de Christophe Dettinger, le boxeur des Gilets jaunes, soient identifiés pour éventuellement être poursuivis pour complicité. Rien que ça...
⚡️MARLÈNE SCHIAPPA / La ministre serait pour l’identification des donateurs de la cagnotte du #boxeur 🥊 Christophe #Dettinger car selon ses propos, il s’agit d’une « forme de complicité » pic.twitter.com/nXp9bvt6mI
Le même jour, le pseudo-philosophe Luc Ferry, éphémère Ministre de l'Éducation nationale sous Raffarin, souhaitait que les policiers fassent usage de leurs armes contre les Gilets jaunes.
Le gilet jaune a l’âme d’un bâtisseur. Tantôt il entasse des parpaings devant un centre de perception, tantôt il les aligne devant la permanence d’un élu En marche ! Toujours enclin à construire, toujours prêt à relancer le bâtiment, il ne ménage pas ses efforts pour apporter sa pierre à l’édifice du macronisme triomphant.
Dernier ouvrage en date : un mur érigé façon Lego® dans la nuit de samedi à dimanche devant le pavillon de la députée LREM-MoDem Patricia Gallerneau, de manière à ce qu’il lui soit impossible de quitter son domicile en voiture. Plutôt qu’admirer la rapidité d’exécution, la notable s’en fut dénoncer ces agissements qui la voyaient contrainte de se faire hélitreuiller pour aller acheter des croissants.
Au terme d’une fine analyse, la députée désignait sur Facebook les brebis galeuses immiscées au sein des gilets jaunes, les parias, gâcheurs de ciment et de grasses matinées : « Je les soutiens dans leurs revendications lorsqu’elles sont justifiées… mais je les supplie de faire le ménage dans leurs rangs et d’éjecter tous les imbéciles, haineux, racistes et homophobes qui s’y cachent et les décrédibilisent fortement. »
À moins que Patricia Gallerneau, mariée et mère de trois enfants, ait prévu d’organiser une soirée « gay cuir » dans sa salle à manger, le lien entre maçonnerie et homophobie relève de l’énigme force douze. Si l’hypothèse « mega fiesta homo » dans le pavillon était confirmée, il va de soi qu’un blocage de l’accès à l’événement par un mur serait l’œuvre d’affreux homophobes. Madame la députée devra confirmer son projet et avertir les voisins des nuisances sonores occasionnées par la musique techno. Ensuite, le racisme… De toute évidence, les danseurs trans d’Emmanuel Macron ont été invités à égayer la teuf (gilet rose exigé). Le manifestant local, raciste et xénophobe, n’a pas supporté cette incursion sur son territoire de personnes originaire du continent africain. La situation est tragique.
Autre explication de cette accusation de racisme et homophobie : « le syndrome Gilles de La Tourette ». Chez le boulanger, au supermarché, à l’Assemblée nationale, l’élu En marche ! ne peut réprimer ces deux mots. Raciste… Homophobe… Comme un hoquet. Un tic nerveux. Puis il reprend le cours normal de la conversation. D’après les spécialistes consultés, il est très rare que le trouble se manifeste également à l’écrit.
Enfin, la pénurie d’arguments pourrait expliquer ce réflexe incontrôlable. Le camion qui transportait les derniers éléments de langage a été vandalisé samedi, sur le pont de la Concorde, et le contenu du chargement jeté à la Seine. Des plongeurs tentent actuellement de récupérer les précieux documents. L’ensemble des députés de la majorité présidentielle s’est massé au bord du fleuve dans l’espoir de récupérer quelques feuillets encore lisibles. Mme Gallerneau de La Tourette devrait les rejoindre en fin d’après-midi.
Un pouvoir asphyxié oscillant entre le sauve-qui-peut et la tentation de l'autoritarisme ; un mouvement des Gilets jaunes de plus en erratique écartelé entre l’expression légitime de la colère française, la saine révolte contre les élites autoproclamées, les justes revendications populaires, la reconstitution en mode son et lumière du navrant épisode « sans culottes » au chant de la Carmagnole, la dérive ochlocratique et le simple mais ravageur effet de provocation attisé par les réseaux sociaux, le tout en attente de récupération (Rassemblement national, France insoumise, une extrême gauche très active, voire, on croit rêver, Bernard Tapie) ; une rupture potentiellement dramatique entre de nombreux Français et les forces de l'ordre ; un grand débat démago/piège à gogos, qui ne débouchera sur rien ; un peuple français perdu, déboussolé et contradictoire dans ses refus comme dans ses attentes ; une immigration installée et de plus en plus antagoniste aux valeurs nationales, véritable poudrière susceptible d'exploser à tout moment mais plus encore dans le climat actuel de débordement des éléments de police et de gendarmerie ; un islamisme radical qui sait que le temps joue pour lui, que toute nouvelle marque de décomposition de l'État lui profite et qui attend le bon moment pour agir ; une économie sous tutelle de la dette (désormais 99 % du PIB) et des marchés, un chômage qui ne décroît pas… L’année qui débute risque de n’être ni tranquille ni empreinte de sagesse.
Faut-il s'en réjouir ? Chacun aura à en juger selon sa propre analyse, les uns se félicitant de toute rupture qui fait bouger les lignes, les autres redoutant un engrenage plus rouge que bleu et blanc.
Le Système est atteint. Nul ne peut le contester et nous ne pouvons que nous en féliciter. La France s'est réveillée brisant la malédiction de l’engourdissement.
Pour autant, rien n'indique en l'état que la situation ainsi créée soit susceptible de déboucher sur l’émergence de conditions favorables au surgissement immédiat d'un élan national allant dans le sens du relèvement du Pays.
Pour que ces conditions soient réunies, il faut bien plus que les rêves de quelques indécrottables irresponsables marginaux rêvant encore, les malheureux, au « coup de force ». Il est nécessaire que s'ajoute au spontanéisme populaire l’existence d'une avant-garde politique déterminée mais agissant dans le cadre des institutions du moment, bien organisée et puissante. Et une incarnation visible et reconnue. Pour le moment le compte n'y est pas. Tout au moins, il n'est pas dans notre camp. Pas encore…
Dans ces conditions, l'actuelle agitation risque soit de profiter aux partis d’opposition établis (RN, FI), ce qui, dans le meilleur des cas ne changerait à peu près rien, dans le pire serait à terme dévastateur, soit de conduire rapidement au chaos. On notera que depuis trois semaines les mobilisations les plus importantes et les plus véhémentes ont lieu dans les villes de forte tradition anarcho-syndicaliste comme Toulouse, Bordeaux, Nantes, Rouen ou, dans une moindre mesure Marseille.
Rien n'est joué pourtant. Le Système, déçu par Macron, va allumer les contre-feux institutionnels et parallèles pour trouver une alternative. Cela prendra un moment. Pas nécessairement beaucoup de temps. Mettons à profit ce délai relatif pour nous organiser, nous renforcer, nous imposer et préparer les échéances cruciales qui vont venir.
Le modèle constant, assumé et revendiqué de Macron, c'est De Gaulle, l'Histoire, la dramaturgie et l'uniforme en moins, la fougue juvénile et la passion des selfies exotiques en plus. Pour le premier, le peuple français se confond avec une foule haineuse. Pour son lointain prédécesseur nos compatriotes étaient des veaux. Rien de nouveau sous triste soleil du régime.
En 1968, profitant de la lassitude des Français devant l’émeute, de leur peur grandissante et de leur inquiétude du manque d’essence à l'approche des vacances, De Gaulle avait su rétablir la situation. Un an plus tard, les Français – et le Système qui avait choisi son successeur — lui signifiaient que le temps du départ était venu et le licenciaient.
Macron pourrait bien ainsi inaugurer le quinquennat de deux ans et des poussières.
Soyons prêts pour ce rendez-vous décisif avec la Nation. Ce moment de vérité approche.
Il est plus que temps de faire savoir au Pays que Carl Lang et le Parti de la France sont prêts à répondre à son espérance.
C'est à ce travail et à la préparation d'un inévitable retour aux urnes rapide, et à cela seulement, que nous devons nous atteler tout au long de ces prochains mois. Tout le reste n'est que perte de temps, chemins de traverse qui ne mènent qu'à l'impasse.
Bonne année malgré tout ! Confiance et ardeur !
Jean-François Touzé - Délégué national du Parti de la France aux Études et argumentaire
La DGSE a diffusé une offre de stage de six mois dont l'objectif est d'étudier de l'intérieur les principaux jeux multijoueur, et notamment de trouver un accès aux échanges entre joueurs.
Les jeux vidéo seraient-ils un terrain de tous les dangers ? La DGSE (Direction générale de la Sécurité extérieure) s'y intéresse en tout cas de très près : le ministère des Armées a transmis à des écoles spécialisées une offre de stage de six mois dont l'objectif est d'étudier de l'intérieur les principaux jeux multijoueurs.
"De plus en plus de personnes utilisent les jeux vidéo connectés (PUBG, Fortnite, Counter Strike, WoW, League of Legends…) afin d’en détourner leur utilisation première. Et pour cause : les moyens de communication mis à disposition dans ces jeux sont utilisés de manière furtive afin d’échanger de l’information spécifique", indique la DGSE pour justifier son intérêt pour ces supports.
Le stagiaire devra notamment "effectuer une cartographie" de ces jeux, en repérant les principales failles informatiques déjà connues, mais aussi "extraire des signatures réseau" dans un ou deux jeux, et trouver des failles informatiques permettant aux renseignements d'avoir accès aux discussions entre les joueurs.
La DGSE est sans doute déjà capable de telles missions, mais souhaite sans doute par ce biais attirer des jeunes avec un fort potentiel : elle avait annoncé son intention d'ouvrir 600 postes en 2019, selon Les Echos.
Encore une fois, l'objectif non-avoué est évidemment de fliquer et de surveiller les Français dans les moindres gestes de leur vie quotidienne...
Le mépris des classes moyennes et la morgue du Président sont à l’origine du mouvement des gilets jaunes, mais le locataire de l’Élysée n’a rien appris et continue dans la même veine : pressurer les soi-disant « nantis » qui gagnent plus de 3.600 euros par mois.
Le gouvernement avait promis, à la mi-2018, de supprimer la taxe d’habitation pour tous en 2021. Cette générosité générerait un trou de 23,8 milliards dans le budget car, en principe, cette taxe aurait dû être compensée, à l’euro près, par l’État, les collectivités locales ne pouvant se passer de cette manne. Or, vu la façon désastreuse dont nos comptes sont tenus, cet effort apparaît comme insupportable pour nos finances exsangues. Le gouvernement a, un moment, agité l’idée d’augmenter la CSG ou la TVA, des impôts intéressants pour des « serial taxeurs », car ils s’appliquent à tous, pauvres comme riches, et, de ce fait, rapportent beaucoup. Faire passer de 20 à 21,5 % le taux de la TVA aurait suffi à compenser le déficit. Mais vu la fronde des gilets jaunes, le pouvoir n’a sans doute pas eu le courage d’affronter la colère populaire qui n’aurait pas manqué d’éclater.
Il se rabat donc sans honte vers une autre solution : revenir sur l’exonération totale et obliger les 20 % des plus « aisés » à payer la taxe d’habitation. Le gain attendu sera de huit milliards, presque autant que ce qui vient d’être concédé en décembre par M. Macron. Seront donc spoliés, par exemple, les couples sans enfant qui touchent ensemble 4.150 euros par mois, soit 2.075 euros chacun. Est-on riche si on perçoit un peu plus que le salaire moyen ? Bien sûr que non, on continue à faire partie des classes modestes ! Mais le pouvoir n’en a cure. Et, comble de l’hypocrisie, il prétend s’appuyer derrière une demande des gilets jaunes, alors que jamais cette question n’a été mise en avant par le mouvement.
Ce maintien va faire très mal. L’État ne va compenser qu’en partie l’abandon de la taxe d’habitation. Tous les prétextes seront bons pour ne donner que la moitié ou les deux tiers des sommes promises, et ces fonds ne seront concédés qu’en culpabilisant les collectivités locales, décrites par le pouvoir comme dépensières alors qu’au sommet de l’État, on gaspille les deniers publics. Il manquera de six à dix milliards par an aux communes et elles les trouveront en augmentant l’impôt foncier et la taxe d’habitation pour ceux qui la payent encore : une catastrophe pour les classes moyennes dites supérieures.
Seul espoir : du côté du Conseil constitutionnel qui avait montré les dents, il y a quelques mois, au sujet de cette suppression de la taxe d’habitation pour tous… sauf pour certains. Le principe d’égalité devant l’impôt avait été rappelé. Le gouvernement avait, alors, annoncé la suppression totale avant d’envisager, aujourd’hui, de revenir en arrière. L’entreprise de bricolage fonctionne à plein.
Alors que la cagnotte en faveur de Christophe Dettinger, ancien boxeur pro qui a repoussé à coups de poings des gendarmes casqués et armés samedi à Paris, atteint désormais plus de 100.000 €, certains policiers enragent et le font savoir par l'intermédiaire du Syndicat des Cadres de la Sécurité Intérieure - Officiers et Commissaires de Police - CFDT.
— Officiers et Commissaires de police (@PoliceSCSI) 7 janvier 2019
Ces vautours veulent donc voler l'argent récolté en soutien à ce Gilet jaune qui a refusé de se laisser gazer et matraquer par la police politique d'Emmanuel Macron. Le montant inespéré de cette cagnotte démontre la popularité du mouvement des Gilets jaunes dans l'opinion publique.
Pour intoxiquer le peuple avec une mascarade contrôlée par lui de A à Z, le gouvernement va organiser un pseudo « débat » visant à noyer la révolte populaire contre le racket d’État. Cette fiction sera encadrée par l’apparatchik du système, Chantal Jouanno, pour la modique somme de 14.700 euros par mois.
Chantal Jouanno, l’organisatrice du grand débat censé répondre à la crise politique, touchera 14.700 euros brut par mois en 2019. Une indemnité mensuelle pas très « gilet jaune », et surtout très importante comparée aux effectifs de la commission nationale du débat public, qu’elle préside.
Pour organiser le « grand débat national » voulu par Emmanuel Macron, entre autres missions, l’ex-sénatrice et ministre Chantal Jouanno va toucher en 2019 quelques… 14.709 euros brut par mois. Aucun tripatouillage particulier dans cette rémunération : il s’agit du salaire de la présidente de la Commission nationale du débat public (CNDP) prévu par l’annexe à la loi de finances 2019, repéré dans un premier temps par la Lettre A. On notera que cette rémunération est en hausse de 4.093 euros par rapport à 2018, soit 341 euros par mois.
Sous le régime macroniste, plus les choses « changent », plus c’est pareil.
Christophe Dettinger, l'ancien boxeur accusé d'avoir frappé des gendarmes lors de l'acte VIII des « gilets jaunes », s'est présenté de lui-même à la Sûreté territoriale, selon les informations de France 2. Christophe Castaner a annoncé qu'il avait été placé en garde à vue et qu'il est actuellement entendu. Selon la chaîne, son domicile a également été perquisitionné.
La scène avait rapidement enflammé les réseaux sociaux. Alors que forces de l’ordre et « gilets jaunes » s’affrontent sur la passerelle Leopold-Sédar-Senghor, qui traverse la Seine et relie le jardin des Tuileries au musée d’Orsay, il a repoussé à mains nues des gendarmes mobiles pourtant munis de boucliers, de matraques et de casques.
Avant de se rendre aux autorités, le boxeur a publié une vidéo expliquant son geste.
Un manifestant, visage nu et poings nus, s’attaque à un groupe de CRS. Il les fait reculer et frappe un homme protégé par son bouclier, un casque et sa visière.
Il n’y a pas de blessure, sauf peut-être d’amour-propre.
De grâce, gardons notre sang-froid !
Thomas Joly, Secrétaire général du Parti de la France, se félicite que le peuple français, par l'intermédiaire de la révolte des Gilets jaunes, prouve qu'il n'est pas constitué que d’efféminés fragiles comme on en croise dans les grandes villes.
Grâce aux #GiletsJaunes, les Gaulois démontrent qu'ils n'ont rien perdu de leur virilité. Alors que les allogènes attaquent toujours à 10 contre 1, le Français de souche n'écoute que son courage
Après des milliers de blessés dont des dizaines grièvement, le gouvernement français veut encore accroître la répression contre la population révoltée contre le racket d’état.
Au programme : constitution de liste d’opposants, arrestations de masse, répression toujours plus violente.
Après l’acte VIII des « gilets jaunes », entaché par un déferlement de violences et l’intrusion au tire-palettes dans la cour du porte-parolat du gouvernement, rue de Grenelle à Paris, l’exécutif bombe le torse et promet une contre-offensive. Matignon planche sur « une réponse d’une grande fermeté et sans complaisance par rapport à ce qui s’est passé », selon un conseiller.
Dimanche, le premier ministre, Édouard Philippe, a réuni son ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, et son secrétaire d’État, Laurent Nuñez, pour en définir les contours. « Le gouvernement avait durci le ton sans vraiment durcir son action », estime un ministre. Lequel croit savoir qu’il y « aura désormais des mesures plus fortes comme l’établissement de listes de casseurs, des arrestations plus systématiques, des consignes de plus grande fermeté aux forces de l’ordre ».
La qualification de « casseurs » sera déterminée arbitrairement par le gouvernement qui pourra ainsi prendre des mesures administratives contre les opposants qu’il sélectionnera.
Déjà évoqué récemment, le ministre de l’Intérieur français Christophe Castaner entend faire des listes de citoyens qui seront interdits de manifester, une liberté fondamentale reconnue internationalement (lire ici).
Benjamin Griveaux continue à jeter de l’huile sur le feu à travers ses tweets. L’un de ses derniers, en date de samedi, rappelle d’ailleurs quelle attention il porte à Éric Drouet : « Tout mon soutien aux équipes de @lestrepublicain ! En même temps, rien d’étonnant quand on sait que #EricDrouet considère @RTenfrancais comme le seul media libre en France… » Un tweet envoyé après que des gilets jaunes ont tenté, samedi, de bloquer le siège social du journal L’Est républicain près de Nancy. Éric Drouet était présent sur place ?
Ce même samedi, j’ai participé à la manifestation déclarée de l’hôtel de ville qui devait nous conduire, via les quais de la rive gauche, à l’Assemblée nationale. Dès le départ, alors que nous étions coincés dans une petite rue, un barrage de gendarmes nous balance une grenade qui éclate les oreilles, suivie de gaz lacrymogène. De quoi commencer à énerver la foule. Le temps d’avaler un croque-monsieur pendant que le cortège était finalement autorisé à traverser la Seine, me revoilà en queue de cortège. Tout semble être parfait. Une manif normale. « Macron démission » ou le chant de « Ciao bravo bravo », revisité par des paroles très politiques, retentissent. Rien à signaler. La foule est là, en gilet jaune ou pas. Jeunes et vieux. C’est une manif autorisée. Ce que niera, plus tard, un CRS barrant l’un des ponts donnant sur le Louvre et qu’il est impossible de franchir.
Les gilets jaunes, jusque-là fort pacifiques, vont se retrouver boulevard Saint-Germain, puis derrière l’Assemblée nationale gardée comme le trésor de la couronne, puis dans une nasse. Dès lors, on ne peut pas s’empêcher de penser au laxisme dès lors qu’il s’agit de vider les cités de leurs trafics ou le marché aux voleurs de Barbès. Je n’ai pas assisté, plus tard, au saccage du boulevard Saint-Germain qui s’est déroulé malgré d’impressionnantes forces de police, comme si les casseurs avaient toute liberté pour ce faire. En revanche, j’ai vu des touristes ahuris devant un tel déploiement de fourgons de police tout autour du Grand Palais jusqu’à la Concorde. Le tout dans un déchaînement de sirènes assourdissantes destiné, sans doute, à impressionner les passants.
Car c’est bien le problème auquel doit faire face Christophe Castaner et son patron. Celui de mater cette rébellion, qui, au bout de huit semaines, résiste, malgré toute la propagande diffusée depuis Noël. Nombre des ronds-points qui auraient dû être évacués, de force ou non, ne l’ont pas été. Et les manifestations à travers la France ont montré la puissante vague jaune. Loin, encore une fois très loin des chiffres officiels relayés avec complaisance par les chaînes d’info en continu. 25.000 samedi soir. 50.000, lit-on, ce dimanche matin… Alors qu’ils étaient probablement dix mille à travers Paris, plusieurs milliers à Toulouse, 4.500 à Bordeaux, selon la préfecture (pourquoi pas 4.521 ?), 4.000 à Rouen, 2.500 à Laon, plusieurs grosses centaines au Puy-en-Velay, où les paysans se sont joints aux gilets jaunes avec leurs tracteurs, etc.
En bref, ça sent quand même un peu la fin de règne. Cet acharnement à coups de grenades et de gaz lacrymo n’est dû qu’aux ordres venus de très haut. Pour décrédibiliser le mouvement, il faut exciter la foule. J’ai assisté à ce jeu malsain.
Et pour exciter la foule, les mots prononcés par Macron et Griveaux ont sans doute été décisifs pour marquer cette huitième saison du feuilleton gilets jaunes. Alors quand ce dernier proclame, après l’irruption d’un engin dans la cour de son ministère, que « ce n’est pas moi qui ait été attaqué, c’est la République », on peut lui rétorquer que ses coups de menton de ces derniers jours ne sont peut-être pas pour rien dans ce coup de boutoir contre la porte d’un ministère.
Annoncées vendredi avec tambours et trompettes, les dispositions prises par les gouvernements français et britanniques visant à « stopper les traversées illégales de la Manche par des clandestins » s'inscrivent dans la grande tradition collaborationniste de la gestion européenne de l’immigration, faite de renoncement et d'acceptation passive de la colonisation.
Loin de revenir sur les fameux accords du Touquet signés par Nicolas Sarkozy, ministre de l’Intérieur de Jacques Chirac en 2003, accords qui revenaient à confier à la France le soin de jouer les gardes frontières en région calaisienne, les mesures annoncées viennent en renforcer les grandes lignes avec tout au plus un concours à peine plus actif des forces de sécurité maritimes du Royaume encore uni. Castaner, de fait, à tout simplement cédé à son homologue britannique qui, légitimement irrité de ce que 504 clandestins avaient réussi ces derniers mois à gagner les rives anglaises, réclamait à cor et à cri une politique plus ferme de la France qui devra donc tout faire pour conserver ses populations allogènes sur son territoire si accueillant,
D’avantage de patrouilles sur les côtes comme le prévoit le protocole signé, plus de présence de bâtiments anglais, contrôle « 24h sur 24 » des espaces maritimes, lutte prétendument accrue contre les filières de passeurs… Rien de tout cela ne changera évidemment quoi que ce soit à la réalité d'une situation invasive des deux côtés du Channel ni surtout à celle, chaque mois plus dégradée, que connaissent les Calaisiens et que subissent tout au long des côtes de la Manche nos compatriotes sur un sol français abandonné aux tribus de jungles dix fois démantelées et dix fois reconstituées, un sol français en voie d’envahissement.
Pour le Parti de la France, il ne s'agit pas d'empêcher les migrants de franchir la Manche mais de leur interdire définitivement et par tous les moyens de traverser la Méditerranée.
Ou alors, en sens inverse…
Jean-François Touzé - Délégué national du Parti de la France aux Études et argumentaire
Carl Lang, Président du Parti de la France, répond à Yves Cochet et aux écologistes tarés qui veulent que les Français cessent d'avoir des enfants pour mieux accueillir les migrants.
L'écologiste et ancien ministre de l'environnement Yves Cochet déclare que les Français doivent limiter leurs naissances pour laisser la place aux migrants. Il faut d'urgence que les verts écolos rendent service à la planète, montrent l'exemple et arrêtent de se reproduire...
C’était en septembre dernier, soit une éternité à l’échelle du temps médiatique. On nous expliquait alors, courbes et graphiques à l’appui, que « par convictions écologiques, des hommes et des femmes du monde entier ont choisi de renoncer à avoir des enfants pour sauver la planète ».
« Faire moins d’enfants, le geste écolo ultime ! » était alors l’injonction très progressiste des GINK (pour Green Inclinations, No Kids) dont la représentante nous assenait sa morale : « La maternité devrait être plus réfléchie. Il s’agit d’un choix qui va au-delà d’un besoin personnel égoïste, mais qui doit aussi prendre en compte l’intérêt de tous. » Une évidence, disais-je alors, car les enfants sont comme les vaches : ils dégazent abondamment, font leur rototo sans retenue et salissent des couches en quantité. Pouaaah, les sales bêtes !
Mais ça, comme dit la pub, c’était avant. Avant que nos vedettes ne prennent les choses en main. Attention, ne voyez là aucune allusion salace. Il n’est pas (encore) question de faire la police des braguettes au nom de l’écologie. Simplement de nous priver de viande et de poisson le lundi.
Lundi, ce sera donc raviolis. Mais ravioli ricotta-épinards ou champignons, pas bœuf. Ainsi en ont décidé des « personnalités » qui, dans une tribune publiée mercredi soir dans Le Monde, affirment qu’« il existe aujourd’hui des raisons impératives de diminuer collectivement notre consommation de chair animale en France ». Bien sûr, toutes ces belles personnes le reconnaissent : « Bien que ces évolutions de pratiques individuelles ne soient pas suffisantes pour produire tout le changement nécessaire (qui relève, naturellement, d’un niveau plus global), nous pensons qu’elles y contribuent. »
Ils sont 500 à avoir signé la pétition pour un « lundi vert », ou « viande free », comme ils disent, assurant : « Nous nous engageons à titre personnel à remplacer la viande et le poisson chaque lundi (ou à aller plus loin dans ce sens). »
Et là, je me marre : qui va vérifier dans l’assiette d’Adjani, de Juliette Binoche ou de Boris Cyrulnik s’il ne traîne pas un bout de steak ou quelques arêtes de poisson ?
Tout cela n’est, une fois de plus, qu’une gigantesque fumisterie. Une colossale escroquerie intellectuelle. Une bouffonnerie de VIP en mal de gilet jaune.
En passant, mesure-t-on l’énormité de la chose qui consiste à se faire donner des leçons de “nature” par des femmes dont certaines sont plastifiées comme des ballons, les cheveux teints et reteints, bouffies au Botox, le front paralysé et les lèvres gonflées comme des pneus ? C’est à peu près aussi crédible qu’un serment de Cahuzac ou un cours magistral sur l’honnêteté par Balkany. Et, comme le souligne, auprès de l’AFP, Christiane Lambert, l’actuelle présidente de la FNSEA, on peut s’étonner de « voir des artistes, hommes ou femmes célèbres, donner des leçons entre trois allers-retours entre Paris et New York ».
Plus sérieusement : va-t-on, enfin, nous foutre la paix ? Il y en a marre, de toutes ces injonctions liberticides, de ce terrorisme à prétention sanitaire qui, insidieusement, nous prive chaque jour un peu plus des petits plaisirs quotidiens : plus de tabac, plus d’alcool, plus de vitesse, plus de viande, plus de poisson… Sans parler des grands plaisirs et des bonheurs élémentaires de l’existence : faire et avoir des enfants !
Le départ d’Alain Juppé de LR était attendu. Après sa défaite à la primaire face à Fillon en 2016, après l’élection de Wauquiez et la nomination de son poulain Édouard Philippe à Matignon, la messe avait été dite et redite : ce qu’il reste de LR se situe nettement à droite et Alain Juppé au centre.
Du reste, ce départ correspond au calcul d’Emmanuel Macron qui, dans la recomposition politique qu’il souhaite pour les européennes, voulait attirer cette ultime frange de leaders de droite europhiles. C’était le plan arrêté lors du déjeuner du 24 octobre lors duquel Emmanuel Macron avait reçu Alain Juppé en tête-à-tête à l’Élysée.
Mais voilà, tous ces châteaux en Espagne – ou en Aquitaine, où le Président devait d’ailleurs faire un déplacement officiel en ce mois de janvier pour concrétiser cette entente -, c’était avant. Avant que le Président ne trébuche et que la cruche se casse. Les cailloux coupables sont connus : Benalla, qui n’arrive pas à quitter la chaussure du Président, mais surtout les gilets jaunes, qui ne veulent pas libérer le chemin de notre Perrette présidentielle.
Avec un Président affaibli et dont l’impopularité record frise la détestation au point que ses déplacements en province sont limités, le scénario d’une liste soutenue par les deux têtes d’affiche Macron et Juppé n’est plus tout à fait le même. Surtout sur une ligne opposant les progressistes aux populistes. Le succès est loin d’être garanti. Les sondages le disent.
Mais alors, pourquoi Alain Juppé déroule-t-il le scénario comme si de rien n’était ? N’aurait-il pas vu l’état du pays et du Président ? Il y a peu de chances, puisque l’un des points les plus chauds des gilets jaunes en province, samedi après samedi, se situe précisément à Bordeaux, sur la place Pey-Berland, sous ses fenêtres.
Dans cette situation de crise grave d’où personne ne sait vraiment comment sortir, et où la personne du Président est devenue un point de crispation, une démission d’Emmanuel Macron dans les mois qui viennent, selon la tournure des événements, n’est pas à exclure. Le pays déboussolé chercherait une solution pour faire oublier les erreurs de ce trop jeune Président dont l’arrogance aura mis le feu.
Après la fable du « nouveau monde » agité de Macron – qui n’était qu’un remake de l’ancien –, l’ancien reprendra ses droits, mais avec des anciens. Alain Juppé sera tout désigné. S’il quitte aujourd’hui LR, ce n’est peut-être pas seulement pour rejoindre Macron, mais pour le remplacer. Et les compliments qu’il a faits au Président pour ses vœux seront un atout. Il serait, effectivement, le mieux placé pour le convaincre poliment, le moment venu, de quitter l’Élysée. Et, ainsi, obtenir le soutien de son parti pour le remplacer, sur une ligne d’apaisement et d’union nationale qu’Emmanuel Macron ne peut plus incarner.
Un autre signe du retour des grands anciens ou des vieux sages, et de leur inquiétude quant à la tournure que prend la situation ? L’interview publiée, il y a trois jours, par Le Monde d’Hubert Védrine, ancien ministre des Affaires étrangères sous Jospin et Chirac, ancien secrétaire général de l’Élysée sous Mitterrand. Même âge que Juppé. Même profil. Une interview où, à côté de satisfecit obligés au nouveau Président, il dénonce la ligne qu’il a choisie pour les européennes (et qui est, aussi, celle qu’il adopte contre les gilets jaunes) :
« Il n’y aura pas, aux prochaines élections européennes de mai 2019, un affrontement binaire entre populistes et progressistes, c’est plus compliqué et, de toute façon, il faut voir au-delà de cette échéance. La demande des peuples européens d’un meilleur contrôle des flux migratoires, qui n’est pas la fermeture, doit être entendue. Aucun peuple européen n’est favorable à l’immigration massive, et on ne fera pas disparaître le sujet en les accusant de xénophobie. »
« Voir au-delà de cette échéance » et du quinquennat plombé d’Emmanuel Macron : c’est ce que font un Juppé et un Védrine. Ça tombe bien, les Français aussi.