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Le blog politique de Thomas JOLY

Entretien à Génération FA8

, 09:22am

GENERATION FA8 : Bonjour. Tout d'abord serait-il possible que vous vous présentiez à nos lecteurs ne vous connaissant pas encore ? De même pourriez-vous nous décrire rapidement votre parcours politique ?


Fonctionnaire de l'éducation nationale, je suis né à Amiens le 4 mars 1976. Je suis marié, père de jumelles d'un an et bientôt de nouveau papa d'un petit garçon. Après un bac littéraire, mes études aboutissent à une maîtrise de science politique et une maîtrise d'administration publique.

Fervent lecteur de la presse nationale depuis mon adolescence, j'adhère au Front National en 1996, déjà plus que convaincu par le programme du FN et grand admirateur de Jean-Marie Le Pen. Je milite aussitôt au sein de la fédération de la Somme et devient rapidement secrétaire départemental FNJ. En parallèle, je monte des listes nationalistes (Recours Etudiant Picard) lors des élections étudiantes à l'Université d'Amiens, ce qui ne manque pas de provoquer un tollé de la part des gauchistes et de la presse locale que j'ai d'ailleurs fait condamner pour "injure publique". En 1998, je reste fidèle à Jean-Marie Le Pen face aux scissionnistes mégrétistes. En 2001, je rejoins le département voisin de l'Oise dans le cadre d'une mutation professionnelle. Je milite alors avec Michel Guiniot qui sera et est encore un véritable mentor en politique pour moi, tout en étant aussi un ami proche.

Je suis candidat à différentes élections cantonales à partir de 1998, aux législatives de 2002 et 2007 à Beauvais, aux régionales de 2004 où j'obtiens un mandat, et dernièrement à l'élection municipale de Beauvais où je monte une liste mais ne parviens malheureusement pas à me maintenir au second tour et à obtenir d'élu.

Elu au comité central lors du dernier congrès, secrétaire départemental adjoint du FN 60, secrétaire départemental et régional FNJ, j'ai plus particulièrement en charge la ville de Beauvais et la région du Beauvaisis.

Je suis également rédacteur sur le site d'information tenu par Jacques Vassieux : Nations Presse Info.


GENERATION FA8 : Seriez-vous prêt à participer à un « Grenelle du nationalisme » ? Ce dernier pourrait regrouper toutes les organisations nationales, nationalistes et patriotes afin de refonder le combat nationaliste du 21ème siècle, car à notre sens, tout est à reconstruire au vu de la décomposition du milieu national. Cette idée vous paraît-elle judicieuse ou totalement inutile ?


Je serai bien sûr ravi que se déroule un « Grenelle du nationalisme » même si l'appellation ne m'enchante guère vu à quoi les précédents "Grenelles" ont pu aboutir ! Pour qu'un tel événement soit pertinent, il faudrait bien sûr que chacun s'y rende dans un souci d'unité et non pour se toiser les uns les autres en compromettant un rapprochement entre nationalistes à cause d'égos surdimensionnés.

Le Front National a toujours eu pour vocation d'être un mouvement de rassemblement de la droite nationale, c'est la volonté de Jean-Marie Le Pen dès sa création et il est parvenu à fédérer électoralement les composantes parfois très diverses du courant nationaliste.

Ces dernières années, on assiste à une explosion de nouveaux groupuscules aussi confidentiels les uns que les autres et dont, parfois, les seules motivations semblent être l'antilepénisme obsessionnel et la rancœur vis-à-vis du FN de la part de chéfaillons aigris. C'est à mon sens tout à fait déplorable.

Néanmoins, il n'est pas incompatible d'être membre d'un groupement politique plus spécifique ou catégoriel tout en étant au Front National, qui est avant tout une structure destinée à représenter les patriotes lors des différentes échéances électorales. A titre d'exemple, le Renouveau Français est un mouvement très structuré, à l'idéologie claire et solide, susceptible de dispenser à ses membres une excellente formation militante et doctrinale.

Je crois qu'un « Grenelle du nationalisme » ne peut aboutir à du concret que si un leader émerge et fédère, de par son charisme et sa légitimité, les différentes mouvances du nationalisme, comme a pu le faire Jean-Marie Le Pen. Tout comme la France, la droite nationale a besoin d'un chef incontestable à la tête d'une organisation où règne un minimum de discipline et où l'humilité, l'honneur et la fidélité doivent prévaloir.


GENERATION FA8 : Dans la succession à la tête du Front National, les candidatures se déclarent petit à petit. Considérez-vous cela comme une bonne chose pour votre mouvement ? Quel est ou serait votre favori ?


Jean-Marie Le Pen a dernièrement fait savoir qu'il ne se représenterait pas à la tête du Front National lors du prochain Congrès du mouvement. Jusqu'en 2010 au moins, il reste le Président du Front National et il me semble plus judicieux de jeter ses forces dans les combats électoraux à venir plutôt que de passer son temps à intriguer pour la suite. D'ailleurs, à ce propos, c'est assez hallucinant de voir tous ces gens obsédés par la succession de Jean-Marie Le Pen alors qu'ils ne sont pas ou plus membres du Front National.

Je souhaite que les adhérents puissent se déterminer de manière sereine lors du prochain Congrès, qu'il y ait bien sûr plusieurs candidats (sinon le vote aurait bien peu de légitimité) et qu'il n'y ait pas d'épuration des cadres, en raison de leur préférence, en amont et en aval du Congrès, afin de favoriser l'un des candidats ou d'éliminer ceux qui n'auraient pas soutenu le vainqueur.

Je me déterminerai en temps et en heure lorsque tous les candidats seront connus. Jean-Marie Le Pen incarne le Front National depuis sa création grâce à des qualités exceptionnelles. Après lui, ce sera de toute façon autre chose. Je choisirai mon candidat en fonction de son expérience, de l'exemplarité de son engagement politique, de son intégrité, de sa fidélité, de son attachement aux valeurs traditionnelles de la droite nationale, de sa culture politique et de son courage politique. Ce sont, selon moi, des qualités indispensables pour succéder à un homme tel que Jean-Marie Le Pen.


GENERATION FA8 : Le Front National a subi des gros revers lors des dernières élections. Pourriez-vous nous expliquer le désaveu qui existe entre les électeurs et votre formation politique ? Une remontée du Front National est-elle possible ? Si oui, sur quels axes s'appuiera-t-elle ?


Depuis l'élection présidentielle de 2007, les résultats électoraux sont effectivement décevants. Je crois que Jean-Marie Le Pen a assez bien analysé le résultat de l'élection présidentielle en constatant que les Français ne voulaient pas entendre la vérité sur la réalité de la situation de notre pays. Ils ont préféré voter pour un bonimenteur qui leur promettait la lune sans effort en contrepartie plutôt que pour celui qui, lucide et honnête, décrivait sans complaisance l'état dramatique dans lequel se trouve notre pays et prescrivait un traitement lourd mais salutaire à base de réformes radicales.

En outre, on assiste à une certaine résignation de nos compatriotes qui ne croient plus au changement politique. Conditionné dans un individualisme consumériste et ultra-matérialiste, le Français moyen n'a plus aucune conscience de l'intérêt général ; il se cantonne à vouloir s'assurer un bien-être immédiat tout en refusant de concevoir que les maux dont il est victime et se plaint (insécurité sociale, environnementale et physique, immigration-invasion, paupérisation, fiscalisme délirant, etc) sont directement imputables à ceux qu'il élit depuis plus de 30 ans. C'est là toute la perversité de notre démocratie qui donne une illusion d'autodétermination à des individus manipulés, culpabilisés et dévirilisés.

Le Front National a évidemment toujours sa place sur la scène politique française. Il doit de nouveau susciter ce formidable espoir populaire comme dans les années 90 et en 2002. Le Front National doit incarner l'alternative nationale face aux politiciens véreux du Système aux ordres des lobbies de l'anti-France, complices du mondialisme destructeur des Nations et de l'immigration-invasion qui a pour but de transformer ethniquement les populations afin de faire de l'Europe un espace commercial métissé où les individus seront des consommateurs sans racines et sans patrie. C'est le programme cynique d'un Jacques Attali qui ne cache d'ailleurs pas les intentions du Nouvel Ordre Mondial.

Pour retrouver sa place centrale sur l'échiquier politique français, le Front National se doit de rester hors-Système et de ne faire aucune concession idéologique quitte à ne pas paraître fréquentable aux yeux des promoteurs de la pensée unique. Il faut aussi prendre en compte un facteur important : la substitution de notre population par des masses d'allogènes qui deviennent français et électeurs grâce aux naturalisations massives et au droit du sol. D'où l'urgence de notre combat, avant qu'il ne soit trop tard.

Je pense que le triptyque "Immigration-zéro, Tolérance-zéro, Préférence nationale totale" énoncé comme les points fondamentaux du programme du Front National par Jean-Marie Le Pen lors du conseil national 31 mai 2008 est le socle idéologique sur lequel doit s'appuyer la reconquête électorale.


Génération FA8 : Le mois dernier, monsieur SIMONNOT conseiller municipal Front National de Taverny, nous disait dans son entretien : Pour gagner, le Front National doit continuer à dire la Vérité aux Français, « à temps et à contre temps » comme disait St Paul, sans jamais ne rien concéder. Justement, le Front National n'a-t-il pas trop concédé ces dernières années et plus particulièrement lors de la campagne présidentielle de 2007 ?
 
Je rejoins tout à fait le camarade Simonnot dans son analyse. Il est tout à fait illusoire de croire qu'en tentant de paraître respectable aux yeux d'individus qui ne voteront jamais pour nous, en refusant de dire la vérité (dans TOUS les domaines), en s'autocensurant et en acceptant docilement les règles du politiquement correct à la recherche hasardeuse d'une dédiabolisation hypothétique, la droite nationale retrouverait sa splendeur électorale d'antan. Jean-Marie Le Pen a bâti son action politique et obtenu ses succès électoraux en répétant inlassablement la vérité aux Français, en disant tout haut ce que tout le monde pense tout bas. S'écarter de cette ligne de conduite serait hautement contre-productif.

Je crois qu'il n'y a rien à attendre des immigrés extra-européens, des Français de papier et d'un chimérique "Pacte Républicain" avec des populations de culture, de religion, d'origine géographique et de race différentes. La démonstration de haine anti-française lors du match de foot France-Tunisie en est la preuve flagrante. En plus d'une incapacité à s'assimiler (sauf cas marginaux), nombre d'allogènes vouent une haine inquiétante au pays d'accueil et aux Français de souche. Je n'ose imaginer ce qui pourrait se passer s'ils deviennent un jour majoritaire sur notre territoire...

Pour ce qui est de la campagne présidentielle de 2007, comme dit le dicton : "la critique est aisée mais l'art est difficile". C'est assez pénible tous ces donneurs de leçon qui expliquent, après coup, d'un ton docte et savant, ce qu'il aurait fallu faire et ne pas faire. Je doute que beaucoup d'électeurs, qui n'ont pas voter Le Pen, aient eu comme motivation le discours de Valmy, la beurette en string et la visite sur la dalle d'Argenteuil. La démarche de Jean-Marie Le Pen n'était guère différente de celle des élections présidentielles précédentes, c'est son traitement médiatique qui l'a été. L'OPA de Sarkozy sur l'électorat frontiste, appuyée par le rouleau compresseur médiatique, a fonctionné sur des Français à la crédulité déconcertante et qui se sont jetés avec délice dans un cocufiage tellement prévisible. Il faut désormais reconquérir les déçus du pantin de l'Elysée en reprenant les thèmes habituels de campagne et en présentant nos solutions, que les Français connaissent et approuvent d'ailleurs tout en continuant, de manière lâche et incompréhensible, de voter pour les responsables du marasme économique, social et ethnique qui frappe notre Nation. Enfin, le score de Jean-Marie Le Pen du 22 avril 2007 est loin d'être catastrophique. Nombre de candidats auraient été ravis de franchir la barre des 10% des suffrages exprimés et de réunir plus de 4 millions d'électeurs.

GENERATION FA8 : Nous vous avons vu à la 18ème Marche pour la Vie organisée par Renaissance Catholique. Tout d'abord qu'avez-vous pensé de cette marche ? Ensuite pourquoi selon vous les milieux catholiques ne se mobilisent-ils pas plus ? Enfin pourquoi les responsables de l'Eglise sont-ils absents lors de ces événements ?

J'ai en effet participé, comme chaque fois que je le peux, à la Marche pour la Vie qui est un témoignage public de ce génocide que représente l'avortement en France. Chaque année, ce sont 220 000 enfants qui sont tués dans le ventre de leur mère, soit 1 sur 4. Un sondage du Parisien a révélé, il y a quelques temps, qu'une femme sur deux a avorté au moins une fois dans sa vie. La banalisation, l'encouragement et la promotion de l'avortement sont une aberration tellement révélatrice de notre société décadente où il est normal d'assassiner les enfants dans le ventre de leur mère par confort, de bientôt légaliser l'euthanasie pour se débarrasser de nos encombrants aînés, mais où il est inconcevable, au nom de la religion droit-de-l'hommiste, d'éliminer par la peine capitale les éléments nuisibles comme les pédophiles tueurs d'enfants, les trafiquants de drogue, les meurtriers crapuleux ou bien encore les terroristes.
 
L'absence de responsables de l'Eglise à cette marche est symptomatique de la soumission zélée de l'épiscopat français à l'idéologie dominante anti-catholique. Gangrenés par la franc-maçonnerie, les évêques et de nombreux prêtres français sont plus soucieux de s'adonner à de grotesques cérémonies oecuméniques, de s'aplatir devant les religions musulmane et judaïque, de se repentir injustement de manière masochiste, de préférer le clandestin non-chrétien aux ouailles de leur paroisse, de substituer la nouvelle religion des droits de l'homme à l'évangile, d'être prêts à tous les renoncements pour plaire à la pensée unique et aux ennemis de la chrétienté, plutôt que de participer à une marche de prière dénonçant la culture de mort.

Seuls les catholiques traditionnels semblent en mesure de représenter la foi catholique en France. En outre, j'ai une grande admiration pour le pape Benoît XVI qui ne semble pas vouloir se plier aux exigences idéologiques des tenants du Nouvel Ordre Mondial.

GENERATION FA8 : Martial BILD était présent pourtant ni Jean-Marie LEPEN, ni Marine LEPEN, ni Bruno GOLLNISCH n'étaient présents alors qu'ils sont les principaux représentants nationaux de votre mouvement. Ces absences ne sont-elles pas regrettables ?

Ce sont plutôt eux qu'il faudrait interroger. De par leurs fonctions, leur emploi du temps est toujours très chargé et ils ne peuvent être partout. Ce n'est pas parce qu'ils étaient absents lors de cette marche qu'ils ne soutiennent pas le combat pour le droit à la vie.

Je rappelle que, parallèlement à d'autres mesures de valorisation et de protection de la famille, Jean-Marie Le Pen, en 2007, s'engageait à demander aux Français, par voie référendaire, de promouvoir une Nation moderne soucieuse du respect de la dignité humaine par l'inscription dans les textes, qui fondent son existence et son développement, du caractère sacré de la vie et l'affirmation du droit de la personne à être protégée par la loi de sa conception à sa mort naturelle.

GENERATION FA8 : La religion catholique a-t-elle une importance dans votre combat politique ? Plus généralement qu'évoque pour vous cette religion ?

Conscient et respectueux des fondements chrétiens et catholiques de notre civilisation, je revendique ma culture chrétienne tout en étant non-croyant. Je considère que la France est la fille aînée de l'Eglise et qu'elle n'est pas ni ne doit être multiconfessionnelle. Il appartient ensuite à chacun de tracer son chemin spirituel.

GENERATION FA8 : L'avenir de la mouvance nationale ne doit-il pas se reconstruire autour d'un projet neuf avec des nouvelles personnes pour le conduire, les anciens laissant leurs premières places pour transmettre leurs expériences aux plus jeunes ?

Il n'existe pas, pour moi, de clivage jeunes/anciens. Le fait d'être jeune n'implique pas que l'on doive automatiquement vous faire une place au détriment des anciens. Tout le monde doit faire ses preuves. Chacun, à sa manière et selon ses compétences, peut apporter sa contribution au combat national. Les responsabilités doivent être assurées par des personnes désintéressées dont l'abnégation, la persévérance, la fidélité et l'exemplarité sont reconnues par la base, peu importe l'âge.
 
GENERATION FA8 : Selon vous, quelle est la principale menace qui pèse sur notre nation ? Comment faut-il la combattre ? D'un point de vue plus général, comment voyez-vous la situation politique entre maintenant et la prochaine élection présidentielle ?

La principale menace qui pèse sur notre Nation est sa disparition pure et simple. D'une part en raison du processus de substitution de notre population, conséquence inéluctable de l'invasion migratoire, d'autre part en raison de la perte de notre souveraineté au bénéfice d'une gouvernance euro-mondialiste aux mains d'apprentis sorciers apatrides.

Pour sortir notre pays et notre peuple de la décadence, nous n'avons plus beaucoup de temps devant nous. Il faut en être conscient. L'engagement politique doit être prioritaire à toute considération matérialiste et individuelle si l'on veut vraiment enrayer la destruction de notre Nation.

Je ne considère pas l'élection présidentielle comme un aboutissement. Ni même la participation à la mascarade démocratique comme une fin en soi. Le pourrissement de nos institutions est quasi-total, le Système actuel est vermoulu et ne demande qu'à s'effondrer, encore faut-il qu'une minorité d'hommes déterminés, car ce sont toujours les minorités qui agissent et guident la masse, soit prête à assurer les responsabilités afin de mettre en place une véritable révolution nationale sur des bases saines. Ce qui n'empêche pas pour autant de négliger le combat électoral qui reste le meilleur outil pour diffuser nos idées auprès de nos compatriotes.

Vu l'ampleur du désastre, la reconquête ne sera ni aisée ni forcément pacifique. Cette aventure exaltante est un devoir envers nos aïeuls mais aussi envers nos descendants qui se souviendront de nous soit comme des hommes dignes de ce nom, soit comme des pleutres.

Propos recueillis en octobre 2008