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Le blog politique de Thomas JOLY

Quand le kébab remplace la baguette (par Marie Delarue)

22 Mars 2013, 11:26am

Publié par Thomas Joly

kebab.jpgOuvrons une lucarne sur le futur.

 

19 mars 2047. Jour du printemps. La Terre qui est une farceuse a l’équinoxe aléatoire. Mais qu’importe le temps, hiver ou printemps, les femmes sont toutes « foulardisées ». Dix ans déjà qu’on a pondu l’interdiction des mèches flottant au vent… On remet, ce jour-là, en grande pompe les diplômes de Meilleur ouvrier de France. Au palmarès des métiers de bouche, le kébab a remplacé le « pain de tradition française ». En pâtisserie, les crêpes Suzette et les babas au rhum ont cédé la place aux cornes de gazelle et aux loukoums. L’épreuve d’œnologie a été supprimée et remplacée par une dégustation de thés à la menthe. Le porc aussi a disparu des épreuves de boucherie : plus de saucisson, de boudin ni de côtelettes. Plus rien n’est bon dans le cochon détrôné par le mouton. Quant aux couturières, elles ont comme sujet imposé la confection d’un niqab en crêpe de soie noire roulottée à la main, leurs amies brodeuses devant réaliser un grillage en jours échelle sur une burqa de pongé safrané.

 

Bon, c’est une blague. Enfin… on verra ça dans trente-cinq ans.

 

En effet, on s’avise et l’on s’alarme ici et là – surtout là, d’ailleurs – de la disparition des commerces de base. On vient ainsi d’apprendre que la boulangerie place de Béthune à Lille – cinq siècles d’existence, tout de même – allait fermer. Les patrons prennent leur retraite. C’est un kébab qui prend la place.

 

http://4.bp.blogspot.com/-MkVcHerV7wE/Tl0j51ShiOI/AAAAAAAAAnk/F5YzIl-hMMQ/s1600/-musulmans-font-la-priere-de-l-aid-al-fitr.jpgOn a longtemps accusé la grande distribution d’avoir causé la mort des bouchers et des boulangers, mais c’est souvent un faux procès. Dans les fameux quartiers, les commerçants fuient devant l’intimidation et le racket, usés qu’on dévalise les rayons quand ce n’est pas la caisse. Dans la capitale, c’est un autre genre de sport. Bientôt, les commerces des arrondissements populaires appartiendront tous aux Chinois. Ils ont repris les restaurants, transformé les charcuteries en traiteurs chinois, avalé les fleuristes, soudoyé les marchands de sacs et de parapluies, investi la petite bijouterie. Et depuis quelques années, ils font main basse sur les tabacs.

 

Passé aux kébabs ou marchands de nems, le commerce français a changé de mains sans faire de bruit. Chacun son folklore, en somme, à ceci près qu’on ne craint pas des Chinois qu’ils veuillent nous convertir au shintoïsme. Tant qu’ils font leur commerce, ces gens-là se moquent bien du reste. En revanche, on est plus circonspect du côté des kébabs dont l’ouverture s’accompagne trop souvent, force est de le constater, de barbus et de voiles noirs.

 

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