Martine Aubry et l’alcoolisme
On se souvient de ce retraité de 71 ans, blogueur à ses heures et Alsacien de surcroît, qui avait posté en juillet sur son blog un texte intitulé « La Martine de Lille ». Il n’y allait pas de main morte. Francis Neri imputait à Martine Aubry d’être alcoolique, homosexuelle et proche des milieux islamistes. Quant à son mari, Jean-Louis Brochen, il était présenté comme un avocat « défenseur des provocateurs salafistes et communautaristes. » Rien de moins…
Le couple avait assigné le retraité strasbourgeois pour diffamation et atteinte à la vie privée, réclamant chacun 500 euros de dommages et intérêts et la suppression du texte litigieux. On s’attendait à ce que le blogueur fût lourdement condamné. Pas du tout. Le jugement de la 17ème chambre civile du tribunal est assez stupéfiant. Il rappelle que les passages incriminés imputaient notamment à Martine Aubry des « problèmes d’alcoolisme » et d’avoir effectué trois cures de désintoxication. Et il précise : « Ces faits sont précis, mais le défendeur (notre retraité) soutient à juste titre qu’ils ne portent pas atteinte à l’honneur ou à la considération. » Le tribunal se sent obligé de préciser que « l’alcoolisme se définit comme un abus de boissons alcooliques (c’était important de le préciser pour ceux qui l’ignoraient) déterminant un ensemble de troubles. Cet état est considéré comme une maladie et évoqué comme tel dans l’article… » Par conséquent, le tribunal a jugé que ces propos « relatifs à un état pathologique ne sont pas diffamatoires. » En revanche, « l’évocation par insinuation de l’homosexualité réelle (sic) ou supposée, de Martine Aubry, porte atteinte à sa vie privée », a jugé le tribunal, accordant sur ce point un euro de dommages et intérêts à la maire de Lille. Quant à son mari, la 17ème chambre du TGI de Paris, il a été débouté. Motif : « Les propos du blogueur n’étaient pas diffamatoires à l’encontre de Jean-Louis Brochen, mais ‘l’expression d’un jugement de valeur’. » Eh bien, dites donc…
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