Libye : une histoire de fric (par Patrick Parment)
A l’image de nombre de nos concitoyens, je me
suis posé la question de savoir pourquoi la France et l’Angleterre mettaient autant d’acharnement à la déposition du colonel Kadhafi. Il y a quelque chose de suspect dans cette affaire, car on ne
met pas autant d’entrain à dénoncer les dérives de l’Algérien Bouteflika qui nous crache pourtant à la g… ouvertement. Étonnement d’autant plus grand aussi que la Libye ne constitue pas un enjeu
géopolitique majeur dans cette région du monde. A ses frontières, la Tunisie et l’Egypte qui ne risquent guère de lui porter un quelconque préjudice eu égard au chaos démocratique qui règne dans
ces deux pays récemment « libérés ».
On comprend d’autant moins que le fameux colonel ne va
guère plus loin que ses dérapages verbaux ou ses vociférations incantatoires. Grande gueule et petite ...
Seulement voilà, le colonel, qui règne sur quelques tribus de bédouins, est riche, très riche même grâce à son pétrole. Et, il n’est pas Ben Ali et sa gentille famille à dépecer le pays et à s’en mettre plein les fouilles. Bien au contraire, notre colonel met volontiers sa fortune au service de banques du développement en Afrique.
En fait Juppé, sous-ministre aux Affaires étrangères, acoquiné dans cette affaire aux Anglais qui font office de gardes-chiourmes, sert de bras armé aux intérêts américains.
La preuve nous en est donnée par une dépêche AFP qui
éclaire fort bien la situation.
La Société générale qui gérait 1,8 milliard de dollars du fonds souverain Libyan Investment Authority en a perdu plus de la moitié dans des produits financiers opaques, autrement dit pourris. De leur côté, aux Etats-Unis, le fonds libyen s’en est remis à une banque, Goldman Sachs comme par hasard, à hauteur de 1,3 milliard de dollars. En février 2010, il ne restait plus que 25,1 millions de dollars dans le portefeuille. Où est passé l’argent ? Mystère. Et ce n’est, sans doute, que la partie émergée de l’iceberg. Inutile de dire que les rapports se sont rapidement envenimés entre la banque et les Libyens au point que Goldman Sachs a dû rapatrier d’urgence et sous protection ses ressortissants installés en Libye.
Depuis, on a inventé une guerre civile en Libye, ce qui a permis à Obama de geler les avoirs libyens. Quant à la Société générale – dont l’affaire Kerviel à dévoilé l’étendue des compétences financières – elle peut dormir tranquille, Juppé veille sur ses intérêts avec les valets anglais.
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