Les "humanistes" de l'UMP ont fui les élections (par Éric Zemmour)
Dès le soir du second tour des
législatives, n’y tenant plus, les humanistes [de l'UMP] ont explosé. Raffarin a dénoncé la droitisation de l’UMP, Juppé réclamait un débat sur les valeurs de l’UMP, Baroin piétinait le cadavre
encore chaud de Nadine Morano que François Fillon avait déjà tancé comme une gamine. Le sénateur Raffarin n’a pas affronté un scrutin majoritaire avec des vrais électeurs depuis des lustres.
Alain Juppé s’est prudemment retiré de la bataille des législatives bordelaises où il aurait été écrasé, François Baroin a reçu sa bonne ville de Troyes comme sa part d’héritage
gaullo-chiraquien, François Fillon a courageusement fui la Sarthe où le socialiste a été élu à 60%. Humanistes mais pas téméraires ! [...]
Tout le monde se souvient de la célèbre phrase : "Il vaut mieux perdre les
élections que perdre son âme" mais plus personne ne se souvient de son auteur, Michel Noir, déjà un humaniste. En 2002, Chirac réussit un coup de force : la fusion entre le RPR et l’UDF. Le
compromis était redoutablement efficace : les idées de l’UDF et les places au RPR. L’UMP fut fondée sur le déplacement idéologique de la droite vers le centre. C’est ce déplacement que Sarkozy a
violé dans les mots… mais pas dans les actes. L’UMP est toujours régie par un programme centriste mais ses électeurs sont passés à droite toute. L’électorat centriste a été avalé par le Parti
socialiste, comme on le voit dans tout l’Ouest de la France. La démocratie chrétienne s’est avérée soluble dans la sociale démocratie.
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